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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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L’occitan cartographié en open data


Pèire Brechet travaille depuis des années à ce site dédié à l’information géographique, évolutif, et tout à fait participatif. Il l’a présenté jeudi soir à l’Ostau de Provença d’Aix.



Projet collaboratif, LUÒCS prétend révéler la réalité des noms de lieux dans l'espace occitan. Pèire Brechet a déjà reçu la proposition d'appui de plusieurs centaines de personnes, tant pour des enquêtes de terrain que pour le développement de l'outil numérique (photo MN)
Projet collaboratif, LUÒCS prétend révéler la réalité des noms de lieux dans l'espace occitan. Pèire Brechet a déjà reçu la proposition d'appui de plusieurs centaines de personnes, tant pour des enquêtes de terrain que pour le développement de l'outil numérique (photo MN)
« L’occitan n’a pas été intégré au grand mouvement de numérisation mondial » souligne Pèire Brechet, sans s’en plaindre ; « il nous faut donc créer les outils nous même pour y raccrocher ».
 
A la grande surprise du concepteur de LUÒCS, le site web de la toponymie proprement occitane, son récent appel à contributions a été un succès : « j’ai demandé qui avait les compétences, et 256 contributeurs se sont faits connaitre durant l’été ».
 
LUÒCS c’est un projet toponymique porté par l’Institut d’Estudis Occitans, et propre à nommer les lieux occitans dans un espace précis, qui ne correspond pas aux fonds de cartes français. Avec lui, il s’agissait de tracer les frontières linguistiques propres au domaine occitan. L’exercice s’avère délicat, cet espace a-t-il seulement des frontières ? Mais les choix de Pèire Brechet correspondent plus ou moins à toutes les cartes, elles tracées à la main, qui fourmillent dans nos manuels et dictionnaires depuis les années 1950.

De nombreuses informations sur les noms de lieux occitans

A partir d'un fichier Excel et avec un travail de terrain le projet avance (photo MN)
A partir d'un fichier Excel et avec un travail de terrain le projet avance (photo MN)
Le projet s’exprime dans un site web. Bourré de petits polygones territoriaux, le système d’information géographique comporte de nombreuses informations sur le nom des lieux. A partir de fichiers Excel, le site permet de retrouver les noms de lieux souhaités, ou d’en entrer de nouveaux.
 
Potentiellement on pourra tout faire avec cet outil. Il est décliné sur OpenStreetMap, alternatif à Google, et participatif. Et il fallait l’être pour répondre à une préoccupation occitaniste : la cartographie de l’espace de la langue d’oc.
 
« Vous pourrez rechercher ici tous les noms de lieux incluant le préfixe « vent », ou rechercher les noms de l’eau… » mais potentiellement. Pour l’heure, ce travail de Romain inclut l’ensemble des noms de localités, ce qui n’est pas rien. Actuellement un recensement des noms de rues est en cours. Demain et peu à peu, au rythme des contributeurs, il pourra mettre à disposition toutes sortes d’informations.
 
Car avec LUÒCS  en open data, un passionné de cartographie pourra photographier un panneau indicateur en mauvais occitan, genre “Le pissadou des ails”, et retrouver sur le site la bonne appellation du “peissador deis ais” (le lieu où paissent les ânes) … où l’y faire entrer.

Faites appel aux maires pour ouvrir le sésame de l’IGN

Au passage, note Pèire Brechet, « j’ai découvert que de nombreux occitanistes avaient de réelles compétences pour développer les outils web, en PHP ou REGEX , par exemple. Mais jusqu’alors je l’ignorais, car nous avions parlé d’autre chose ! Culture, normes orthographiques, politique linguistique…»
 
Ces savoirs mis au service d’une connaissance affinée des noms de lieux pourra être utile à toute personne curieuse d’étudier l’espace occitan pour l’une ou l’autre raison.
 
Mais le projet se heurte à la difficulté de récupérer les sources, les noms de lieux de chaque commune, dans un format numérique qui permette de les intégrer dans LUÒCS. L’Institut National Géographique en dispose pourtant, « mais, réduction de moyens oblige, seuls deux agents gèrent ce service, et ne communiquent rien aux individus…Mais aux maires, si ! »
 
Qui veut participer au projet de l’IEO, LUÒCS, pourra donc écrire à son maire « pour lui annoncer votre intention de mener un travail d’enquête toponymique dans sa commune ». Ce sera alors à ce dernier d’écrire à l’IGN pour réclamer la liste des noms – en français bien entendu – contenus dans « L’état général des noms de France »…Et d’Occitanie.
Un registre des noms de lieux est disponible à l'IGN, et peut alimenter une politique locale de récupération des noms de lieux (photo MN)
Un registre des noms de lieux est disponible à l'IGN, et peut alimenter une politique locale de récupération des noms de lieux (photo MN)

Samedi 25 Novembre 2017
Michel Neumuller




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