Les massacres d’Ouvéa en 1988 s’inscrivaient dans un contexte électoral en France et la droite à l’époque pensait que la fermeté, y compris sanglante, séduirait son électorat. C’est exactement l’inverse qui s’était produit.
Jouer avec le feu dans l’ultime colonie française d’importance risque de brûler ceux qui manient les allumettes. Avec la validation de l’ultime référendum pour ou contre l’indépendance de l’île lointaine, contesté, une première avait été craquée par le pouvoir à Paris. Avec la modification du corps électoral qui créera une majorité anti-indépendantiste alors que l’indépendantisme gagnait en voix, fut la seconde occasion d’allumer l’incendie pour les boute feu du même pouvoir.
Avec l’emprisonnement – pour raisons politiques ! - de sept cadres du mouvement indépendantiste kanak, en métropole, le pouvoir français craque sa troisième allumette. Il le fait toujours dans le même espoir de séduire une partie de l’électorat à l’heure de renouveler le Parlement dans les conditions absurdes que l’on sait.
La poudrière est désormais prête à sauter. Quel imbécile calcul a pu décider le gouvernement de M. Macron à gâcher sciemment trente cinq ans de difficiles tentatives d’apaisement et d’essais pour sortir paisiblement d’une situation coloniale ? Qui croira la parole officielle qui prétend que les besoins d'une enquête judiciaire sans pressions nécessitait cette déportation ?
Nous ne pouvons que constater que le gouvernement français souffle sur les braises et joue des tensions pour des buts de politique politicienne.
Quelle stupidité !