Le massif secret qui s’étire depuis le Val Saint-Donat jusqu’au plateau de Vaucluse est le lieu de toutes les résistances, les manes d’Aillaud de Volx y flottent encore a ras des cyprès rampants. C’est aussi le monde de milliers de Provençaux qui s’y ressourcent.
“Je devais avoir cinq ans et, malade, ma mère décida de m’emmener, ici, a l’adret, le soir je rentrais à Marseille, guéri”. On peut faire confiance à Pèire Bonnet, l’homme orchestre des politiques publiques de soutien à la langue d’oc des Basses-Alpes, pour avoir les patogas bien tanqués dans la terre. Il n’en a pas moins la tête et le cœur entre Cruis et le Pré du Fau, dans ce massif tout à la fois âpre et sensuel, le sien.
“J’y suis chaque mois pour une demi-heure...ou trois jours.” Maintenant que le manteau neigeux recouvre tout au dessus de 1500 mètres, et qu’au matin s’en évaporent les rubans de brume, il restera toutefois plutôt à Dauphin, a regarder la montagne plein nord, et vous pourrez lire avec lui : “La nèbla sembla un linçòu de seda que vurbe la cima dau Contràs. Ren que bofa”.
Publié a l'Aucèu Libre
L’Aucèu Libre publie les textes poétiques très inspirés de Pèire Bonnet, dans cette petite collection d’ouvrages carrés qu’il est bon d’amener avec soi dans les lieux qui inspirent l’âme.
L'auteur, qui vit au pied de la montagne, s'est investi de multiples manières en faveur d'un meilleur partage de la langue du pays. Il a exhumé au disque le répertoire traditionnel collecté par Damase Arbaud, a veillé avec cœur sur la politique linguistique du Conseil Régional Provence Alpes Cote d'Azur, et fait actuellement de même au Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence. On sait désormais où il se ressource.
Lo Lurenc avec ses 50 pages parsemées d’illustrations très encrées en forme d’idéogrammes -Simon Ortner – vient de sortir, avec le prix habituellement modéré de la collection, 10€. Les exemplaires de ce tirage très limité, sont numérotés.
Nous vous en parlerons plus longuement et en occitan en février, les abonnés du mensuel apprécieront de savoir ce qui apparaît derrière certains textes.