A Nice, où Aquò d’Aquí s’est appuyé sur l’IEO 06 pour réaliser son reportage, le Lycée Masséna accueillait près de 200 participants, et dépassait ce nombre, si l’on comptait organisateurs et accompagnants.
« Plusieurs associations se sont épaulées pour ça, et nous voyons bien que c’est un gage de succès » sourit Joan-Pèire Spies, le président de l’IEO des Alpes-Maritimes.
L’Institut d’Estudis Occitans, donc, avec l’Association des Professeurs de Langues Régionales (APLR), la Fédération des Associations du Comté de Nice, Nice La Belle, Nissart per tougiou et Parlen ! Oc-bi Countea, c’est-à-dire une association de parents d’élèves de l’enseignement bilingue, s’étaient unis pour rassembler 170 participants à la Dictée elle-même.
A Nice le mot clé sera "tradition" associé à "jeunesse"
C’est, à Nice, le mot de « traditions » que l’on entend dans la plupart des bouches, lors de cette Dictada. Celle d’Hugo, qui apprend la langue au lycée Masséna ; celle de Simone, qui à l’âge d’être grand-mère, et à qui le texte dicté de Joan-Luc Sauvaigo rappelle des traditions littorales et marines qu’elle connaît bien ; celle aussi de participants entre deux âges qui disent, un peu plus tard à l’apéritif, être venus pour perpétuer la tradition, dont la langue est le vecteur.
Un livre ou un disque pour chacun afin de poursuivre le rapport intime avec une langue d'échange et de création
A l’autre bout de la Région, à Orange, quatre-vingt personnes, également de tous âges, ont retrouvé des pupitres scolaires, au Lycée de l’Arc, où les accueillent les maximes de Mistral ou de Bodon, en bleu sur murs blancs : « cu ten la lengo ten la clau ! ».
On y observera d’abord une minute de silence, à la mémoire de Jan-Mar Courbet, le majoral du Félibrige récemment disparu. Il a développé, à Bollène, une action durable dans le domaine documentaire.
Orange se souvient de Jan-Marc Courbet et valorise la littérature d'oc contemporaine
Si les écoliers de la Calandreta d’Orange doivent écrire les premiers quarante mots du texte en provençal rhodanien, les adultes, eux, devront tripler ce nombre. Yvonic Amprino réalisera un sans-faute, mais tous repartiront avec un prix et, en mémoire, le spectacle théâtral du groupe Li Leventi, venus de Lagarde-Paréol pour jouer les œuvres de Jean-Henri Fabre…Et oui ! Entre deux observations de mante religieuse, le fameux entomologiste félibréjait !
Si le matin même, les organisateurs orangeois de l’association Ben Leu conviaient aussi, à la Calandreta, les lycéens pour un bac blanc de provençal, dans nombre d’autres établissements scolaires, cette Dictada a été organisée. Dans les Bouches-du-Rhône ainsi, environ 200 élèves de primaire y ont été conviés durant la semaine.
Au collège comme un acte de résistance face aux réformes occitanicides

La Dictada reste, dans les collèges, parfois, une façon de montrer la volonté de maintenir un enseignement malmené par l’Etat. A L'Escarène dans la vallée des Paillons, aussi, avec seulement deux heures par mois proposées au collège pour les troisièmes, où les participants se sont vus proposer un texte d'un auteur de la ville, Feliç Bianchi, dicté par leur professeur Laurenç Revest. En relation, une autre Dictaia était aussi organisée au collège Vento, à Menton cette fois-ci sur un texte écrit et dicté par ce même professeur qui est à cheval sur quatre établissements.
A Gap, au centre Beauregard où se réunissent les participants avec les calandrons et leurs parents, la Dictada a été suivie, durant les corrections, de chants et danses, mais aussi de moments réservés aux historiettes drôles, les « fatorgues ».
A Septèmes, où bientôt sera inauguré une médiathèque Jòrgi Reboul († 1993), du nom du très dynamique soutient de la vie culturelle régionaliste, et organisateur de l’accueil des Catalans exilés de 1939, C’est un texte de Glaudi Barsotti, qui a été dicté par lui-même.
L’auteur s’apprête à publier un ouvrage sur la Commune de Marseille, en 1871, dont les participants ont ainsi pu profiter en avant-première.
A Barcelona comme à Marseille, Nice ou Orange

Et à quatre heures d’AVE de Marseille, ce sont les Catalans de Barcelona qui, à l’invitation du Cercle d’Agermament Occitano-Català, proposaient une Dictada à grands et petits, comme chaque année.
Celle-ci s’est déroulée dans un très officiel bâtiment de la Généralité de Catalogne, et en présence d’officiels, tels Ester Franquesa, la directrice générale de la Politique Linguistique de la Generalitat.
Ici il faudra distinguer les premiers prix adultes : Núria Pacheco, Joan Calsapeu et Mariona Miret, comme les enfants : Pau Bofill, Joana Calsapeu, et Maria Garcia, ainsi que le premier prix des Professionnels, Jordi Ortiz…
Et remercier la secrétaire administrative du Caoc, Laía, toujours à l’écoute des demandes de notre journal.
De Carnoules à Barcelona, stylo en mains, occitan en bouche
Sachons simplement que ces quelques lignes étaient tirées d’un numéro du journal Aquò d’Aquí, qui remercie les organisateurs de cet -évidemment- excellent choix !