Dans la Val Maire, dans cette Italie qui parle occitan, un dragon se mit en tête de tout dévaster. Un vrai psychopathe. Alors sur le conseil d’une habitante toute la communauté passa un cours d’eau, et se mit sous la protection de la fée de la rivière.
Séparer l'authentique populaire de la littérature à touristes comme on sépare le bon grain de l'ivraie
Celle-ci commença par négocier, offrit l’hospitalité au drac, mais quand on est possédé par l’envie de nuire, que voulez-vous! Le dragon commença à molester la fée, qui, ni une ni deux, le transforma en pierre, alors même que le méchant enjambait la rivière pour venir l’achever. C’est ainsi que les habitants de Dronero ont hérité d’un chouette pont !
Les habitants, pour les siècles suivants, ont profité de la leçon : il faut essayer de s’arranger, mais quand ce n’est pas possible, on doit être ferme...et dans un mal, ou une crise, il peut y avoir un bien, qu’il faut savoir favoriser.
La légende du Drac de Dronero, vous l’aurez parmi des centaines d’autres, dans l’ouvrage que termine Jean-Luc Domenge, comme d’habitude aux éditions associatives animées par Patrick Meyer, Cantar lou païs. Voici donc que l’ethnologque amateur, comme il se définit lui-même, en remet une couche. Après le jubilatoire A ma main droite j’ai un rosier, consacré aux mythes enfantins, il faut le dire, souvent impertinents, l’auteur reprend le fil de son œuvre consacrée aux contes fantastiques et êtres merveilleux d’une Provence dont il élargit les limites géographiques, ce que de toutes façons se rient les mythes.
Jean-Luc Domenge, c’est l’homme des armoires, celles où il range depuis plus de trente ans les témoignages des vieux qu’il rencontrait inlassablement dans les maisons de retraite, et qui lui ont parlé : du temps d’avant, des légendes, des chants et comptines...il exhume régulièrement de l’armoire la matière d’un nouveau livre : Pierres Trésors et Dragons, comme d’habitude illustré abondamment par l’espiègle Michaël Crosa.
Jean-Luc Domenge a quelques lignes de conduites. Parmi celles-ci il y a la méfiance avec laquelle il considère les ouvrages consacrés à des thèmes similaires. Bien trop souvent, et depuis longtemps, les manuels consacrés aux mystères de la Provence, ont tout bonnement été rédigés par des auteurs qui inventaient eux mêmes les mythes. Ceux-ci sont ensuite repris sans esprit critiques par des éditeurs pour touristes.
Au contraire, Jean-Luc Domenge prend soin de séparer l’authentique populaire de l’invention littéraire. En fait sa source c’est ce que l’on appelle la littérature orale, et là, son nouvel ouvrage cite les sources, une bonne centaine de locuteurs, souvent en provençal, et des auteurs qui ont, dans le temps, écrit et publié une autre version de ce que telle grand mère lui a dit, tel vieux lui a chuchoté.
Ainsi, il a fallu plusieurs générations de mamettes, pour que l’histoire du Drac de Dronero soit authentifiée comme issue de la parole populaire, et consignée dans cet ouvrage.
Souscrire aux Légendes populaires de Provence c'est les faire vivre parmi nous
Ces un peu plus de cinq cents pages des Légendes populaires de Provence font une somme, qui s’ajoute à quelques autres pour faire de cette collection une référence absolue de la mémoire orale du fantastique provençal.
Mais le trésor aura du mal a voir le jour, sans vous.
Toute merveilleuse que soit l’œuvre, elle se heurte au réel pour naître. La pandémie ! Point de conférences de Jean-Luc Domenge cette fois-ci pour soutenir les ventes de l’ouvrage, point de fêtes populaires où Patrick Meyer plantera les quatre pieds de la table de présentation...Alors tout d’un coup la force du propos se dilue dans la faiblesse des moyens.
Pourtant il manque peu, au delà des aides publiques désormais acquises par l’éditeur. Et ce peu, c’est la simple souscription qui vous propose d’acquérir l’ouvrage avantageusement, en rassurant l’équipe qui donne tout : temps, savoir-faire, rigueur, et joie de partager notre identité.
Souscrivez au plus tôt, car il reste moins d’un mois pour bénéficier d’un prix avantageux, et surtout de participer à une œuvre éditoriale qui vise à, tout simplement, dévoiler de manière raisonnée, rien moins que notre âme de Provençaux.