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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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Départementales à enjeu pour le provençal


Poussée à droite, croissance nette, souvent, du FN, en particulier dans le Var, les élections départementales auront aussi un impact sur les politiques en faveur –ou pas- de la langue régionale en Provence.



L’assemblée départementale n’est surement pas la mieux servie dans le grand remue-ménage qui rebat les cartes des compétences de nos collectivités locales.

Absentes du débat électoral, les politiques en faveur de notre langue régionale concernent pourtant toutes les populations départementales en Provence

Cependant elle conservera, la loi le dit et le Sénat n’y changera sans doute pas grand-chose, une clause de compétence générale. Autrement dit, si les conseillers départementaux auront demain à gérer les murs de nos collèges et à nous garder un réseau routier en bon état, ils pourront aussi se mêler du reste.
 
En particulier en matière culturelle.
 
C’est, entre autres, ce qui rend ces élections importantes pour les défenseurs et promoteurs des langues régionales.
 
Ce sera particulièrement vrai dans les Bouches-du-Rhône, où depuis 2004 – année électorale également – ce Département avait d’une part créé une délégation Langue et Culture Provençale, et d’autre part ouvert sa publication institutionnelle au provençal. Et, qui plus est, ce média, distribué à 400 000 exemplaires, n’avait pas pratiqué d’ostracisme des graphies, assurant avec un bel esprit laïque, la parité entre les deux manières d’écrire le provençal.
 
C’est étrange, mais l’affichage du provençal dans la presse des collectivités est un fait rarissime en Provence. On compterait sur les doigts d’une main les journaux de ville qui publient quelques actualités ou une chronique dans notre langue historique.
 
Quant au budget Langue et Culture des Bouches-du-Rhône, il avait fini par atteindre une somme assez intéressante, à hauteur d’un demi- million d’€uros. Celle-ci devait être partagée entre des acteurs qui tous, loin de là, ne faisaient pas métier de développer l’usage du provençal. Telle troupe de théâtre en « pompait » une grande partie, sans qu’il ne se prononce de provençal dans ses pièces.
 
Mais une politique d’animations en lengo nosto dans les collèges du Département avait été lancée, et une dizaine d’établissements voient chaque année artistes, et même journalistes, donner du sens à la langue régionale que peu d’adolescents auraient autrement l’occasion d’utiliser.
 
C’est un peu tout cela qui constitue l’enjeu non révélé de ces élections départementales. Quels sont les candidats qui se sont engagés pour une politique cohérente, volontaire et durable pour notre langue d’oc en Provence ? Très peu.
 
Combien de citoyens sont en pratique touchés, et disons-le, concernés, par cette politique discrète ? Beaucoup.
 
Les enjeux ne manquent pas à ces élections départementales dont le second round se jouera dimanche : les majorités droitisées, ou plus que droitisées, auront-elles à cœur demain de se mêler de ce qui est proposé dans les CDI des collèges ? De ne plus subventionner les musées consacrées aux heures sombres de notre histoire ? De défavoriser l’expression culturelle diverse ?
 
Et l’un de ces enjeux reste que l’élection départementale constitue la répétition générale des Régionales qui seront organisées en fin d’année ; là où les budgets seront conséquents et où l’identité régionale devient un enjeu politique.
 
Avec les bulletins qui tombent dans l’urne, souhaitons que ne s’écroulent pas les politiques favorisant la langue régionale, ni dans leur esprit, ni dans leurs moyens.

Lundi 23 Mars 2015
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