Aquò d'Aqui



Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















            partager partager

Marier les Régions ? Plutôt avec liste de mariage alors




Certes, il n’y a aucune illusion à entretenir quant à la volonté gouvernementale de décentraliser. On l’a encore constaté lors du discours de politique générale de Manuel Valls mardi 8 avril 2014.
 
Pour lui, la gestion comptable des affaires territoriales est la règle. Toute économie est bonne à prendre, et même à générer.

Des Régions regroupées et fortes ? Chiche.

Mais on pouvait s’attendre à voir réellement optimiser la régionalisation forcée que veut mener M. Valls.
 
Nos Régions ont un an pour se fédérer de bonne grâce, après quoi les mariages seront forcés. C’est en résumé la position fermement défendue par notre nouveau premier ministre devant l’Assemblée Nationale.
 
Celles qui acceptent l’union libre ne verront pas, durant quelques années, baisser leur dotation. Epousez-vous, et à défaut de liste de Mariage, au moins on ne baissera pas vos allocations. C’est tout  ce que l’Etat est en mesure de vouloir et de promettre.
 
Cette pingrerie montre déjà les raisons de ce regroupement forcé. Il ne s’agit pas de créer les Régions fortes que toute l’Europe, Grèce à part, a déjà favorisé. Celles-ci apportent leur poids dans l’économie européenne. Et il est parfois considérable.
 
Les budgets cumulés des trois régions susceptibles de créer une future entité : Rhône-Alpes, Languedoc Roussillon et Provence Alpes Côte d’Azur, ne dépasseraient pas 5,5 mds€. Pour une population de 13 millions d’habitants.
 
A titre de comparaison, la Généralité de Catalogne, six millions d’habitants, a voté pour 2014 un budget de 29,30 mds€, qui est pourtant en retrait d’1% sur 2013, et comparable à plus d’un länder allemand de ce point de vue.
 
On est loin d’y parvenir.
 
Le gouvernement devrait soit dire franchement qu’il veut des Régions moins chères à doter, soit qu’il veut des Régions assez fortes pour assurer leur développement, et partant celui du pays. Ce serait un réel choix politique.
 
Au lieu de cela, le ton martial mais les poches vides, le premier ministre reste aussi timoré que ses prédécesseurs, qui n’ont jamais admis que la régionalisation pouvait être une chance.
 
C’est une certaine logique. C’est déjà au moment où l’Union Européenne réduit ses propres budgets que l’Etat en France laisse cette dernière discuter avec les Régions de l’attribution des fonds européens. Il ne se défaussait pas sur les Régions, quand l’Europe avait encore des allures de vache à lait.
 
Plutôt que d’appâter à coup de dotations d’Etat des Régions amenées à s’allier, que Matignon n’annonce-t-il pas plutôt quels impôts il autorisera les nouvelles entités à prélever à sa place. Que ne leur donne-t-il pas les moyens fiscaux et réglementaires d’aller de l’avant ?
 
Les réticences de certains « patrons » de Régions seraient vite levées alors.
 
Celui de Provence Alpes Côte d’Azur avait il y a un mois annoncé qu’il ne voulait pas entendre parler d’une fusion entre Régions. Il lui serait difficile de camper sur cette position si la promesse d’un développement accompagnait les épousailles territoriales. Il a beau jeu de maintenir sa position si le changement ne signifie pas un espoir de mieux être.

Mercredi 9 Avril 2014
Aquò d'Aquí





1.Posté par Elisabeth PAIN le 09/04/2014 18:36
Et si l'on recréée une région toute "occitane" ?

2.Posté par bibi le 11/04/2014 08:24
Egos en chamin ? Rèsta plus que d'assistir a las batèstas entre presidents de regions actualas per saber cu serè lo president de region novèla. O esperar que saupèsson èstre intelligents.

Senon, un constat : d'un costat lo Principat de Catalonha chamina de per eu vèrs l'avenir. De l'autre, las regions de França son forçaas a chaminar.

3.Posté par Tautil Gérard le 30/04/2014 18:35
Non, la "décentralisation" des régions n'est pas la "régionalisation" espérée! C'est bien la centralisation en trompe l' oeil qui est au bout de cette réforme qui n'est pas plus une réforme de l'Etat.
Si AA a raison de dénoncer la marche forcée des régions dans la recherche des budgets introuvables- à défaut d'un versement direct des fonds européens-, il reste à connaître les compétences correspondantes réelles . Silence radio pour le moment sur ce point.

D'autres questions se posent en corollaires :

- Quelle disparition? Des départements ou des Conseils Généraux? Marylise Lebranchu parle de la disparition des départements à terme; d'autres seulement des CR...Difficile de penser les uns sans les autres...La fronde des élus départementaux -toutes tendances confondues- est en marche. Que pense le sphinx F.Hollande de cet habillage a vue? Il n'en pense pas moins...

- Quelles relations entre les métropoles et les Régions en matière de compétences et de budgets.? Déshabiller Pierre pour habiller Paul?

La mariée est bien nue.
L'indigence politique du Centre n'a jamais été aussi hésitante, du moins en apparence.
Rendez-vous lors de la publication du "projet final" du gouvernemental.

C'est un débat que devrait lancer AA sans tarder avec les élus régionaux concernés et les citoyens.

Amistat
GT

Nouveau commentaire :


Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.

Recherche


Dison que...

Aquò d’Aquí appelle à votre générosité pour franchir un cap difficile

Les transitions sont souvent un moment délicat, et votre journal vit une période de transitions où beaucoup doit être ré inventé. Cela à un coût, et l'équipe vous demande de participer au sauvetage d'Aquò d'Aquí

Ce n’est certes pas la première fois qu’Aquò d’Aquí demande à ses lecteurs et ami(e)s une aide pour surmonter un obstacle. S’il le fait encore c’est qu’il est devant un risque vital.

En 2016 le dessinateur Phavorin illustrait ainsi la solidarité entre votre journal et ses lecteurs



Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.