A l’heure où, pour attirer les foules, il faut un évènement préparé par télé et Youtube, qu’un chanteur à l’austérité revendiquée (mais joyeuse!), accompagné d’un piano, sur un film muet, puisse remplir une salle qui jauge 300 places est déjà une gageure.
Quand le spectacle impose une écoute de l’occitan et de lui seul, durant une heure trente, il y a de quoi faire réfléchir tous les frileux qui dénient à notre langue régionale sa capacité à rassembler.
Quand le spectacle impose une écoute de l’occitan et de lui seul, durant une heure trente, il y a de quoi faire réfléchir tous les frileux qui dénient à notre langue régionale sa capacité à rassembler.
Notre langue régionale, le jaune d'oeuf de l'aïoli, le liant qui rassemble même ceux qui ne comprennent pas...encore
Renat Sette, sur un film de Romain Giusanio, accompagné par Olivier Maurel, pour chanter des sonnets de Jean-Yves Royer, l’a réussi, ce pari un peu fou. La salle Bonne Fontaine, à Forcalquier, rend encore l’écho des applaudissements nourris de samedi soir.
Bien sûr, Joan-Ives Roier est un enfant du pays. Evidemment Renat Sette y a vécu vingt ans. Mais dans la foule qui sortait de salle, vers 23h ce samedi, combien n’en at-on pas entendu dire : « Ho ! Vous savez, moi je ne suis pas d’ici ».
A ceux-là il fallait répondre : « bien sûr que vous êtes d’ici, d’une autre manière, tout simplement ».
Car c’est à l’état d’esprit de ce public, ouvert et soucieux de soutenir l’art au pays, qu’il faut rendre hommage. Autant qu’à la vaillante équipe artistique, jeune et talentueuse de « Balat ».
Royer et Sette ont su leur susurrer : « venez partager quelque chose avec nous, un reflet de la vie, simplement, avec ses joies et ses peines ».
Pouvoir fédérateur de la musique, de la culture du pays, de sa langue, même quand elle n’est pas comprise. Car elle reste alors le drapeau sonore auquel on se rallie avec le sourire. Pas besoin de garde-à-vous, ici, mais d’un sentiment. Celui d’être de quelque part. Qu’on y soit né, qu’on ait choisi d’y vivre.
Encore faut-il, pour que cette alchimie intégratrice rende ses effets bénéfiques, que la langue reste vive. Elle est le liant, l’œuf de l’aïoli, le petit caillou du cabanon pointu. Sans eux tout retomberait.
A Forcalquier la démonstration en est faite.
Bien sûr, Joan-Ives Roier est un enfant du pays. Evidemment Renat Sette y a vécu vingt ans. Mais dans la foule qui sortait de salle, vers 23h ce samedi, combien n’en at-on pas entendu dire : « Ho ! Vous savez, moi je ne suis pas d’ici ».
A ceux-là il fallait répondre : « bien sûr que vous êtes d’ici, d’une autre manière, tout simplement ».
Car c’est à l’état d’esprit de ce public, ouvert et soucieux de soutenir l’art au pays, qu’il faut rendre hommage. Autant qu’à la vaillante équipe artistique, jeune et talentueuse de « Balat ».
Royer et Sette ont su leur susurrer : « venez partager quelque chose avec nous, un reflet de la vie, simplement, avec ses joies et ses peines ».
Pouvoir fédérateur de la musique, de la culture du pays, de sa langue, même quand elle n’est pas comprise. Car elle reste alors le drapeau sonore auquel on se rallie avec le sourire. Pas besoin de garde-à-vous, ici, mais d’un sentiment. Celui d’être de quelque part. Qu’on y soit né, qu’on ait choisi d’y vivre.
Encore faut-il, pour que cette alchimie intégratrice rende ses effets bénéfiques, que la langue reste vive. Elle est le liant, l’œuf de l’aïoli, le petit caillou du cabanon pointu. Sans eux tout retomberait.
A Forcalquier la démonstration en est faite.