
Mais si le président de la Région, Michel Vauzelle, et le capoulié du Félibrige, Jaque Moutet, co-présidaient cette journée du 15 mai 2014 dédiée à Frédéric Mistral, les véritables acteurs de cette soirée étaient plus anonymes.
On les a ensuite vus sur scène. Une cinquantaine d’élèves de seconde et première des lycées Jean Monnet, à Vitrolles, et Paul Cézanne, à Aix-en-Provence ont joué et chanté sur une trame prestigieuse, Le Poème du Rhône, du même Mistral.
La liberté par le fleuve
« Que nous dit cette œuvre, sinon que la liberté est le bien précieux entre tous, » nous a ensuite expliqué l’enseignant. « Alors que cette liberté se réduit toujours plus, il m’a semblé important d’en faire partager l’idée à nos lycéens, et de leur montrer que des œuvres littéraires peuvent porter cette valeur fondamentale ».
Les lycéens, qui avaient répété durant trois mois ce spectacle chacun dans leur lycées respectifs, étaient à pied d’œuvre depuis le matin à huit heures. Et à huit heures du soir, ils l’étaient encore, après avoir donné deux représentations à un public trop nombreux pour que chacun puisse trouver une place assise.
L'oeuvre qui charrie l'idée de liberté et de respect
- « Vos vers, ça nous endort, c’est trop répétitif, monsieur ! » avaient reproché les élèves durant les répétitions.
- « Bon, mais que proposez-vous pour rendre ça plus vivant alors ? »
- « Il faut plus d’action, et faire parler davantage les personnages ! »
Et de ce travail collaboratif, il est sorti un spectacle tout en eaux vives, et très applaudi.
On peut penser qu’au sommet du Parnasse, le brave Mistral se sera pincé la barbichette de satisfaction, constatant que son œuvre était encore assez vivante pour être un peu essorée par des jeunes quelque cent vingt ans après sa naissance.