
A Ventabren, le 5 novembre dernier, les artistes célèbrent le poète, qui vit actuellement vers Montpellier, mais a marqué le territoire du Nord Luberon, d’où, avec d’autres tels Pèire Pessemesse, Yves Royer et Marc Dumas, il a permis à la langue d’oc d’éclairer le monde, renouvelant l’art des troubadours, avec des textes qui n’ont rien de futile.
Sa femme, son égérie, Anne, et sa terre, seront les deux facettes de l’amour qu’il chante. Sa poésie n’est pas de toute tranquillité, pas plus que la forme d’amour qu’il chante. « Mon amiga es una bèstia ». A qui il adresse durant 27 mois, depuis l’Algérie où le voici mobilisé en cette fin des années 50, de longs textes douloureux et lumineux à la fois, qui seront publiés dans Memoris de la carn, ed. Auba novèla.
La diversité des formes marque son écriture
Néanmoins, il exigera, pour recevoir le prix Aubanel, que son texte primé soit publié en graphie classique, ce qui sembla impossible aux organisateurs du concours.
Mais on peut dire avec Philippe Martel, que Serge Bec « dépassera la question des graphies en affirmant le primat de la qualité littéraire ».
« son écriture est toute de diversité et ne peut se traduire facilement en chansons » reconnait Renat Sette, ébloui par le monde intérieur déployé dans l’oeuvre de Serge Bec.
Jean-Claude Foret, de l’Université de Montpellier, a minutieusement étudié l’œuvre de Serge Bec. « Dans ses écrits, il érotise son pays et animalise la femme, qui devient la métaphore du pays ». Entre troubadours et surréalisme il trace son sillon littéraire. « Mi sieu encigala de l’amour de la tèrro » écrit-il vers 1980, dans « Sieu un païs ».
A quand une édition complète commentée des œuvres de cette grande voix, qui s’est élevée dans un pays discret, pour essayer de parler au monde entier?