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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Les langues régionales portées disparues dans le schéma d’enseignement des collèges


Le schéma d’enseignement des collèges apparu début mars cite les langues régionales avant d’en laisser disparaître toute mention dans les modalités pratiques d’application. Inquiétant, pour la Felco, qui s’en émeut auprès du Ministère.



L'occitan évoqué dans les enseignements transversaux, puis... (photo MN)
L'occitan évoqué dans les enseignements transversaux, puis... (photo MN)
« Au ponch 1.2 li siam, a costat deis autrei lengas, estrangièras, ensenhadas. Puei li a plus ren ! Quand s’agis de parlar de mesuras praticas, es lo vuege complet. An’aquò li siam tant acostumats, ailàs ! »

Ainsi réagissent rapidement les deux professeurs de collège que nous avons interrogé après les annonces de la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, dans la semaine du 10 mars.
 
Mieux assurer les savoirs fondamentaux au collège, spécialement dans les classes de 5è, c’est l’argument de ces mesures. Mais quid de l’enseignement des langues de France dans ce dispositif ?
 
« Après étude attentive du texte, nous trouvons positive que ces mesures associent l’enseignement de l’occitan aux autres langues vivantes » écrit à la ministre la Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc (Felco).
 
« L’avem totjorn fach » nous dit l’un des enseignants interrogés.

Tel professeur est en accord avec sa collègue d’italien depuis des années, telle autre travaille avec sa collègue d’histoire.

La collaboration et la construction de passerelles du savoir sont inscrites dans les gênes de tout professeur d’occitan un peu concerné.

Et en février 2014, quand Vincent Peillon, le prédecesseur de Najat Vallaud-Belkacem a voulu favoriser l’enseignement des langues de Méditerranée, il est venu à Aix-en-Provence et Vitrolles dans les établissements où sont enseignés à la fois l’arabe et le provençal.

Au chapitre des modalités pratiques, les langues de France s'évanouissent

Février 2014 à Aix, Vincent Peillon vient lancer un projet "langues méditerranéennes" incluant l'occitan. Un affichage avant l'abandon ? (photo ministère EN DR)
Février 2014 à Aix, Vincent Peillon vient lancer un projet "langues méditerranéennes" incluant l'occitan. Un affichage avant l'abandon ? (photo ministère EN DR)
Mais au milieu du courrier de la Felco le ton change, quand il s’agit de commenter les points suivants des mesures de Najat Vallaud-Belkacem.

Le point 3.2 qui traite des modalités pratiques, ne parle plus que des langues vivantes étrangères. Des régionales, point.
 
« Que devons-nous en conclure » demande la missive Felconienne au Ministère ? Retour à nos interlocuteurs provençaux. « Va sabem pron, aurem de picar a la pòrta, e un pauc fòrt, per aver de responsas positivas ».
 
D’autant que la capacité à entendre du Ministère de l’ Education Nationale est chroniquement déficiente, semble regretter la Felco.

La Fédération d’enseignants profite en effet de son courrier pour rappeler que l’ouverture du Certificat de Compétences en Langues de l’Enseignement Supérieur aux langues de France n’est toujours pas acté en France.

15 ans après sa création, et deux ans après l’adoption de la dernière Loi sur l’Enseignement, qui leur faisait une place, les langues régionales en sont toujours exclues de fait.

Une attitude qui laisse mal augurer du sort des langues régionales au collège.

Mardi 17 Mars 2015
Michel Neumuller





1.Posté par Reinat TOSCANO le 18/03/2015 17:49
Es estrange, à cada refòrma dins l'Educacion Nacionala, que siegue dins leis ensenhaments coma dins leis examèns, si parla unicament de "lengas estrangieras". Après, quora leis Associacions (coma la FELCO `l'APLR) intervènon per denonciar aquel oblit, te publícon un rectificatiu... Coma se vorguèsson testar nòstra vigilança...
Fau dire tambèn que lo projècte anonciat mete à mau lei classas bi-lengas (occitan/anglés ò italian/anglés): plus de possibilitat de començar una LV bis en 6a, e aquélei qu'an fach d'italian ò d'occitan en primari deuran arrestar en entrant au collègi per, eventualament, reprendre en 5a! Logic, non?
En realitat, n'en revenèm totjorn au meme ponch: esparnhar de dardenas en supriment de pòstes (la creacion de la LV2 en 5a crea ren dau tot se se fa amé 2 oras per setmanas en demenissent l'orari de 4a e de 3a e en metent dins la balança la supression dei classas bi-lengas).

2.Posté par Solin le 18/03/2015 19:11
Bessai aprendran dins li classo pulèu lou peul vo un dialèite di Némentchas. Coume sian devengu brave gent de la Prouvenço! Ount' es passa nosto calèu ?Que n'en dison li Santo e la Santo-Vitòri ?

3.Posté par Maria Joana Verny le 15/05/2015 17:57
Vesi pas perqué opausar lo peul e l'occitan ! Fòra subjècte !
Per l'anecdòta, la collèga que foguèt primièra al CAPES d'occitan i a dos ans es senegalesa, parla Wolof, francés e son occitan es magnific. Cf : http://www.felco-creo.org/mdoc/popup_fr.php?id=1554.
E laissam las santas ont son, SVP ! sèm dins un mond laïc, non ?

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