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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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De l’art de se moquer du monde


Un artefact réglementaire a permis de retoquer une loi sur les langues régionales à l’Assemblée Nationale le 14 janvier. Et c’est à gauche qu’est né l’engambi. Décidément, les étouffeurs des langues de France vivent de beaux jours !



La main sur le cœur nos hommes politiques le jurent. Nos langues de France, ils les aiment.

Tellement qu’il ne faut pas leur donner de droits. 

28 députés ont voté, dont quatre par délégation, sur 577 parlementaires...

Paul Molac (photo XDR)
Paul Molac (photo XDR)
Ainsi des amis socialistes des langues de France, qui viennent de rejeter un texte de loi sur l’enseignement immersif des langues régionales et leur promotion dans l’espace public.
 
Le 14 janvier dernier, le député régionaliste breton Paul Molac, présentait ce texte dans un hémicycle à peu près vide, ce qui n’est pas rare.
 
Alors que les articles de la loi étaient déjà votés, et que, même, des articles additionnels l’avaient enrichie, des députés de la dernière heure ont pu voter…peut-être sans le savoir.
 
Toujours est-il que la loi a été rejetée par 14 voix contre 13. Dans une assemblée qui compte 577 députés, on aura déjà une idée de l’intérêt que portent au sujet les parlementaires, une fois les échéances électorales passées.
 
Les quatre députés socialistes qui ont emporté le rejet de la loi, n’étaient pas présents dans l’hémicycle. Une manipulation réglementaire permet de faire voter  à distance les députés.  Ainsi Pascal Deguilhem, député de Dordogne, et Pascal Terrasse, lui député d’Ardèche, en principe défenseurs des langues de France, ont-ils voté contre le texte !
 
C’est que le vote par délégation leur a fait très réglementairement voter à l’inverse de leurs choix, pour la simple raison qu’ils n’étaient pas là.
 
Après le rejet par le Sénat (à droite), voici deux mois, d’un texte devant autoriser la signature française de la Charte Européenne des Langues Régionales, voici que le Parlement (à gauche) montre à quel point il se moque de faire par la loi ce qu’il se refuse à faire par l’Union Européenne.
 
Pourtant, que d’arguments n’a-t-on entendu, des acharnés de l’anti charte, pour affirmer que la Loi française était LE moyen de défendre nos langues patrimoniales.
 
Comment croire que tout ceci respire la sincérité, exhale le bon parfum de l’honnêteté ?
 
Qu’on juge à quel point le projet de Loi défendu par Paul Molac, député du Morbihan, portait atteinte à l’unité de la République.
 
Il donnait la possibilité d’élargir l’enseignement des langues régionales, en termes horaires, dans l’enseignement public. A l’heure où la réforme des collèges tend à l’exact inverse, la mesure fût bienvenue. Elle donnait aux collectivités locales la possibilité de co-investir dans l’établissement d’écoles associatives laïques bilingues. Enfin, le projet donnait la possibilité aux Régions d’agir pour harmoniser la signalétique routière en langues de France. Ajoutons que ce même projet voulait donner la mission au Conseil supérieur de l’audiovisuel un rôle dans l’augmentation de la place de ces langues dans l’audiovisuel public. Comme elles y sont aujourd’hui quasi inaudibles, ce n’aurait pas été un luxe.
 
Comment dit-on, en ce début de XXIè siècle, quand on se moque ouvertement de vous ? Un « foutage de gueule » ? C’est ce qu’ont fait vivre les députés socialistes à de nombreux Alsaciens, Bretons, Occitans, Corses, Catalans, Basques ou Créoles. Il est vrai que, après les nombreuses déconvenues vécues depuis le 56è engagement du candidat François Hollande, en 2012, on peut vraiment le dire pour de bon. Les promesses n’engagent que ceux qui ont la faiblesse d’y croire.

Lundi 18 Janvier 2016
Renat Mine





1.Posté par Brawanski Gilbert le 21/01/2016 17:41
Voici ci-dessous la lettre que j'adresse à mon député Pascal Terrasse, suite
au refus de la proposition de loi présentée par Paul Molac sur les langues
régionales.
Vous pouvez écrire à votre député pour lui demander où il était le 14
janvier 2016 ....
Amistats
Gilbert

Monsieur le député,



Le jeudi 14 janvier 2016, avait lieu à l'Assemblée Nationale un débat sur
une proposition de loi relative aux langues régionales déposée par le député
Paul MOLAC. Cette proposition de loi a hélas été repoussée par le vote des
députés de votre groupe. En effet il n'y avait que 24 députés en séance et
ce texte a été rejeté par 14 voix contre, 13 pour et une abstention soit 28
votants.

En dehors du fait du faible nombre de députés présents, ce qui montre le
désintérêt, voire le mépris des élus de la République pour les citoyens
attachés à la diversité linguistique, quelle n’a pas été ma surprise en
voyant que parmi les députés qui ont voté contre, figurait Pascal Terrasse,
député de ma circonscription.



Et là, j’avoue que je ne comprends pas.

Je croyais que vous étiez un défenseur de la langue occitane et j’apprends
que par votre vote vous avez empêché le passage de cette proposition de loi.
Qu’en est-il de votre crédibilité ?

Certaines informations laissent entendre qu’aucune consultation des députés
absents n'a été faite avant ce vote et que le règlement de l’Assemblée
Nationale permet cette procédure.

Comment ne voyez-vous pas que cette façon de faire puisse être choquante et que les citoyens la considèrent comme un manque de respect dans cette
période où la démocratie est fragilisée.



La ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales ou
minoritaires faisait partie des promesses du candidat Hollande.

Lors du débat en 2014, sur la proposition présentée par Jean-Jacques Urvoas (PS) portant sur la ratification de la Charte, l'exposé des motifs
développés en séance par le président de la commission des lois allait, sous
bien des aspects, aussi loin que la proposition Molac rejetée jeudi.

A quel moment votre groupe exprime-t-il sa pensée sur le sujet ?



Je me permets donc de vous demander quelles mesures vous comptez prendre pour que cette erreur très préjudiciable du 14 janvier, à une voix près, soit réparée ?

Nous comptons toujours bien sûr sur la représentativité de nos élus pour les
questions importantes qui nous concernent et dans ce cas précis nous sommes navrés de voir qu’elle a malheureusement failli.



Dans l'attente de votre réponse, recevez Monsieur le député meis salutacions occitanas.



Gilbert Brawanski

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