Aquò d'Aqui



Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















            partager partager

Catalan de ...trop liuen o fraire !


Peut-on concevoir, dans l'Union Européenne de 2019 que la vie politique d'un Pays se résume à la privation de liberté d'une partie de sa population sur des bases culturelles ? C'est pourtant ce que les politiques Espagnols imposent aux citoyens Catalans.



On votera en Espagne le 10 novembre. Pour programme électoral, la plupart des partis politiques proposent d'en finir avec l'autonomie des Catalans. Hélas, dans l'Union Européenne de 2019, faut-il voir les signes avant-coureurs d'une Yougoslavie comme on l'avait connue en 1991 ?
Catalan de ...trop liuen o fraire !

Les ténors de la politique espagnole, pour obtenir plus de voix, surenchérissent ; c'est à qui promettra le plus de chaînes aux Catalans

Le socialiste Pedro Sanchez exige du président catalan Quim Torra, qu'il condamne la violence indépendantiste. Problème, cette violence n'existe pas...

Et sur les réseaux sociaux, hier c'était le déchaînement : si M. Torra ne condamne pas, c'est qu'il est lui-même un terroriste, donc, pas de discussion, direction la prison, comme neuf élus du Parlement catalan ou de grandes associations, qu'un tribunal aux ordres du politique s'apprête à condamner lourdement pour avoir favorisé l''expression des Catalans, en octobre 2017. Certains sont en détention préventive depuis près de deux ans.

Le premier octobre, ce sera le second anniversaire du référendum pour l'indépendance, d'où la tension perceptible.

Sur le fond, M Sanchez n'a pu s'assurer une majorité parlementaire. Il refusait la constitution d'un gouvernement de coalition avec Podemos : cela l'aurait obligé à accorder quelques droits aux locataires, aujourd'hui expulsables à merci, et à limiter le pouvoir discrétionnaire des entreprises de fourniture d'électricité, qui la coupent aux pauvres, car ses amis trouvent des sièges de conseil d'administration chez Endesa et consorts.

Donc, de nouvelles élections parlementaires sont prévues en Espagne le 10 novembre prochain. Et M Sanchez, en bon Espagnol, a trouvé la recette pour augmenter son dernier score : attiser la haine anti-catalane de nombreux Espagnols. Végéter au RSA, être mis dehors par son propriétaire, pour beaucoup tout ça semble acceptable si on cogne sur les Catalans. Ah! posséder et contraindre, quel plaisir ! Bizarre, mais après tout c'était pareil en ex-Yougoslavie. Et puis le capital financier a besoin de stabilité territoriale et institutionnelle, et surtout d'une Espagne européenne.

La semaine dernière 500 gardes civils ont arrêté 9 Catalans engagés aux Comités de Défense de la République, sept d'entre eux sont détenus désormais sous l'accusation de terrorisme : chez certains on a retrouvé les pétards des récentes fêtes locales, et on les accuse d'avoir voulu "faire une action médiatique devant le Parlement catalan" dont la majorité est pourtant indépendantiste. Illogique, mais nous sommes en Espagne.

En fait d'immenses manifestations sont prévues dès l'annonce du verdict des procès politiques, ces jours-ci. Dissuasion, donc. La Justice sert à tout dans ce pays.

C'est dans ce contexte qu'arrivent les exigences irréelles des politiques espagnols, qui réclament du président Torra de se désolidariser de terroristes...qui n'existent pas. Mais encore une fois, nous sommes en Espagne, donc ça marche ! J'ai passé mon après-midi d'hier a répondre à des Espagnols azimutés sur twitter, et c'est affolant : on peut leur raconter n'importe quoi, cela vaut mieux que la réalité qu'ils refusent de voir. Leurs médias leurs ressemblent.

Quant à la violence, en fait, si, elle existe. Elle s'exerce sur les citoyens catalans, et leurs élus.

M Sanchez n'a pas condamné, lui, les brutalités policières de la Guardia Civil, lors du référendum du 1er octobre. Elles avaient pourtant été ordonnées par son prédécesseur et adversaire, M Rajoy, du Partido Popular.

600 citoyens avaient été blessés. Blessés pour avoir voulu voter.

Lundi 30 Septembre 2019
Michel Neumuller





1.Posté par Jean-Paul Rosfelder le 03/10/2019 15:23
Bel article !

Nouveau commentaire :


Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.

Recherche


Dison que...

Aquò d’Aquí appelle à votre générosité pour franchir un cap difficile

Les transitions sont souvent un moment délicat, et votre journal vit une période de transitions où beaucoup doit être ré inventé. Cela à un coût, et l'équipe vous demande de participer au sauvetage d'Aquò d'Aquí

Ce n’est certes pas la première fois qu’Aquò d’Aquí demande à ses lecteurs et ami(e)s une aide pour surmonter un obstacle. S’il le fait encore c’est qu’il est devant un risque vital.

En 2016 le dessinateur Phavorin illustrait ainsi la solidarité entre votre journal et ses lecteurs



Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.