Mais commençons par vous parler de votre journal...
La location saisonnière de courte durée et la résidence secondaire privent la population des moyens de vivre au pays
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Au moment de vous proposer un nouveau numéro nous devions évidemment évoquer cette situation.
La situation sociale est difficile. Et au premier chef se loger est ardu. C’est incroyable à quel point le logement pèse sur notre budget. Acheter c’est s’endetter pour des décennies, alors même que vous ne savez pas si vous aurez encore un revenu identique l’an prochain ; louer devient catastrophique pour qui n’a pas les moyens. Et cette cherté s’explique en partie parce qu’une grande partie du parc immobilier échappe aux habitants. Les locations saisonnières, qui deviennent si faciles à proposer, sont aussi le nouvel eldorado de la promotion immobilière, qui achète ou construit des immeubles entiers dans le seul but de les louer à des visiteurs, vacanciers, etc. Repoussant les travailleurs locaux loin des traditionnels lieux de vie.
Des solutions existent, mais elles ne viennent pas de Paris ! C’est donc aux idées et parfois aux pratiques des régionalistes pour permettre de « vivre au pays » auxquelles nous nous intéressons ce mois de mai.
La Camargue, un écosystème dépendant de la gestion humaine de l’eau est pourtant dans notre esprit collectif est pourtant le lieu de notre mythologie. Lisez La bèstio dóu Vacarès pour vous en convaincre. De l’évolution de la façon de penser ce pays le Musée de la Camargue rend compte au cours d’une exposition qu’Eliana Tourtet a visité pour vous.
Ne nous cachons pas la réalité, nos anciens disparaissent et avec eux la langue occitane telle qu’elle fut parlée au quotidien. Leur mémoire est donc essentielle à qui veut que la langue survive. Patric La Vau est un de ces infatigables laboureurs de mémoire humaine. En Dordogne et Gironde il attire les foules dans les cinémas qui accueillent ses films, et dans ce numéro il nous brosse les enjeux du collectage.
Vous avez voté ? Et bien… lisez maintenant. Paraphrasons La Fontaine pour évoquer cette campagne présidentielle… avortée pour cause de Conseil Constitutionnel en 1974. Robert Lafont se présentait comme candidat régionaliste, ce qui probablement fit peur au pouvoir, et entraîna des modifications importantes dans ce qui était permis pour devenir président de la République. Felip Martel évoque une partie de notre histoire qu’il a personnellement connue.
Dans ce même numéro nous vous parlerons d’une perle septentrionale de la littérature occitane. Maëlle Dupon, depuis Montréal, préparait depuis des années son nouvel opus. Et il nous a touché !
Et encore ne s’agit-il dans ces quelques lignes que de vous brosser un sommaire qui aborde et traite encore bien d’autres sujets.
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