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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Douche froide




Que faut-il penser désormais des paroles d’Aurélie Filippetti, notre ministre de la Culture ?
En installant à mi-mars le Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne elle a ainsi déclaré voici deux semaines :
 
 « Nous devons créer les conditions d'exercice dans notre pays d'une véritable pluralité linguistique, qui peut contribuer puissamment à l’émancipation des individus et à l'essor économique et culturel de notre pays. » A l’en croire il fallait désormais « penser et organiser dans notre pays une politique du multilinguisme qui soit à la hauteur des enjeux sociaux »

exit le "droit de cité" des langues régionales qu'évoquait la ministre

Tout y était, même une quasi repentance. La ministre reconnaissait  que les langues de France avaient été « malmenées par une idéologie qui confondait la nécessité de parler une langue commune avec l’obligation de parler une langue unique ».
 
La douche froide allait tomber.
 
A peine le Comité installé, et le 13 mars, la présidence de la République renonçait au débat constitutionnel qui aurait dû installer les langues régionales dans le droit. Avec ce renoncement, c’est la signature de la Charte Européenne des Langues Régionales qui disparaît. C’était une des promesses du futur président de la République. En son nom, avant l’élection présidentielle, le président du Sénat Jean-Pierre Bel, second personnage de l’Etat, avait manifesté à Toulouse.
 
Au même moment, l’Assemblée Nationale adoptait la Loi de Refondation de l’Ecole en écartant tous les amendements importants liés à l’enseignement des autres langues que le français.
 
Seule l’obligation d’informer à minima le public scolaire de l’existence de ces langues subsiste. On trouve aussi dans les annexes du texte : « Dans les académies concernées, l’apprentissage complémentaire d’une langue régionale sera favorisé et le bilinguisme français-langue régionale sera encouragé dès la maternelle. »
 
« Encouragé », ce terme qui veut dire que, si on veut bien, on fera…exit le droit de cité.
 
« Encourager », c’est aussi le verbe retenu dans la plupart des 39 points de la Charte Européenne des Langues les Moins Parlées. La France, en signant a minima ce texte, n’aurait assuré vraiment que quelques mesures : l’enseignement de l’histoire dont nos langues sont l’expression, la formation des enseignants, la traduction des textes législatifs les plus importants, l’extension aux œuvres créées dans ces langues des mesures d’assistance financières existantes pour les productions audiovisuelles, et le soutien à la formation des journalistes. C’est tout.
 
En recevant ce chapelet de mauvaises nouvelles, le président de l’Institut d’Estudis Occitans, Pèire Brechet, ne s’y est pas trompé. Sans qu’on sache encore ce qu’il faudra en faire, il a appelé à la mobilisation. A Toulouse le 30 mars 2012, 30 000 personnes avaient manifesté pour ces promesses de papier, si vite envolées.
 
Les organisateurs pensaient prendre une sorte d’année de quasi-vacances, qui se serait passée dans les antichambres ministérielles, à mettre en œuvre les nouveaux droits en toute concertation.
 
Ils pensent désormais à revenir dans la rue. Et estiment que le plein de manifestants n’a pas encore été atteint.
 
Et la question se pose à ce point. Les membres, à peine nommés, du Comité Consultatif de Mme Filippetti, ne devraient-ils pas dès à présent démissionner ?
 
Car dans cette affaire, l’Etat s’est réellement moqué d’eux. Et à travers eux sans doute de millions de gens en France.

Mardi 26 Mars 2013
Michel Neumuller





1.Posté par josiane UBAUD le 28/03/2013 10:07
Rectificatifs à la dialectique des promesses... Il n'y a que les brebis bêlantes pour avoir cru que le nouveau président signerait quoi que ce soit, que l'enseignement des langues serait aidé, que nos langues et cultures seraient respectées. Et qu'un Comité Consultatif accoucherait d'autre chose que d'un mort-né. Oui, vraiment que les brebis et les moutons sans cervelles et les éternels cocus contents ... Les autres non encatéchisés ne découvrent rien et ne tombent donc pas de haut, Ils savaient tout cela depuis longtemps longtemps longtemps à l'avance.

2.Posté par findal christine le 06/04/2013 19:45
Aver agut rason es de paure gost.

3.Posté par Vubai le 08/04/2013 14:32
A Dòna Ubaud : òc, siáu d'acòrd amb vos.
Alora sus que chamin pensatz que l'occitanisme dèu s'endralhar : far lo maximum sensa ajua de l'estat (calandretas, mèdias independentas...) ?

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