La Commission départementale du Schéma Langue Régionale : élus, techniciens et associatifs sur le même bateau (photo MN)
« Il ne peut y avoir de politique de l’obligation, personne ne peut obliger personne à prendre plaisir à parler ou lire provençal. Notre politique consiste donc à séduire, à donner envie ! » Nathalie Ponce-Gassier, vice-présidente du Département des Alpes-de-Haute-Provence a donc choisi de compter sur le tissu associatif et professionnel pour « séduire ». Fin mai, la déléguée à la Langue et Culture Régionale donnait rendez-vous à Digne à la commission qui l’aide à former des projets de développement du provençal dans le département alpin.
« Premier travail, démontrer que parler provençal dans nos projets ce n’est pas comme un cheveu sur la soupe ! » Didier Imbert, un des responsables du centre de ressources pédagogiques, l’ex CRDP, aujourd’hui Canopee, donne le ton. « Avec les courriers de poilus en provençal que nous recherchons, pour notre projet « Traces de soldats », la langue nous voulons la donner à lire et à entendre comme élément de la normalité ». Elle forme part de notre histoire, la grande comme la populaire.
Organisateur des masters de pédagogie des futurs maîtres, Alain Garcia, à l’Espe, souhaite également faire feu de tout bois : « nous sommes en train de caler des interventions sur la langue régionale dans notre agenda pour la prochaine année universitaire ». Certes suivre ces conférences donne un bonus en termes de points, pour le diplôme, mais le responsable éducatif ne compte pas sur cette carotte, plutôt sur l’intérêt des modules qui seront proposés aux étudiants. « Si demain le chant en provençal – ou toute autre pratique - apporte un plus à leur pratique pédagogique, ils seront attirés par la langue ». D’autant que l’organisme régional concocte un projet associant le provençal à l’image. Il sera présenté ce mois de juin, à l’occasion de la fête des collèges, que le CD04 a baptisée « Festejado ».
« Premier travail, démontrer que parler provençal dans nos projets ce n’est pas comme un cheveu sur la soupe ! » Didier Imbert, un des responsables du centre de ressources pédagogiques, l’ex CRDP, aujourd’hui Canopee, donne le ton. « Avec les courriers de poilus en provençal que nous recherchons, pour notre projet « Traces de soldats », la langue nous voulons la donner à lire et à entendre comme élément de la normalité ». Elle forme part de notre histoire, la grande comme la populaire.
Organisateur des masters de pédagogie des futurs maîtres, Alain Garcia, à l’Espe, souhaite également faire feu de tout bois : « nous sommes en train de caler des interventions sur la langue régionale dans notre agenda pour la prochaine année universitaire ». Certes suivre ces conférences donne un bonus en termes de points, pour le diplôme, mais le responsable éducatif ne compte pas sur cette carotte, plutôt sur l’intérêt des modules qui seront proposés aux étudiants. « Si demain le chant en provençal – ou toute autre pratique - apporte un plus à leur pratique pédagogique, ils seront attirés par la langue ». D’autant que l’organisme régional concocte un projet associant le provençal à l’image. Il sera présenté ce mois de juin, à l’occasion de la fête des collèges, que le CD04 a baptisée « Festejado ».
L'occitan sur les planches
Une offre théâtrale pourrait se révéler essentielle dans le programme d’activités lié au Schéma Départemental Langue et Culture Régionale. Huit compagnies professionnelles, dans le département, sont susceptibles de proposer des spectacles faisant intervenir la langue régionale, et la conseillère Nathalie Ponce-Gassier prend acte qu’une volonté générale, du Félibrige jusqu’à L’Association Scolaire d’Oc, souhaite passer par ce medium.
Annie Martel, la présidente de l’Asoc, en particulier, a testé « l’outil théâtre », avec succès. « Notre tournée dans les écoles a été une réussite : « 1800 élèves ont assisté aux représentations, l’Espe a accueilli le spectacle sur la différence (Pèire Petit est l’histoire d’un handicapé dans le XXè siècle, Ndlr). Nous aurions pu le présenter à un public plus large, comme les collégiens, ou des adultes, et la prochaine fois nous souhaitons le faire ».
Or, le collège c’est l’objectif de la plupart des projets. Le Conseil Départemental y est chez lui, en quelque sorte, mais un seul professeur de langue d’oc doit enseigner, de Digne à Manosque. Tous les acteurs conviennent que c’est insuffisant, mais c’est bien l’Education Nationale qui possède la clef d’une politique réussie pour l’enseignement de la langue régionale, que tous appellent de leurs vœux. A quand la nomination d’un second enseignant ? Avec à peine quatre postes de Capes ouverts par an, depuis 2003, de Bordeaux à Nice, le ministère, dans ce domaine, semble se moquer réellement du monde.
Deux ans est demie après son adoption, en décembre 2016, le Schéma départemental doit donc préparer le terrain, aiguiser sa méthode participative, avec des acteurs impliqués de toute sorte…Et n’attend plus qu’une réaction enfin positive de l’Education Nationale pour que ses efforts portent des fruits là où il est plus que nécessaire de cultiver l’amour de la langue patrimoniale du Département.
Annie Martel, la présidente de l’Asoc, en particulier, a testé « l’outil théâtre », avec succès. « Notre tournée dans les écoles a été une réussite : « 1800 élèves ont assisté aux représentations, l’Espe a accueilli le spectacle sur la différence (Pèire Petit est l’histoire d’un handicapé dans le XXè siècle, Ndlr). Nous aurions pu le présenter à un public plus large, comme les collégiens, ou des adultes, et la prochaine fois nous souhaitons le faire ».
Or, le collège c’est l’objectif de la plupart des projets. Le Conseil Départemental y est chez lui, en quelque sorte, mais un seul professeur de langue d’oc doit enseigner, de Digne à Manosque. Tous les acteurs conviennent que c’est insuffisant, mais c’est bien l’Education Nationale qui possède la clef d’une politique réussie pour l’enseignement de la langue régionale, que tous appellent de leurs vœux. A quand la nomination d’un second enseignant ? Avec à peine quatre postes de Capes ouverts par an, depuis 2003, de Bordeaux à Nice, le ministère, dans ce domaine, semble se moquer réellement du monde.
Deux ans est demie après son adoption, en décembre 2016, le Schéma départemental doit donc préparer le terrain, aiguiser sa méthode participative, avec des acteurs impliqués de toute sorte…Et n’attend plus qu’une réaction enfin positive de l’Education Nationale pour que ses efforts portent des fruits là où il est plus que nécessaire de cultiver l’amour de la langue patrimoniale du Département.