Un maître formé à l’enseignement de la langue d’Oc pourrait être nommé à La Ciotat à la rentrée de septembre.
Et pour l’an d’après une des 23 écoles de la ville littorale rejoindrait le réseau des trente centres d’apprentissage continu de la langue régionale des Bouches-du-Rhône. Voici la perspective d’un projet au long cours d’enseignement du provençal dans la vie scolaire.
« Le retour du provençal à l’école n’était pas évident, sans professeur, ni compétence locale pour ça. Ça ne pouvait marcher qu’en obtenant l’adhésion de nombreux acteurs ». Mireille Benedetti, adjointe au maire, déléguée entre autres aux Ecoles, veut bien qu’on lui reconnaisse le rôle d’organisatrice, mais sait bien « que sans la volonté des acteurs rien ne se fait ».
Au sortir du Fest-Aquí, manifestation publique qui a reçu 250 élèves et leurs parents avec artistes et pédagogues, l’élue se dit toutefois confiante. Le projet, lancé en 2014, semble sur la voie, pour de bon.
« J’ai rencontré l’Inspecteur d’Académie, et lui ai demandé de nommer un professeur des écoles formé pour enseigner en provençal. Jusqu’à présent, nous nous sommes occupés de former de nombreux intervenants à l’animation en provençal, ce qui n’est pas pareil ».
Et pour l’an d’après une des 23 écoles de la ville littorale rejoindrait le réseau des trente centres d’apprentissage continu de la langue régionale des Bouches-du-Rhône. Voici la perspective d’un projet au long cours d’enseignement du provençal dans la vie scolaire.
« Le retour du provençal à l’école n’était pas évident, sans professeur, ni compétence locale pour ça. Ça ne pouvait marcher qu’en obtenant l’adhésion de nombreux acteurs ». Mireille Benedetti, adjointe au maire, déléguée entre autres aux Ecoles, veut bien qu’on lui reconnaisse le rôle d’organisatrice, mais sait bien « que sans la volonté des acteurs rien ne se fait ».
Au sortir du Fest-Aquí, manifestation publique qui a reçu 250 élèves et leurs parents avec artistes et pédagogues, l’élue se dit toutefois confiante. Le projet, lancé en 2014, semble sur la voie, pour de bon.
« J’ai rencontré l’Inspecteur d’Académie, et lui ai demandé de nommer un professeur des écoles formé pour enseigner en provençal. Jusqu’à présent, nous nous sommes occupés de former de nombreux intervenants à l’animation en provençal, ce qui n’est pas pareil ».
Mobilisation associative
Mireille Benedetti : "nous avons commencé par les activités péri-scolaire et compté sur la volonté citoyenne de voir enseigner le provençal. Les professionnels ont adhéré" (photo MN)
En 2014, quand l’Education Nationale a voulu réserver un temps hebdomadaire aux animations péri-scolaires, au titre des « rythmes scolaires », les entités chargées de ces animations acceptent d’y mettre du provençal. Signalétique des écoles, nom des plantes des jardins créés dans les cours…la langue régionale entre discrètement dans les groupes scolaires. Les maîtres se montrent intéressés.
Pourquoi ne pas essayer de remettre du provençal dans l’enseignement lui-même ? Cela se fait de manière structurée dans trente écoles des Bouches-du-Rhône, dont trois visent le bilinguisme.
Ex nihilo ce n’est pas simple. A La Ciotat, même les grands-mères ne parlent plus provençal à leurs petits-enfants. Cependant la ville reste la base du groupe Moussu T, des événements y font place à la langue. Et localement les associations organisent des cours de langue, et leurs adhérents se connaissent grâce au Fest-Aquí, une fête qui, ces deux dernières années, a rassemblé tout le monde à la Bastide Marin.
Ce domaine dévolu à la pédagogie environnementale rassemble en lengo nostro. Bien des volontés se sont cristallisées là, ces mois de juin 2017 et 2018, entre danses folkloriques et groupes de musique occitane.
Pendant que les animateurs d’activités péri scolaires font chanter les enfants en provençal, la Mission Académique pour la Langue Régionale mande une formatrice sur place, et propose des stages d’apprentissage aux professeurs des écoles. Neuf y ont participé en 2018, et 14 se sont inscrits pour la prochaine rentrée scolaire. Quatre à cinq devraient être certifiés d’une capacité en langue régionale dès 2018-19. Cette certification leur permet, théoriquement, d’enseigner trois heures par semaine l’occitan dans une école du réseau des Centres d’apprentissage continu de la langue régionale, et trois autres heures d’enseigner en occitan, dans son dialecte provençal maritime ou rhodanien.
Pourquoi ne pas essayer de remettre du provençal dans l’enseignement lui-même ? Cela se fait de manière structurée dans trente écoles des Bouches-du-Rhône, dont trois visent le bilinguisme.
Ex nihilo ce n’est pas simple. A La Ciotat, même les grands-mères ne parlent plus provençal à leurs petits-enfants. Cependant la ville reste la base du groupe Moussu T, des événements y font place à la langue. Et localement les associations organisent des cours de langue, et leurs adhérents se connaissent grâce au Fest-Aquí, une fête qui, ces deux dernières années, a rassemblé tout le monde à la Bastide Marin.
Ce domaine dévolu à la pédagogie environnementale rassemble en lengo nostro. Bien des volontés se sont cristallisées là, ces mois de juin 2017 et 2018, entre danses folkloriques et groupes de musique occitane.
Pendant que les animateurs d’activités péri scolaires font chanter les enfants en provençal, la Mission Académique pour la Langue Régionale mande une formatrice sur place, et propose des stages d’apprentissage aux professeurs des écoles. Neuf y ont participé en 2018, et 14 se sont inscrits pour la prochaine rentrée scolaire. Quatre à cinq devraient être certifiés d’une capacité en langue régionale dès 2018-19. Cette certification leur permet, théoriquement, d’enseigner trois heures par semaine l’occitan dans une école du réseau des Centres d’apprentissage continu de la langue régionale, et trois autres heures d’enseigner en occitan, dans son dialecte provençal maritime ou rhodanien.
Stratégie de conquête basée sur une volonté partagée
Réunion de travail avec associatifs et enseignants à La Ciotat. Les fruits mûrissent, première récolte l'an prochain ? (photo XDR)
Et pour le perfectionnement, les associations pourvoient : Tonin Olès, de Ciotat Chourmo dispense un cours. Un « café provençal » a été créé pour discuter en 2018.
Une fois le terrain bien irrigué, il est temps de faire pousser le premier arbre. L’école Paul Bert, dans ce centre ancien, est pressentie pour accueillir le premier professeur des écoles certifié pour un poste fléché, c’est-à-dire réservé à un enseignant pouvant enseigner en provençal.
« L’équipe est volontaire, ce qui est indispensable ; mais ce choix et aussi dû au fait que les élèves de Paul Bert sont ensuite inscrits au collège Virebelle, où l’occitan-langue d’oc est enseigné » souligne Mireille Benedetti. Au passage l’effectif augmentant, la matière serait sauvée au collège, en un temps où le ministère de l’Education incite les principaux à faire table rase des enseignements optionnels.
Reste à obtenir l’affectation réelle de l’enseignant. Elle serait promise par l’Inspection Académique à l’élue, mais pas décidée dans les faits. A surveiller.
Le dernier Fest-Aquí a toutefois montré, par la forte présence des parents – 400 personnes à l’animation musicale avec le chanteur Patric – qu’avec l’implication professionnelle et associative, une bienveillance ciotadaine était acquise.
Bref, le provençal à l’école semble de l’ordre de la normalité populaire, alors même qu’on trouverait difficilement deux parents pour le parler ensemble.
Une fois le terrain bien irrigué, il est temps de faire pousser le premier arbre. L’école Paul Bert, dans ce centre ancien, est pressentie pour accueillir le premier professeur des écoles certifié pour un poste fléché, c’est-à-dire réservé à un enseignant pouvant enseigner en provençal.
« L’équipe est volontaire, ce qui est indispensable ; mais ce choix et aussi dû au fait que les élèves de Paul Bert sont ensuite inscrits au collège Virebelle, où l’occitan-langue d’oc est enseigné » souligne Mireille Benedetti. Au passage l’effectif augmentant, la matière serait sauvée au collège, en un temps où le ministère de l’Education incite les principaux à faire table rase des enseignements optionnels.
Reste à obtenir l’affectation réelle de l’enseignant. Elle serait promise par l’Inspection Académique à l’élue, mais pas décidée dans les faits. A surveiller.
Le dernier Fest-Aquí a toutefois montré, par la forte présence des parents – 400 personnes à l’animation musicale avec le chanteur Patric – qu’avec l’implication professionnelle et associative, une bienveillance ciotadaine était acquise.
Bref, le provençal à l’école semble de l’ordre de la normalité populaire, alors même qu’on trouverait difficilement deux parents pour le parler ensemble.