Robert, ancien maître de chai, n’aurait pas voulu manquer la soirée organisée pour présenter notre journal. Et pour trois raisons : nous étions accueillis dans une cave de renom, pour parler développement du pays, et partiellement en provençal.
Le domaine Jacourette, à Pourrières, à l’adret du mont Venturi, avait réuni une quarantaine de personnes ce vendredi 5 février, autour du projet d’Aquò d’Aquí. « Notre journal est né voici trente ans pour parler différemment de notre Provence. Il le fait d’une manière ouverte, attentive à ses habitants conscients de leur culture, et pour la partager » a expliqué Alain Barthélemy-Vigouroux, qui est au nombre des fondateurs.
« Chiche ! Alors parlez-nous de… »

« Chiche ! Alors parlez-nous un peu des pratiques qui sont propres aux Provençaux, comme la transhumance, la « routo » a proposé Joseph, d’Allauch, au nord de Marseille. Et c’est ce que nous ferons.
D’autant qu’un beau projet cherche, actuellement, à relancer l’économie du mouton à échelle humaine. Depuis la plaine de la Crau, d’où partent les fedas, jusqu’à la Vau Stura, dans les vallées italiennes occitanophones, il s’agit de miser, dans le tourisme et la production lainière, sur ce concept qui nous est propre.
« Vous faites bien, mais vous ne le faites pas savoir » s’est étonné Alain, de St-Maximin, regrettant que nos confrères de la presse locale ne soient pas là pour relater l’évènement. Il a raison. Nous ferons un effort de communication. Il le faut.
« Si l’information en provençal, alpin ou niçois n’a pas de prix, elle a bien un coût ! »

Et, ainsi, durant deux heures, le jeu des questions-réponses, et des suggestions, a renouvelé le contrat non écrit de convivialité entre l’équipe d’Aquò d’Aquí et ses abonnés.
On le sait, en lisant ces colonnes régulièrement, cet abonnement auquel certains consentent, finance aussi l’accès de la génération montante à la langue d’oc, à nos valeurs de convivència.
« Or, si l’information n’a pas de prix, elle a bien un coût ». Sans abonnés, l’aventure tournerait vite court, et l’unique journal en provençal réalisé par des journalistes disparaitrait, a rappelé Philippe Langevin, qui préside l’association éditrice.
Pouvoir vivre dignement de son travail pour pouvoir donner le meilleur, c’est aussi le défi de l’exploitation de la vigne, qui donne localement l’excellent rosé et le muscat d’Hélène et Frédéric. Les jeunes viticulteurs conviaient alors l’assemblée à goûter le résultat de leur savoir-faire.
Le domaine Jacourette, qui invitait notre journal ce soir-là, élabore en effet le seul rosé de Provence figurant, cette année, dans le Guide Hachette des Vins. Une référence.