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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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L’an I de la Loi qui favorise les langues régionales


La Loi Peillon précise que, dans l'enseignement, les langues régionales seront désormais "favorisées". Ne rêvons pas! elles ne seront présentes que si les usagers le réclament.



Michel Neumuller
Michel Neumuller
Bientôt, très bientôt, il sera temps de vérifier les trousses, d’assurer les cartables sus le dos,  et de rentrer en classe.
 
Cette rentrée ne sera pas tout à fait comme les autres. C’est la première qui fait obligation aux autorités des établissements scolaires d’informer les usagers de l’école de la possibilité offerte (ou en général non offerte…) de cours de langue régionale.

La Loi Refondation de l’Ecole, votée au printemps dernier, donne aussi le droit aux enseignants de recourir à la langue régionale quand ils estiment que ce recours profite pédagogiquement à leurs élèves.
 
Enfin, la Loi précise que l’enseignement des langues régionales sera désormais « favorisé ».
 
Auparavant il était toléré. Ça fait, mine de rien, une sacrée différence.
 
Mais là s’arrêtent les obligations de cette loi.
 
Elle ne changera pratiquement rien si les usagers que sont les enseignants et les parents d’élèves, ou encore les élèves eux-mêmes, ne réclament pas que l’enseignement de leur langue régionale soit organisé.
 
En revanche, quand ils s’empareront de cette possibilité, protesteront du non-respect de la Loi, ou s’organiseront pour aider au mieux l’administration scolaire à la respecter, elle produira des effets vertueux.
 
Si cette demande s’exprimait fortement, elle pourrait alors entraîner enfin un regain dans le nombre de postes ouverts au capes d’occitan.
 
Quatre postes par an, de Bordeaux à Nice, depuis dix ans, c’est tout ce qui est accordé. De quoi attiser la frustration, ou provoquer le découragement.
 
Celui-ci serait la pire des attitudes.
 
La Loi, quand enfin elle semble favoriser la langue d’oc, c’est un peu comme l’occitan lui-même.
 
Ne pas l’utiliser c’est se résoudre à le voir mourir.
 
Choisissons plutôt la vie.
 
Et bonne rentrée.

Mercredi 28 Août 2013
Michel Neumuller




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