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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Réduire la part du catalan dans l'enseignement : une mission pour l'appareil politico-judiciaire espagnol


En principe le catalan devrait reculer dans l'enseignement public... en Catalogne. Dans les faits ce sera plus compliqué. Mais la logique de l'Etat est implacable, décatalaniser.



Dans le complexe labyrinthe judiciaire espagnol, une décision est toujours contredite par la suivante, rendue par une juridiction supérieure, spécialement quand la première a été favorable aux langues territorialisée.

 

Ainsi de la loi LOMLOE qui pose que seul l’espagnol est la langue ... du Royaume, en tant que langue véhiculaire, et que donc elle s’impose à tous. Un air connu de ce côté ci des Pyrénées.


Le catalan reste langue de l'enseignement en Catalogne... éternellement soumis à la haine de l'appareil politico-judiciaire.

Problème, en Catalogne l’enseignement est totalement en catalan, et depuis belle lurette, mis à part le cours de castillan.

 

Sur cette base, et alors que jusqu’à présent les tribunaux faisaient injonction aux établissements scolaires catalans, mais au cas par cas, d’assurer au moins 25% des cours de tronc commun en castillan, cette semaine le Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne, vient de rendre deux sentences qui obligeraient cette fois l’ensemble des écoles du Principat de Catalogne, à renverser la vapeur linguistique, “avec effet immédiat”.

 

Le caractère brutal des sentences ne fait aucun doute, la décision judiciaire est une décision politique. C’est d’ailleurs le cas de toutes les actions intentées par l’appareil judiciaire espagnol en ce qui concerne les spécificités culturelles catalanes.

 

Cependant le conseiller catalan à l’Education, Josep Bargalló, affecte de penser que cette décision judiciaire n’aura aucun effet pratique. En effet, la loi LOMLOE n'était pas encore applicable et doit entrer en vigueur incessamment , et en principe s’imposerait à la décision du TSJC… jusqu’à la prochaine fois.

 

La pression étatique, couverte et attisée par l’appareil judiciaire lui-même, en Espagne, ne laisse en effet aucun doute : l’Etat continuera la guéguerre menée depuis longtemps, tant contre les citoyens impliqués dans la défense de la catalanité que contre les institutions démocratiques catalanes.

 

En ce qui concerne l’usage du catalan comme langue de l’enseignement, une plainte du Partido Popular avait abouti en 2014 à l’obligation pour la Généralité de Catalogne, de financer la scolarité en établissements privés et en castillan, de ceux qui en feraient la demande. Mesure essentiellement vexatoire, elle n’a été réclamée que par une poignée de parents.

 

Les socialistes au pouvoir n’ont pas dévié, et s’ingénient à battre en brèche le système éducatif catalan, qui au passage signalons le, produit les meilleurs résultats de tout le royaume en ce qui concerne la pratique du castillan.

 

Bref, on le voit, un Etat qui se mêle de dire ce que doive parler les citoyens agit de manière idéologique, et surement pas dans l’intérêt des dits citoyens. La méthode comme la finalité apparaissent pitoyables. Comment respecter un Etat qui agit contre ses citoyens ?

 

De ce côté ci de la frontière, on observera à ce sujet, avec intérêt comment se comportera l’Etat et la représentation nationale lors de la prochaine loi de protection des langues régionales dans l’enseignement.

Comme en Espagne ?


Mardi 30 Mars 2021
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