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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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Fin de vacances pour la biodiversité

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Alors, nature ou culture ? La première profite du confinement, la seconde moins. Ce numéro examine la santé de la première, et interroge la seconde, déclinée en langue d'Oc. Ne ratez pas ce numéro d'après confinement !



Après deux mois de confinement les professionnels de la protection des sites, les écologistes, se rendent compte du regain incroyable de la nature, vide d'humains. Les oiseaux nichent sur les plages, les animaux sauvages viennent boire en plein jour...Le monde sauvage s'est déshabitué du premier obstacle à son développement, l'être humain!

 

La nature a profité du confinement, la culture occitane moins...

Nous nous adressons à ces observateurs privilégiés que sont les écologistes, les gardes de parcs naturels, pour estimer ce gain de nature sauvage ; mais nous nous faisons aussi l'écho de leurs peurs ; l'humain de retour, quel retour de bâton pour le sauvage !

Daniel Moatti, s'il est chercheur en communication, n'en est pas moins un des observateurs associatifs majeurs de la qualité de l'air en Provence, ou plutôt dans le pays niçois. Il trace dans ce numéro la ligne des enjeux qu'en creux l'épidémie a gravé dans le réél : la pollution atmosphérique, pour partie, a disparu durant ces deux mois de confinement. L'industrie lourde et les chauffages ont continué à diffuser leur pollution, mais les PME et les automobiles ont mis l'éteignoir, et cela s'est remarqué. Bref, nous savons maintenant, à travers les drames provoqués par l'épidémie, le bien que paradoxalement elle aura généré : 28 000 français seraient morts de la covid, mais il y a en France 67 000 morts du fait de la pollution atmosphérique, nous rappelle l'auteur, en niçois dans le texte.

L'épidémie encore, nous le savons, nous vaudra un été sans festivals, sans fêtes, sans coupo santo ! Car en effet, les cérémonies ou les moments festifs tels que l'Estivada de Rodez, ont été annulés. Que reste-t-il ? Et bien certaines choses, vous en apprendrez plus dans ce numéro, car il devrait être néanmoins possible de se réunir pour parler occitan.

Et de lire en occitan aussi, puisque les librairies qui se spécialisent dans la vente d'ouvrages en langue d'oc, voire celles qui y consacre un joli rayon, ont toutes survécu. Mais attention! elles sont fragiles, elles ont besoin de vous.

Ah!  l'homme contre la nature, une vieille histoire. L'historien Felip Martel nous la conte, documents en mains : les communautés paysannes veulent défricher, le seigneur veut qu'on garde la forêt durable...vision peut-être un peu datée d'une histoire où s'ils avaient besoin de planter, les paysans savaient aussi utiliser la forêt en la respectant, car sans elle ni maison, ni meubles, ni outils, ni chauffage...mais en user sans payer d'impôts, ça oui, les plus modestes et les plus travailleurs en rêvaient.

L'histoire, mythifiée, a bien servi l'occitanisme comme courant de pensée. Mais c'est fini ! le verdict et de l'anthropologue Jaume Costa (Université Sorbonne Nouvelle), qui estime que l'occitanisme en tant que courant de pensée et d'action, a besoin de renouveler ses mythes : les troubadours c'est bien joli, mais ça reste une manifestation du patriarcat, plutôt dépassé au XXIè siècle. Oui, mais quelle histoire fondera l'action de ces fous qui parviennent à empêcher la mort sociale d'une langue minoritaire dans un Etat - nation secondaire - qui écrase toute diversité ? Laissons le développer dans une chronique au long cours qui suscite l'intérêt des occitanistes confrontés à leur isolement.

Isolement ? Dans le Tarn et Garonne le monde enseignant joue le réseau et la cohérence. Dans ce département l'enseignement public bilingue gagne de nouvelles écoles. Une équipe de conseillers pédagogiques bien entourés joue la conquête des cœurs et de la raison. L'un d'eux vous explique tout cela dans le menu ; un véritable mode d'emploi pour ses collègues qui, ailleurs, souhaitent tenter l'aventure.

Une autre aventure est celle, radiophonique, de Nissa Pantaï, qui réussit l'exploit quotidien de questionner l'occitanisme militant d'entre Cuneo et Bordeaux. Il en est passé du beau monde à l'antenne niçoise, relayée par d'autres radios occitanes. On vous raconte ça.

Le dessinateur Phavorin, le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus, la critique littéraire Danièla Julien, la botaniste Florence Faure Brac, le cruciverbiste Reinat Toscano, complètent ce tour d'horizon d'un numéro très dense, qui pourrait ouvrir votre abonnement. 

Car nous vous attendons, pour élargir le cercle des bienheureux qui reçoivent tous les mois un journal bon marché à haute densité d'esprit (mais si, mais si...) dont une particularité intéressante est d'être rédigé pour plus de la moitié dans une langue que l'Etat ne réussit pas à euthanasier...C'est 100% grâce à vous! 

Alors abonnez vous vite ! et recevez notre prochain numéro



 

Jeudi 28 Mai 2020
Michel Neumuller




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