Avec Médéric Gasquet-Cyrus rendons grâces à Sibeth Ndiaye; la porte parole du gouvernement fut son inusable putching ball durant toute la crise sanitaire : relayant les vérités à géométrie variable de l’Etat sans ciller, sans peur de la contradiction et sans crainte du ridicule elle a inspiré le chroniqueur de la radio publique décentralisée France Bleu.
Il a simplement légumisé la malheureuse avant-garde sacrifiée du président Macron en la rebaptisant “Cébette”, et en donnant la parole à l’amaryllidaceae qu’il sortait régulièrement de son frigo.
“J’ai eu carte blanche, alors pourquoi ne pas partir en vrille, hein !” se régale le linguiste, chroniqueur de France Bleu avec ce “Dites le en marseillais” qui partage le langage local, objet d’étude mais aussi, on vient de le voir, arme fatale de l’humour, trés sensé à travers son apparente absurdité.
Confiné dans le pays d’Aix, le chroniqueur s’en est donné à cœur joie durant deux mois, avec un simple smartphone. Certains de ses petits films montés avec l’aide d’un autre animateur, Cédric Frémi, lui au studio, sont devenus viraux. “Il y a eu le 1er avril, quand le confinement m’a rendu fada, et que je suis devenu supporter du PSG...avec l’aide de mon voisin, qui lui l’est vraiment et m’a prêté son attirail”.
Arme de dérision massive
Et puis surtout l’adaptation du discours télévisé d’Emmanuel Macron le 22 avril, “marseillisé” par Médéric. “Là j’ai un peu exagéré...pas dans la caricature, ça c’est le jeu, mais parce que j’ai bêtement parié qu’à 200 000 vues je ferais le tour du jardin en courant tout nu...J’aurais pas dû, on dépasse déjà les 160 000 !”
Durant deux mois Médéric Gasquet-Cyrus a fait la démonstration, comme d’autres, qu’avec du temps, de l’estrambòrd, et un bel esprit cynico-critique on pouvait s’adresser à beaucoup de monde pour mettre le doigt là où ça fait mal, avec cette arme de dérision massive, l’humour.
Pour autant, l’homme, le citoyen, lui ne rit pas tant que ça. Son ministre de tutelle (Médéric GC enseigne à l’université) Jean-Michel Blanquer “n’a pensé qu’en dépit du bon sens et de toute réflexion à la continuité de l’enseignement public. Mais dans ces circonstances exceptionnelles il fallait évidemment profiter de ce temps mort pour favoriser le dialogue parmi les élèves, et pas leur occuper temps et esprit à ce point !”
Comme nous tous probablement, il se pose la question : qu’est-ce qui changera dorénavant, que garderons nous, pour l’avenir, de cette parenthèse de remise en question sociétale ?
“L’individu passera t’il au collectif ? Je le souhaite, mais avec tous ces apprentis dictateurs, comment inventerons nous de nouvelles alternatives” à un système qu’il a senti en bout de course?