
« A la maison, certains de mes neveux parlent turc, comme ma nièce que je viens voir et entendre ce soir ; c’est bien de parler plusieurs langues ! »
Pendant que, sous chaque petit mât portant le nom de l’école, bénévoles et enseignants en tee-shirt orange s’activent à cadrer et animer de remuants élèves tout excités, sur les chaises disposées par la mairie de Digne, les conversations entre parents vont bon train.
« Ce sont nos premières Cantejadas » explique Annie Martel, un des piliers de l’organisation, et « bombardée » porte-parole d’Animations Scolaires en Oc (Asoc), par la pression conjuguée (mais pas bien violente) de France 3-Vaquí (émission programmée pour le 19 juin) et d’Aquò d’Aquí… « Et globalement, ça s’est bien passé. Les classes ont répété régulièrement, les enseignants se sont montrés très volontaires » et très constants, pour que la soirée soit réussie.
En particulier en raison d'un répertoire contemporain dans lequel on trouvait notamment des compositions de Miquèu Montanaro et de Mouss T e lei Jovents.
610 élèves chantant occitan

L’idée avait germé en 2015, parmi les membres de l’Asoc. En mai, ils étaient venus à Aix pour voir ce qu’il en était de cette manifestation. Rodée depuis dix ans, les Cantejadas sont menées par l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc.
Cécile Pélissier, la présidente de l’Asoc en parle, le projet est vite partagé par d’autres enseignants, entre Oraison et Digne. Il trouve le soutien actif du conseiller pédagogique arts et musiques Loïc Raujouan, et les conseils de son homologue des Bouches-du-Rhône, Gilles Maille…
L’Aeloc propose son conteur, Rémy Salamon, et manifeste son soutien sous diverses formes.
La Ville de Digne apporte un concours indispensable, sous la forme des structures d’accueil du public et des jeunes artistes, montées et démontées par les agents de la commune.
Enseigner la langue à l'école
Et de promettre que le soutien des collectivités locales sera recherché. « Certains élus n’attendaient qu’un signe fort pour passer de la bienveillance au soutien actif. Voilà, c’est fait ! »
A l’heure où les professeurs certifiés d’occitan-langue d’oc tirent la sonnette d’alarme entre Manosque et Digne, craignent de voir leur enseignement supprimé pour raison de « manque de demande sociale », les deux mille parents de la place du Général de Gaulle vont surement beaucoup compter.