La montagne, tout un monde ! Celui de l’arrière-pays, de ceux dont les pouvoirs publics se préoccupent moins, celui du moindre nombre d’électeurs.
Ils ont choisi de vivre au pays, s'affranchissant des contraintes de l'agro business. Pas facile, mais au final, ils maîtrisent leur vie et contribuent au rayonnement du pays.

En Champsaur, cette vallée alpine de bocage qui parle encore occitan, nous avons donc rencontré apiculteur, paysan-boulanger, et éleveurs bovins, qui font le choix de l’économie de proximité, de la vente directe. Ils cherchent à échapper aux obligatoires déconvenues de l’agro-business, qui étrangle leurs collègues. La perspective qu’ils ouvrent à ces dernier pourrait bien demain entraîner de nouvelles vocations.
Pour ce dossier « fach en Champsaur », nous avons demandé à Laurenç Revest de nous aider à adapter nos articles à l’alpin d’oc, une variété dialectale que nous avons à cœur de partager avec l’ensemble de nos lecteurs.
Restons dans l’agriculture, avec Gèli Fossat, qui pourtant ne manie pas la charrue, mais l’encyclopédie. L’auteur nous avait parlé des mots de la Durance naguère, le voici arpentant le riche lexique provençal de la vigne. Sa vendange est opulente !
Nous voyageons dans les pays exotiques à nouveau….Dans les Hauts-de-Seine ! Guiu Matieu nous y entraîne, et nous fait visiter cette commune de la Région Parisienne, plus attachée à la langue d’oc que bien des cantons occitans. La faute à un fabuliste occitan qui vint y mourir en 1794, et à quelques générations de félibres et occitanistes qui maintiennent vive la flamme. Nous en profitons pour rendre hommage à Glaudi Bressand, qui participa à l’entretien de cette flamme, et qui lui s’est éteint bien trop tôt cet été.
Culture, musique, littérature, pratiques populaires...

Comme toujours nous sommes très attentifs aux pratiques et initiatives culturelles. Ce mois-ci nous confions à Victor Capdet, photographe des traditions catalanes, le soin de nous parler « gigants » et « balls de bastons », à l’occasion des fêtes de Vilanova i la Geltrú, qui se sont déroulées en août.
Nous rendons hommage à l'homme de théâtre toulonnais Andrieu Neyton. Il sera le prochain grand prix littéraire de Provence, à Ventabren le 30 septembre.
Le Belouga quartet sortira bientôt son premier CD, et pour cela ce quatuor de galoubets tambourins inventif et curieux a fait appel à quatre compositeurs. Nous avons eu accès à ces musiques, qui nous font sentir combien le couple majeur de la musique traditionnelle provençale, le galoubet-tambourin, a l’avenir devant lui.
Les pratiques populaires innovent elles aussi : Fred Martin nous dira tout sur la Course de baignoires de La Ciotat. Un moment de joyeuse contre-culture qui finit par devenir un rendez-vous populaire de la Provence estivale.
Alidé Sans et Paulin Courtial qui sortent un nouvel album, « Enerecla », chanté en aranais, nous disent de leur côté, tout autant que les paysans champsaurins, combien la recherche du plus local peut être la condition de la création la plus universelle. Ces deux jeunes gens développent une créativité musicale et poétique qui, à force de travail et de réflexion, devrait inspirer nombre d’artistes qui boudent notre langue d’oc.
Nos abonnés sont fantastiques !
Médéric Gasquet-Cyrus, notre linguiste de l’espace mental du marseillais, nous parle ce mois-ci des Gênois. Nos voisins cisalpins ont pâti le mois dernier d’un terrifiant accident. Le pont qui s’est écroulé lui a rappelé un autre malheur dont ont souffert leurs aïeux : le racisme des Provençaux. Il convoquera pour cela Victor Gélu, pas moins.
Gérard Phavorin nous entraînera, lui, crayon et carnet de croquis en mains, dans les rizières du sud de la Chine, dans une région montagneuse qui confine au Vietnam.
Enfin, nous rendons hommage, dans ce numéro, à nos abonnés qui, voici tout juste deux ans, sauvaient Aquò d’Aquí. A l’issue d’un été aussi enthousiasmant qu’anxiogène, 330 abonnés nouveaux nous permettaient de compenser la perte d’une subvention régionale qui aurait dû être fatale à Aquò d’Aquí. Parmi eux 141 faisaient un don. Cet argent, plus encore leur confiance, explique la rénovation de notre journal, que vous trouvez plus qu’honorable désormais.
En vous y abonnant, en vous y ré-abonnant, en lui accordant un don, en le faisant connaître, vous lui donnerez la sécurité nécessaire à la poursuite de son œuvre : inscrire l’occitan provençal, alpin et niçois, dans la normalité de l’information d’actualité.