Pas assez de femmes ! Après quarante jours et autant d’émissions vespérales, Cristòu Daurore, Zine, Laurenç Revest et Ciril Joanin ont fait l’amer constat ; oubliant l’exploit d’avoir réuni tous les soirs de confinement les auditeurs occitanophones autour de personnalités qui savaient leur parler, ils se sont focalisés de préférence sur les lacunes...Tout un état d’esprit!
Le résultat vous l’avez eu entre les oreilles et direct au cœur la semaine suivante : Paulina Kamakine qui cherche à réunir les poétesses d’oc, la poétesse Aurélia Lassaque, et Aure Séguier sans qui les webs encyclopédiques ne seraient pas ce qu’ils sont, l’auteure-interprète Alidé Sans…
Depuis les débuts du confinement, et durant le déconfinement, Radio Nissa Pantaï, que l’on connaissait d’abord pour des commentaires footballistiques en occitan, a rapproché le public des gens qui font vivre l’occitan sur scène, au disque, dans l’édition, ou la presse – votre serviteur y fut invité également - “et nous avons été étonnés de la bienveillance des plus connu, les “vedettes” que Ciril a invité : Joan de Nadau, JF Tissnèr, Fred de Goulamask, Daniel Loddo de La Talvera…”
L'audience a augmenté avec la régularité bien que ce soit en occitan
Et ce samedi soir, ne manquez pas à 19h Claudi Marti…! Celui par qui le reviure est arrivé, qui a décoincé nombre d’artistes en herbe tout en créant une œuvre durable, sera au micro niçois.
“En fait nos emplois se sont arrêtés avec le confinement” rappelle Cristòu Daurore, enseignant et animateur social...La distanciation lui a interdit d’exercer, et comme ses collègues, il a eu du temps. Il l’a occupé le plus utilement possible. “Et le résultat c’est que nous sommes passés de quelques dizaines à plusieurs centaines d’auditeurs par soir. Avec l’habitude, et puisqu’on dure, ça augmente sans cesse” se réjouit-il, “l’audience, c’est le salaire de la régularité”.
Si le confinement a signé l’annulation de bien des moments de réunion de l’occitanisme festif ou militant, il a au moins dans le cas de Nissa Pantaï, réunit et rassemblé comme jamais. Un peu d’habitude technique, un prestataire correct sans être cher, un matériel accessible, et l’aventure devenait possible. Mais le plus important restait l’état d’esprit et le temps investi.
Et maintenant ? Poursuivre ?
Car le trio a veillé a ce que tous s’expriment, aient accès à ce public grandissant : ainsi de la variété dialectale, où certes le niçois se taille la part du lion avec un très gros tiers des intervenants, mais où le provençal, le vivaro alpin, le limousin (un peu), le gascon et le languedocien surtout ont été aussi présents. “Ah! Nous avons reçu des reproches la semaine durant laquelle cinq jours d’affilée nous ne proposions pas de niçois” se souvient Cristòu Daurore. La critique, même injuste, c’est le signe indubitable que vous avez agi.
Et maintenant ? Le succès a fait naître l’envie de continuer, malgré la reprise, peu à peu, de l’emploi des animateurs. Comment faire ? La question taraude la petite équipe. La vaillance ne suffira pas. Pourtant le besoin est créé, comment répondre à la demande ? Professionnaliser ? Il faut de l’argent. Les rejoindre et étoffer la chourmo ? A voir.