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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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En Limousin l'occitanisme refuse que l'Académie sacrifie l'enseignement en langue occitane


LIMOGES. Les objectifs minimaux de la convention de 2017 en matière d'enseignement bilingue sont loin d'être atteints, malgré leur modestie. Surtout les entités signataires d'une protestation soulignent un manque de volonté de l'Administration scolaire.



Les représentants des entités de promotion de l'occitan ont mis la question sus la place publique (photo XDR)
Les représentants des entités de promotion de l'occitan ont mis la question sus la place publique (photo XDR)

Deux ans après la fin théorique de la première convention Académie de Limousin/Région Nouvelle Aquitaine/Office public de la langue occitane « pour le développement et la structuration d’une filière d’enseignement de l’occitan en Limousin », force est de constater que rien de déterminant ne s’est passé entre 2017 en 2022. Et que la convention ait été prolongée jusqu’en 2024 n’a pas entraîné d’amélioration, selon L’Institut d’Estudis Occitans, la Maintenance limousine du Félibrige, l’association de parents de l’enseignement public bilingue Oc-bi et la calandreta limousine, tous signataires d’une mise au point en forme d’appel au réveil d’une Académie considérée comme léthargique.

 

Des objectifs minimaux modestes avaient pourtant été décidés en 2017 pour ces départements de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze : ouverture de l’enseignement de l’occitan dans deux écoles de Tulle et Seilhac au moins, la mise en place à Brive d’une filière d’enseignement à partir du collège, et la même chose à Limoges mais dans l’enseignement privé. Surtout, la convention se voulait ouverte en promettant d’étudier toute demande supplémentaire du public. En outre une bourse était proposée aux futurs enseignants, à raison de deux par an. Ainsi après sept ans, 14 élèves-enseignants auraient du être formés en étant financés.

 

Mais seuls deux l’auront été au final. Et des demandes de bourse par ailleurs auront été refusées, au prétexte que les zones où auraient enseigné les boursiers n’étaient pas prioritaires pour la convention.


Objectifs ultra minimalistes et pourtant non atteints

Le bilan académique est donc très maigre, avec seuls 140 élèves bénéficiant d’un enseignement bilingue. A Tulle c’est à peine si une initiation a été proposée dans deux écoles, pendant qu’un lycée acceptait l’occitan comme option seulement pour des terminales ; pas mieux à Brive où des CM2 bénéficient d’une initiation à l’occitan alors qu’une option facultative a été ouverte dans un collège. Quant à Limoges, rien n’a évolué avec la convention.

 

« Ce résultat très pauvre s’explique par le fait qu’aucun objectif chiffré n’a contrait l’Académie à vraiment bouger » souligne Magali, de l’IEO Limousin, « alors que les Académies de Bordeaux et de Montpellier s’obligent par convention à créer un cursus bilingue pour chaque département chaque année (Bordeaux) ou à augmenter de 26 % par an l’effectif d’élèves des filières bilingues (Montpellier) nous en sommes, ici, au stade des initiations, parfois, seulement en certains lieux ».

 

Leur problématique désormais bien exposée par la presse locale audiovisuelle, les signataires du communiqué mettent en cause la bonne volonté de l’administration académique. A preuve selon eux, le cas de la commune d’Ayen, en Corrèze, qui a délibéré en 2023 pour réclamer l’étude préalable à l’ouverture d’un cursus bilingue, mais n’a obtenu que l’ouverture d’un enseignement de trois heures en occitan.


Trois quarts des Limousins seraient favorables à l'enseignement de l'occitan

La Commune d'Ayen (Corrèze) a délibéré à l'unanimité en 2023 pour l'ouverture d'une filière d'enseignement bilingue (photo Wikipédia DR)
La Commune d'Ayen (Corrèze) a délibéré à l'unanimité en 2023 pour l'ouverture d'une filière d'enseignement bilingue (photo Wikipédia DR)

Ajoutons que loin d’augmenter, le nombre d’élèves bénéficiant d’un enseignement en occitan baisse parfois. C’est le cas du collège d’Arsonval, à Brive, où l’enseignement de l’occitan en 6e ont été suspendus. Pendant ce temps, à Uzerche, Lubersac, Allassac des parents font des demandes pour cet enseignement, qui semblent ignorées par l’Administration.

 

A l’heure où une nouvelle convention est en discussion, les signataires font valoir que, selon une étude de l’Office Public de la Langue Occitane, 74 % des Limousins se disent favorables au développement de l’enseignement de l’occitan depuis la maternelle jusqu’au lycée, dans une région où au moins 10 % de la population régionale est locutrice en occitan, selon la même étude.

 

 


Mercredi 2 Octobre 2024
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