Il n’y aura pas de présence occitaniste au second tour des élections municipales de Marseille, où chaque secteur de deux arrondissements devait présenter une liste par candidats .
Pourtant les quelques candidats marqués au Partit Occitan identifiés comme tels étaient éligibles à l'issue du premier tour de février : Pèire Brechet, Tricio Dupuy et Bernat Giely, tous sur liste écologiste d’EELV et tous présentés par le Partit Occitan et Régions et Peuples de France.
Ces deux derniers, animateurs du journal Prouvenço d’Aro, et présentés sous étiquette régionaliste, ont quitté l’arène entre les deux tours, après avoir observé les négociations entre EELV et Le Printemps Marseillais. Tricio Dupuy s’en explique sur notre question:
"Se sian retira de la listo que voulèn pas èstre marca pouliticamen e travaia emé de gènt qu'avèn pas li mémis idèio. Adounc saren pas au segound tour...”
Le cas de Pèire Brechet, par ailleurs président de l’Institut d’Estudis Occitans au niveau pan-occitan, est différent. “Au segond torn ai mancat de l’i èstre per un desistament dimars passat...mai lo Printemps Marseillais a reprès la plaça acordada lo meme matin, e just avans lo depaus en Prefectura”.
Et il n’y a aucune certitude sur les mentions favorables à la langue d’oc dans la profession de foi de la gauche marseillaise au second tour.
La gauche marseillaise vient en effet de négocier l’alliance au second tour de la liste de gauche Printemps Marseillais, où l’on retrouve des communistes, insoumis et socialistes, et celle d’EELV où s’étaient retrouvés les candidats occitanistes ou régionalistes. Les socialistes en tant que tels n’ont pu s’entendre avec les deux précédents, et le dépôt des listes a donné lieu à d’aigres propos de la part de Samia Ghali, son adversaire communiste dans les Quartiers Nord Jean-Marc Coppola ayant déposé sa propre liste avant la fin des négociations. Dans les discussions il semble que les références à la langue et la culture locales aient été totalement balayées. Il faut néanmoins se souvenir que M. Coppola, alors conseiller régional de Provence Alpes Cote d’Azur, avait avancé à la Région, une motion qui avait valu de très acides échanges entre régionalistes du Collectif Prouvènço et les autres. La motion précisait que “l’occitan est la langue de la région...” Mais c’était en 2003.
Dans d’autres villes comme Aix-en-Provence où l’occitanisme au niveau municipal était présent depuis 1989, il a été évacué par les listes de la gauche et de l’écologisme où il pouvait se retrouver.
L’occitanisme est présent dans plusieurs autres régions, et le mouvement País Nòstre, né dans l'Aude et qui se définit comme un “label” pour les candidats occitanistes, fait état de plusieurs élus : Christian Laprébende à Auch, Jean Dionis à Agen et une trentaine d'autres, surtout dans l'Aude, le Gers et la Haute-Garonne.