Succès public jamais démenti, les Cantejadas aixoises (ici en 2013) sont festives mais soutiennent aussi le sentiment que la communauté éducative souhaite un enseignement de la langue régionale (photo MN)
Le 17 mai prochain, les premières Cantejadas vont réunir à Digne des centaines d’écoliers, pour chanter en occitan. Alors même que la langue n’est quasiment pas enseignée dans les écoles communales.
Je crois qu’il y a, avec ces premières Cantejadas alpines, deux éléments importants pour l’enseignement de notre langue d’oc demain, dans les Alpes-de-Haute-Provence. D’une part il y a eu une équipe d’enseignants volontaires, qui augure bien de la durabilité des initiatives visant à l’enseignement de la langue. D’autre part, nous avons vu que le Conseil Départemental, comme le conseiller Musique de l’Académie ont bien accroché à cette initiative. Le fait que l’Inspection d’Académie l’ait prise en charge nous semble important pour la suite des évènements.
Nous ?
Les Cantejadas alpines sont un projet de l’Association d’Animations Scolaires d’Oc, l’Asoc, que préside Cécile Pélissier, et qui adhère à l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc. L’Aeloc , justement, organise les Cantejadas à Aix depuis des années. Il est important de souligner cette filiation, car l’expérience de l’Aeloc nous a permis d’aller vite, bien je pense, et d’éviter d’essuyer les plâtres.
Je crois qu’il y a, avec ces premières Cantejadas alpines, deux éléments importants pour l’enseignement de notre langue d’oc demain, dans les Alpes-de-Haute-Provence. D’une part il y a eu une équipe d’enseignants volontaires, qui augure bien de la durabilité des initiatives visant à l’enseignement de la langue. D’autre part, nous avons vu que le Conseil Départemental, comme le conseiller Musique de l’Académie ont bien accroché à cette initiative. Le fait que l’Inspection d’Académie l’ait prise en charge nous semble important pour la suite des évènements.
Nous ?
Les Cantejadas alpines sont un projet de l’Association d’Animations Scolaires d’Oc, l’Asoc, que préside Cécile Pélissier, et qui adhère à l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc. L’Aeloc , justement, organise les Cantejadas à Aix depuis des années. Il est important de souligner cette filiation, car l’expérience de l’Aeloc nous a permis d’aller vite, bien je pense, et d’éviter d’essuyer les plâtres.
Modernité très partagée de l'occitan chanté
Annie Martel (Asoc) : "le répertoire sera contemporain, il rend compte aussi de la créativité des compositeurs de langue d'oc en Provence" (Photo XDR)
Que va-t-il se passer le 17 mai en pratique ?
Le 17 mai, si par bonheur il fait beau, à 19h sur la place Général de Gaulle, c’est-à-dire en plein centre de Digne, 610 élèves de 27 classes des écoles de Digne, Château-Arnoux, Oraison et Le Brusquet, chanteront en occitan un répertoire contemporain, avec des compositions de Moussu T e lei Jovents, Liza, Miquèu Montanaro, Jan-Bernat Plantevin, et des poèmes de Jòrgi Gròs e d’Enric Damòfli.
La contemporanéité de ce répertoire sera encore illustrée par le fait que c’est le Groupe de Musiques Actuelles du Conservatoire d’Aix qui l’interprétera, sur un conte dit par Rémy Salamon, déjà grand orateur des Cantejadas d’Aix !
Si, hélas, le mauvais temps était de la partie, nous nous replierions au Palais des Congrès. Mais ce ne serait vraiment pas de chance. Croisons les doigts !
Qui aide cette manifestation ?
Nous louons le podium à la Région Provence Alpes Côte d’Azur, dont nous espérons qu’elle va enfin examiner notre demande d’aide. La Commune de Digne met ses services techniques à la disposition de la manifestation, et l’aide du Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence nous permet d’assurer tous les déplacements en car des enfants. Nous faisons travailler un sonorisateur local, et, bien entendu, le soutien de l’Institut d’Estudis Occitans 04-05 se manifeste de diverses manières.
Le 17 mai, si par bonheur il fait beau, à 19h sur la place Général de Gaulle, c’est-à-dire en plein centre de Digne, 610 élèves de 27 classes des écoles de Digne, Château-Arnoux, Oraison et Le Brusquet, chanteront en occitan un répertoire contemporain, avec des compositions de Moussu T e lei Jovents, Liza, Miquèu Montanaro, Jan-Bernat Plantevin, et des poèmes de Jòrgi Gròs e d’Enric Damòfli.
La contemporanéité de ce répertoire sera encore illustrée par le fait que c’est le Groupe de Musiques Actuelles du Conservatoire d’Aix qui l’interprétera, sur un conte dit par Rémy Salamon, déjà grand orateur des Cantejadas d’Aix !
Si, hélas, le mauvais temps était de la partie, nous nous replierions au Palais des Congrès. Mais ce ne serait vraiment pas de chance. Croisons les doigts !
Qui aide cette manifestation ?
Nous louons le podium à la Région Provence Alpes Côte d’Azur, dont nous espérons qu’elle va enfin examiner notre demande d’aide. La Commune de Digne met ses services techniques à la disposition de la manifestation, et l’aide du Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence nous permet d’assurer tous les déplacements en car des enfants. Nous faisons travailler un sonorisateur local, et, bien entendu, le soutien de l’Institut d’Estudis Occitans 04-05 se manifeste de diverses manières.
Un événement public grâce à de nombreux acteurs investis
En septembre 2015, l'équipe organisatrice se réunit à Digne. L'enthousiasme est déjà au rendez-vous (photo MN)
Tout le monde pourra y assister librement ?
Ce sera un évènement public. Avec les écoliers, de la maternelle au CM2, il y aura des parents, des amateurs de musique, des afogats d’occitan, ou de musique, et de nombreux curieux. Et le fait que cela se déroule sur une place publique aimantera sans doute tout simplement des Dignois qui passent par là.
Bien sûr, c’est gratuit. Mais il n’y aura pas de gradins pour le public ; donc, ce sera un peu spartiate, on peut amener son tabouret ou son siège pliant.
Coordonner des écoles éloignées, motiver tout le monde, organiser matériellement une manifestation de plusieurs centaines d’élèves, ça a été dur ?
Ce n’est pas si difficile à réaliser. L’Aeloc a apporté son expérience, le référent musique de l’Académie dans les Bouches-du-Rhône, Gilles Maille, nous a accompagnés. Son collègue conseiller Arts et Culture dans les Alpes, Loïc Raujouan, s’est littéralement enthousiasmé pour le projet. Et le volontarisme des enseignants n’est pas pour rien dans cette ambiance positive.
Encore une fois, il faut souligner que cette opération est officielle. L’Académie la prend en charge. Ça donne envie aux acteurs de réfléchir un projet plus global et volontaire pour l’enseignement.
Le succès à long terme des Cantejadas, sera assuré parce que des écoles publiques enseignent le provençal. Ceci est la condition de cela. Il faut donc maintenant saisir ce succès espéré des Cantejadas, et penser à créer les conditions de cet enseignement.
Ce sera un évènement public. Avec les écoliers, de la maternelle au CM2, il y aura des parents, des amateurs de musique, des afogats d’occitan, ou de musique, et de nombreux curieux. Et le fait que cela se déroule sur une place publique aimantera sans doute tout simplement des Dignois qui passent par là.
Bien sûr, c’est gratuit. Mais il n’y aura pas de gradins pour le public ; donc, ce sera un peu spartiate, on peut amener son tabouret ou son siège pliant.
Coordonner des écoles éloignées, motiver tout le monde, organiser matériellement une manifestation de plusieurs centaines d’élèves, ça a été dur ?
Ce n’est pas si difficile à réaliser. L’Aeloc a apporté son expérience, le référent musique de l’Académie dans les Bouches-du-Rhône, Gilles Maille, nous a accompagnés. Son collègue conseiller Arts et Culture dans les Alpes, Loïc Raujouan, s’est littéralement enthousiasmé pour le projet. Et le volontarisme des enseignants n’est pas pour rien dans cette ambiance positive.
Encore une fois, il faut souligner que cette opération est officielle. L’Académie la prend en charge. Ça donne envie aux acteurs de réfléchir un projet plus global et volontaire pour l’enseignement.
Le succès à long terme des Cantejadas, sera assuré parce que des écoles publiques enseignent le provençal. Ceci est la condition de cela. Il faut donc maintenant saisir ce succès espéré des Cantejadas, et penser à créer les conditions de cet enseignement.
Pour un enseignement soutenable du provençal dans les Alpes-de-Haute-Provence
Qu’en est-il de cet enseignement de la langue régionale dans les Alpes ?
Nous maintenons autant que possible l’enseignement de la langue régionale, mais le contexte est souvent difficile. Aujourd’hui la langue est enseignée à Manosque en collège et lycée, au collège Camille Reymond de Château-Arnoux, Borrély de Digne, et au Lycée David-Neel de la même ville. Seuls deux professeurs certifiés l’enseignent.
Pour aller plus loin, ou simplement rendre cet enseignement durable, il est absolument nécessaire qu’il soit mis en œuvre dans les écoles maternelles et élémentaires. Actuellement, un des professeurs certifiés propose des animations en provençal dans une école. Il faut aller plus loin, donner envie aux uns, répondre à la demande des autres.
Ce sont ces enfants qui, demain, auront envie de poursuivre au collège, et qui auront acquis en douceur des facilités au plurilinguisme, tout en connaissant le patrimoine culturel de leur pays. Quel enjeu ! Est-ce qu’il ne mérite pas qu’on propose largement cet enseignement ?
Mais comment passer des animations à l’enseignement ?
Déjà la tournée printanière annuelle de théâtre en occitan que propose l’Asoc dans notre département est très appréciée, et depuis des années. Il y a à cette occasion une envie manifeste d’occitan.
Les Cantejadas confirment à tous, maintenant, qu’il y a une demande des enseignants, il est donc temps de les soutenir. A l’Académie nous demandons de créer un poste de maître itinérant. Il permettrait de lancer l’enseignement de la langue d’oc là où une demande s’exprime, ou s’exprimera.
C’est l’enjeu. Les professeurs des écoles doivent être aidés officiellement pour y répondre dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Nous maintenons autant que possible l’enseignement de la langue régionale, mais le contexte est souvent difficile. Aujourd’hui la langue est enseignée à Manosque en collège et lycée, au collège Camille Reymond de Château-Arnoux, Borrély de Digne, et au Lycée David-Neel de la même ville. Seuls deux professeurs certifiés l’enseignent.
Pour aller plus loin, ou simplement rendre cet enseignement durable, il est absolument nécessaire qu’il soit mis en œuvre dans les écoles maternelles et élémentaires. Actuellement, un des professeurs certifiés propose des animations en provençal dans une école. Il faut aller plus loin, donner envie aux uns, répondre à la demande des autres.
Ce sont ces enfants qui, demain, auront envie de poursuivre au collège, et qui auront acquis en douceur des facilités au plurilinguisme, tout en connaissant le patrimoine culturel de leur pays. Quel enjeu ! Est-ce qu’il ne mérite pas qu’on propose largement cet enseignement ?
Mais comment passer des animations à l’enseignement ?
Déjà la tournée printanière annuelle de théâtre en occitan que propose l’Asoc dans notre département est très appréciée, et depuis des années. Il y a à cette occasion une envie manifeste d’occitan.
Les Cantejadas confirment à tous, maintenant, qu’il y a une demande des enseignants, il est donc temps de les soutenir. A l’Académie nous demandons de créer un poste de maître itinérant. Il permettrait de lancer l’enseignement de la langue d’oc là où une demande s’exprime, ou s’exprimera.
C’est l’enjeu. Les professeurs des écoles doivent être aidés officiellement pour y répondre dans les Alpes-de-Haute-Provence.