La terrible catastrophe aérienne qui endeuille trois pays européens n’a pas provoqué que 150 malheureuses victimes et autant de deuils.
Elle a fait aussi deux victimes collatérales : la culture géographique qu’on nous inculquait à coups d’apprentissage par cœur de la carte de France, et la capacité des journalistes du XXIè siècle à se projeter au-delà du périphérique parisien.
A écouter les commentaires qui filaient par les ondes dès la fin de matinée de ce fatal 24 mars, j’ai ainsi appris qu’autour de Seyne, on ne trouvait pas de routes. Jusqu’à ce qu’un indigène, interrogé quasi au hasard par téléphone, ne rappelle que, si ! des routes il y a, mais qu’en hiver elles sont enneigées en montagne, et que de ce fait les secours ne vont pas aussi vite qu’ils l’aimeraient.
Sur France Info, durant des heures, j’ai aussi entendu que le drame avait eu lieu près de LA Seyne-les-Alpes. Chef-lieu de canton, ce n’était pas un statut encore suffisant pour éviter d’être confondu avec l’autre Seyne, elle sur mer, à qui on associe effectivement un article féminin. Vu de Paris, un Seyne en vaut bien une autre.
Lassé par cette ignorance, j’ai voulu savoir ce que disaient du drame mes confrères catalans, puisque l’avion accidenté était parti de Barcelona El Prat. Là, grâce à Televisió de Catalunya Internacional (TVCI-TV3) devant l’aéroport, trois journalistes, et au studio un consultant, mettaient un point d’honneur à prononcer « Seina », et à présenter la commune alpine que, certainement ils ne connaissaient pas, avec des précisions qu’apparemment on n’avait pas à Paris.
Sur ce registre, le pire, pour moi, fut encore entendu sur France Info, où une consoeur voulut nous apprendre à quoi ressemblaient nos anciennement si mal nommées « Basses Alpes », qui pour le coup étaient un peu trop hautes.
« C’est haut ! il faut se le figurer, hein ! » annonça-t-elle « …car si on regarde sur une carte… » Depuis le 116 avenue Kennedy à Paris…
Je décernerai toutefois la Cagade d’Or à cette autre journaliste de radio qui, souhaitant annoncer la venue de la chancelière allemande le lendemain sur les lieux de la catastrophe, le fit à peu près ainsi : « Angela Merkel ira demain à…dans, heu !...sur cette zone ». Vous savez, ma consoeur, ça s’appelle aussi « un pays », où la chancelière aura rencontré des gens, et où l’on se souviendra de toutes ces vies brisées.
Soyons juste, en particulier pour la radio publique française, où malgré une grève de six jours, on a pu trouver le personnel nécessaire pour assurer la couverture en continu du terrible événement.
Au fait, cette grève se justifie par un plan d’économie de Radio France, qui prévoit de se séparer d’environ 300 personnes. Pour ce que l’on sait ce seront les plus anciens qui seront invités à prendre la sortie.
Ceux-là même qui sont assez vieux pour avoir suivi des cours de géographie à l’école, à l’époque où on pendait au tableau des cartes qui montrait notre massif alpin.
A écouter les commentaires qui filaient par les ondes dès la fin de matinée de ce fatal 24 mars, j’ai ainsi appris qu’autour de Seyne, on ne trouvait pas de routes. Jusqu’à ce qu’un indigène, interrogé quasi au hasard par téléphone, ne rappelle que, si ! des routes il y a, mais qu’en hiver elles sont enneigées en montagne, et que de ce fait les secours ne vont pas aussi vite qu’ils l’aimeraient.
Sur France Info, durant des heures, j’ai aussi entendu que le drame avait eu lieu près de LA Seyne-les-Alpes. Chef-lieu de canton, ce n’était pas un statut encore suffisant pour éviter d’être confondu avec l’autre Seyne, elle sur mer, à qui on associe effectivement un article féminin. Vu de Paris, un Seyne en vaut bien une autre.
Lassé par cette ignorance, j’ai voulu savoir ce que disaient du drame mes confrères catalans, puisque l’avion accidenté était parti de Barcelona El Prat. Là, grâce à Televisió de Catalunya Internacional (TVCI-TV3) devant l’aéroport, trois journalistes, et au studio un consultant, mettaient un point d’honneur à prononcer « Seina », et à présenter la commune alpine que, certainement ils ne connaissaient pas, avec des précisions qu’apparemment on n’avait pas à Paris.
Sur ce registre, le pire, pour moi, fut encore entendu sur France Info, où une consoeur voulut nous apprendre à quoi ressemblaient nos anciennement si mal nommées « Basses Alpes », qui pour le coup étaient un peu trop hautes.
« C’est haut ! il faut se le figurer, hein ! » annonça-t-elle « …car si on regarde sur une carte… » Depuis le 116 avenue Kennedy à Paris…
Je décernerai toutefois la Cagade d’Or à cette autre journaliste de radio qui, souhaitant annoncer la venue de la chancelière allemande le lendemain sur les lieux de la catastrophe, le fit à peu près ainsi : « Angela Merkel ira demain à…dans, heu !...sur cette zone ». Vous savez, ma consoeur, ça s’appelle aussi « un pays », où la chancelière aura rencontré des gens, et où l’on se souviendra de toutes ces vies brisées.
Soyons juste, en particulier pour la radio publique française, où malgré une grève de six jours, on a pu trouver le personnel nécessaire pour assurer la couverture en continu du terrible événement.
Au fait, cette grève se justifie par un plan d’économie de Radio France, qui prévoit de se séparer d’environ 300 personnes. Pour ce que l’on sait ce seront les plus anciens qui seront invités à prendre la sortie.
Ceux-là même qui sont assez vieux pour avoir suivi des cours de géographie à l’école, à l’époque où on pendait au tableau des cartes qui montrait notre massif alpin.