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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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A Orange, une convention pour rien entre l’Education Nationale et la Calandreta


ORANGE. Les promesses n’en sont pas vraiment et les élèves de la Calandreta locale se voient refuser l’entrée du seul collège où continuer l’occitan.



Un enseignement suivi d'occitan à Orange? Un parcours difficile (photo XDR)
Un enseignement suivi d'occitan à Orange? Un parcours difficile (photo XDR)
Les problèmes de suivi de l’enseignement d’occitan sont récurrents à Orange. La Calandreta, qui accueille près de 80 élèves, en fait des enfants bilingues. Puis, à l’entrée au collège, ceux-ci se voient refuser la dérogation qui leur permettrait de s’inscrire en 6ème dans le seul établissement qui propose un enseignement en oc.
 
C’est ce qui vient de se passer, une fois de plus, au Collège Barbara Hendricks.
 
« Nous avons pourtant signé une convention en 2002, avec le collège, qui stipule que celui-ci s’engage à accueillir les enfants sortant de calandreta » écrivent les représentants de l’association Ben Lèu, signataire avec l’école Calandreta, de cette convention.
 
Le collège ne veut plus lui reconnaître qu’une valeur facultative à cette convention, « un "renfort" pour appuyer la demande (de dérogation sectorielle, ndlr) et expliquer les objectifs pédagogiques ».
 
Le collège en question ne dispose plus de place pour ce cours de provençal. C’est un succès d’une certaine façon, puisque nombre d’élèves du secteur s’y inscrivent. Mais c’est un déchirement pour les élèves de la Calandreta, qui pourraient bonifier en sixième un enseignement qui les a fait bilingues.
 
L’Administration scolaire s’en lave les mains. Elle s’est contentée de souligner à l’attention de la Calandreta « qu'il n'y aura jamais de certitude de dérogation, et qu'il faut bien en informer les parents (de la Calandreta, ndlr) dès le début de l'année ». Une bonne façon de les décourager…

Et pourquoi pas doubler le cours d'occitan ?

A l’heure où nous publions ces lignes, un seul calandron a pu bénéficier de la fameuse dérogation, et bien des parents se sont découragés, préférant inscrire leur enfant au collège du secteur pour éviter qu’il ne se retrouve non inscrit partout.
 
Un collège de secteur où, la solution semble pourtant si logique. Il serait utile d'y nommer, tout comme à Barbara Hendricks, un professeur d’occitan.
 
Le collège Barbara Hendricks, lui, permet de son côté aux élèves de provençal de poursuivre leur cursus au lycée de l’Arc, en se contentant de traverser la rue.
 
Bien qu’il existe une forte demande locale, tirée par la Calandreta, l’Académie se montre timide, alors qu’elle pourrait accompagner le mouvement.
Elèves de la Calandreta, peu parviendront à poursuivre leur enseignement de provençal pour des raisons administratives (photo MN)
Elèves de la Calandreta, peu parviendront à poursuivre leur enseignement de provençal pour des raisons administratives (photo MN)

Vendredi 10 Juillet 2015
Michel Neumuller




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