
Longtemps producteur de l’émission de la TV régionale en langue d’oc, Il avait aussi contribué à créer Televoc, soutien de la production télévisuelle, avec les deux personnages déjà cités, et Marc Audibert, troisième pilier associatif du Col’Oc (Centre d’Oralité de la Langue d’Oc) fondé en 1994, et aujourd’hui service communal d’Aix-en-Provence.
Joan-Pèire Belmon faisait aussi partie de cette génération de barrutlaires, arpenteurs du monde, à la recherche de l’être humain dans son authenticité et son rapport à l’autre. Il avait, voici quinze ans, publié un recueil de ces voyages, avec ses deux complices télévisuels, Teiriç Offre et Andrieu Abbe, Trobar Dolç (ed. IEO A Tots).
A partir de 2013, jeune retraité de la télévision publique, le voici élu à la présidence du Cep d’Oc, l’association qui, à Aix, assure l’animation du Col’Oc. Il y a déployé énergie et savoir-faire au montage d’un projet de site internet consacré au travail de collecte de la parole d’oc en Provence.
Une passion pour la création et le partage

Il participe aussi au projet labellisé Marseille Provence 2013 monté par le Creddo de Graveson, sur « Le bestiaire du pays provençal », à Chateaurenard. Enfin, il clôt cette liste, loin d’être exhaustive, par un travail sur la BD en occitan.
Mais alors, la maladie l’a rattrapé. Il assume pourtant avec courage l’animation de cette conférence très fournie, en avril dernier, la voix à peine voilée.
Sa dernière contribution à Aquò d’Aquí remonte à quelques mois. Il y évoquait avec une émotion contenue la personnalité du majoral Lucien Durand, récemment disparu, pour les lecteurs de notre journal. Il souhaitait écrire plus, en particulier sur l’univers et la morale du sport.
La lourdeur des chimiothérapies, la fatigue profonde n’avaient pas entamé la passion de Joan-Pèire Belmon pour la création et le partage.
On ne dira pas ici son combat au quotidien, au sein de la chaîne de TV qui l’employait, pour maintenir à flots une émission en provençal toujours menacée. « Il a porté l’émission Vaquí à un niveau inégalé auparavant. Il en personnalise les grandes heures » commente pour nous Magali Gazzano, journaliste qui collaborait avec lui dans cette émission en langue régionale.