Le 5 janvier à l'Hôtel de Région
En moins d’un mois le président (LR) de Provence Alpes Côte d’Azur a montré deux fois publiquement sa méconnaissance des réalités socio-linguistiques de la Région qu’il gouverne.
Et bien oui Frédéric Mistral considérait qu'il y a UNE langue d'Oc, et si les faux amis du président de Région pouvaient cesser de lui mentir, le maître n'aurait pas à se retourner dans sa tombe!
En formant ses vœux à la presse, le 5 janvier, Christian Estrosi a répondu à une question de la directrice de Zibeline, un mensuel culturel qui souhaitait savoir plus précisément ce que le président envisageait pour la « langue provençale ».
Et voici ce qu’il a pu répondre, sur le fond, sinon sur la forme : « plus que le provençal, je fais référence au Félibrige de Frédéric Mistral. Vous savez qu’il y a ceux qui considèrent qu’il y a une langue, et ceux qui pensent qu’il existe des langues. C’est cette conception qui est l’héritière de Frédéric Mistral. Et celui-ci fut tout de même Prix Nobel. Sachez qu’on ne parle pas le même gavot d’une vallée à l’autre, etc… »
Le président de Paca, comme on dit, doit faire face à des polémiques lourdes et à des problématiques compliquées. Les suites du meurtre de masse de juillet dernier à Nice, le financement de plantations d’arbres à une organisation sioniste affirmée en Israël, la politique d’emploi des jeunes dans notre région, la récupération de subventions européennes propres à financer une politique d’innovation technologique, et nous en passons.
Il est concevable que sa compréhension des réalités et enjeux linguistiques ne puisse être parfaite, ni ne passe au premier plan de ses préoccupations. Mais déjà le 16 décembre, en séance plénière, il avait affirmé que les Calandretas, ces écoles où les élèves profitent d’un enseignement en immersion, en provençal rhodanien à Orange et en occitan alpin à Gap, étaient l’expression d’un refus de la diversité linguistique.
Tous ceux qui connaissent un tant soit peu ces réalités et qui - c’est le point crucial - sont de bonne foi, en restent bouche bée et bras ballants. Comment lutter contre un tel niveau de désinformation chez celui que les Provençaux ont porté voici un an à la tribune de l’hémicycle régional ?
La question doit donc être posée à nouveau avec force ; d’où viennent donc l’information et le conseil extraordinairement erronés, ou peut-être malhonnêtes, que reçoit le président de la Région Provence à propos de la langue de sa propre région ?
Qui aura le courage, dans son entourage, faisant fi de l’esprit de courbettes qui caractérise les courtisans, de lui dire la simple vérité ?
Notre langue commune, Frédéric Mistral le premier le disait ainsi, est la langue d’oc. Sa force est dans sa diversité. Sans quoi pourquoi aurait-il nommé son œuvre majeure, celle qui l’a « nobelisé », « Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de LA langue d’Oc » ? (nous soulignons l’article singulier nous-mêmes ici)
Et tous ceux qui fréquentent assidument cette œuvre indispensable en font en permanence le constat : nos parlers, de Bordeaux à Cuneo, ont un lien familial évident. Un lien de même nature que celui qui lie notre français à celui du Québec, malgré les belles particularités de ce dernier.
Mistral n’ignorait pas du tout l’enjeu de la dialectologie. Et il a pu écrire en 1877 : « Uno lengo es un clapas ; es uno antico foundamento ounte chasque passant a tra sa pèço d’or o d’argènt o de couire ; es un mounumen inmènse ounte chasco famiho a carreja sa pèiro ». En français clair, « chacun apporte quelque chose à l’œuvre commune qui se construit dans le temps, une langue ! ».
Que l’on parle différemment de vallée en vallée, la belle affaire ! C’est aussi ainsi en français, en urdu comme en coréen…Même la télévision unificatrice n’a pu réduire cette diversité.
On a beau parler du haut d’une tribune politique, on ne refait pas ce que les linguistes de bonne foi et de belle qualité étudient et affirment depuis très longtemps.
Monsieur le président, écoutez la voix des linguistes en la matière, pas celle des sectaires qui vous vendent leur représentation en lieu et place de la réalité !
Et voici ce qu’il a pu répondre, sur le fond, sinon sur la forme : « plus que le provençal, je fais référence au Félibrige de Frédéric Mistral. Vous savez qu’il y a ceux qui considèrent qu’il y a une langue, et ceux qui pensent qu’il existe des langues. C’est cette conception qui est l’héritière de Frédéric Mistral. Et celui-ci fut tout de même Prix Nobel. Sachez qu’on ne parle pas le même gavot d’une vallée à l’autre, etc… »
Le président de Paca, comme on dit, doit faire face à des polémiques lourdes et à des problématiques compliquées. Les suites du meurtre de masse de juillet dernier à Nice, le financement de plantations d’arbres à une organisation sioniste affirmée en Israël, la politique d’emploi des jeunes dans notre région, la récupération de subventions européennes propres à financer une politique d’innovation technologique, et nous en passons.
Il est concevable que sa compréhension des réalités et enjeux linguistiques ne puisse être parfaite, ni ne passe au premier plan de ses préoccupations. Mais déjà le 16 décembre, en séance plénière, il avait affirmé que les Calandretas, ces écoles où les élèves profitent d’un enseignement en immersion, en provençal rhodanien à Orange et en occitan alpin à Gap, étaient l’expression d’un refus de la diversité linguistique.
Tous ceux qui connaissent un tant soit peu ces réalités et qui - c’est le point crucial - sont de bonne foi, en restent bouche bée et bras ballants. Comment lutter contre un tel niveau de désinformation chez celui que les Provençaux ont porté voici un an à la tribune de l’hémicycle régional ?
La question doit donc être posée à nouveau avec force ; d’où viennent donc l’information et le conseil extraordinairement erronés, ou peut-être malhonnêtes, que reçoit le président de la Région Provence à propos de la langue de sa propre région ?
Qui aura le courage, dans son entourage, faisant fi de l’esprit de courbettes qui caractérise les courtisans, de lui dire la simple vérité ?
Notre langue commune, Frédéric Mistral le premier le disait ainsi, est la langue d’oc. Sa force est dans sa diversité. Sans quoi pourquoi aurait-il nommé son œuvre majeure, celle qui l’a « nobelisé », « Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de LA langue d’Oc » ? (nous soulignons l’article singulier nous-mêmes ici)
Et tous ceux qui fréquentent assidument cette œuvre indispensable en font en permanence le constat : nos parlers, de Bordeaux à Cuneo, ont un lien familial évident. Un lien de même nature que celui qui lie notre français à celui du Québec, malgré les belles particularités de ce dernier.
Mistral n’ignorait pas du tout l’enjeu de la dialectologie. Et il a pu écrire en 1877 : « Uno lengo es un clapas ; es uno antico foundamento ounte chasque passant a tra sa pèço d’or o d’argènt o de couire ; es un mounumen inmènse ounte chasco famiho a carreja sa pèiro ». En français clair, « chacun apporte quelque chose à l’œuvre commune qui se construit dans le temps, une langue ! ».
Que l’on parle différemment de vallée en vallée, la belle affaire ! C’est aussi ainsi en français, en urdu comme en coréen…Même la télévision unificatrice n’a pu réduire cette diversité.
On a beau parler du haut d’une tribune politique, on ne refait pas ce que les linguistes de bonne foi et de belle qualité étudient et affirment depuis très longtemps.
Monsieur le président, écoutez la voix des linguistes en la matière, pas celle des sectaires qui vous vendent leur représentation en lieu et place de la réalité !