Mais avec Esperit de sau, « c’est un fantastique bien plus profond et inquiétant » que les trois nouvelles de ce recueil proposent, note Daniela Julian, qui préface l’ouvrage publié chez L’Aucèu Libre. Le fantastique convoqué c’est celui « que chaque être humain porte en lui. C’est la dualité des êtres dévoilée peu à peu, qui fait de ces récits des histoires inquiétantes ».
Le chapeau de feutre de Paul, qu’on vient d’enterrer, devrait être dans son cercueil. Alors que fait-il sur la table de sa veuve ? Pourquoi le mort s’impose t’il ainsi ? Et l’enfant d’Una Mariòta, à quel jeu l’invite le Pinocchio de sucre que lui offre son père ? Enfin, Le saunier a-t-il vraiment trouvé le bonheur ? Que signifie alors l’attirance-répulsion qu’il ressent pour l’autre, l’étranger ?
Fantastique ?

Lui préfère parler de la violence, de la mort et du racisme « auquel j’assiste chaque jour », et qui sont ses thèmes choisis.
Le réalisme c’est d’ailleurs ce vers quoi le portent ses choix de lecteur.
Mais un réalisme passé par la plume de ses aînées en littérature : Marguerite Duras et Françoise Sagan.
A noter que les projets de Matthieu Poitavin ne s'arrêtent pas avec cet ouvrage.
Le 11 mars dernier, au Cirdoc de Béziers, il a verni une exposition avec les photographes Stéphane Barbier et Georges Souche, sur « Lei piadas de l’absenta ».
Il est question que leur projet commun débouche sur, comme on dit, « un beau livre ».