
Il n'est pas encore politiquement incorrect de se foutre de la gueule du paysan
C'est ainsi qu'un pigiste de Radio France fut envoyé pour interviewer les éleveurs de moutons qui manifestaient sous la tour Eiffel.
Les bergers sont rarement des beaux parleurs et le journaliste ne s'est pas privé de les ridiculiser en sélectionnant les réponses les plus maladroites à ses questions les plus débiles.
Il suffit de poser cent fois la même question pour trouver 2 ou 3 réponses à son goût, j'en ai fait moi même l'expérience.
Il fut donc question dans une réponse de manifestants mal formulée de loups qui auront vite fait de parcourir 250 kms en bagnole pour aller bouffer des moutons...
La multiplication des attaques de loups sur les troupeaux est pourtant un sujet grave qui remet en question l'existence d'une profession et la qualité de l'environnement en montagne.
Je suis sûr que l'envoyé de France Inter ne savait pas grand chose du problème complexe que pose le retour du loup.
J'ai vu des images de la manifestation à la télé ; il y avait un troupeau de brebis noires du Velay magnifique. J'avais photographié le même non loin du Puy sur la route de Pradelle. Peu de gens de radio se doutent de l'énorme travail de sélection qu'il a fallu pour obtenir un troupeau de noires aussi homogène.
J'imagine mal un envoyé de France Inter aller poser des questions idiotes à des ouvriers en grève devant leur usine sur le point de fermer et se foutre ouvertement de leur gueule en sélectionnant les réponses les plus maladroites.
Une heure après la diffusion du sujet, le directeur de France Inter se ferait remonter les bretelles par le directeur de Radio France au téléphone.
Je n'écoute plus "Si tu écoutes" depuis fin novembre, je ne regarde plus le "Petit Journal" depuis deux ans déjà. C'est la façon la plus simple de protester.
J'aurais dû écrire à France Inter pour protester mais je suppose que la protestation des ploucs du monde rural n'émeut guère les têtes pensantes de la radio du service public.