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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Jean Castex devait dialoguer le 15 septembre avec les défenseurs de l’enseignement immersif

Suite au rapport Euzet & Kerlogot


Le premier ministre faisait suite au rapport de deux parlementaires et de leurs préconisations pour maintenir l’enseignement immersif des langues régionales, malgré la décision négative du Conseil Constitutionnel.



Le premier ministre en "visio dialogue" ce mercredi avec les organismes organisateurs de l'enseignement immersif (photo XDR)
Le premier ministre en "visio dialogue" ce mercredi avec les organismes organisateurs de l'enseignement immersif (photo XDR)

Emoi dans le milieu des défenseurs de l’enseignement de l’occitan – et de toutes les langues régionales en France : le premier ministre Jean Castex devait le mercredi 15 septembre “rencontrer” via visio conférence une partie des acteurs, et une partie seulement, s’est émue Martine Ralu, la présidente d’Òc-Bi, la fédération des parents d’élèves de l’enseignement bilingue occitan-français. “Nous ne comprenons pas pourquoi ni la Felco, ni la Flarep ni nous mêmes n’y sommes conviés”.

 

En revanche l’Office Public de la Langue Occitane, l’OPLO, selon notre source, était convié à ce qui devait être un dialogue sur l’enseignement immersif des langues régionales. Bien entendu, à la suite du rapport demandé par Jean Castex à deux parlementaires, le député Christophe Euzet et le sénateur Yannick Kerlogot, il n’est pas anormal que le premier ministre rende compte des décisions qui pourraient suivre les conclusions de ce rapport.


En effet une lecture stricte des décisions du Conseil Constitutionnel pourrait conduire les Recteurs d'Académies à empêcher ce type d'enseignement dès lors que l'Etat y est impliqué d'une manière ou d'une autre.

 
Mais pourquoi les uns et pas les autres ? François Alfonsi, le député européen et fondateur avec Paul Mollac de Pour Que Vivent Nos Langues, n’y a pas non plus été invité, ni d’ailleurs PQVNL.


Spécifique à l'enseignement en immersion ?

A la Confédération des Calandretas, par contre, l’invitation est parvenue. “Je suppose que le premier ministre a voulu traiter spécifiquement de l’enseignement immersif, car c’est celui-là qui a été mis en danger par les décisions du Conseil Constitutionnel après le vote de la loi Mollac” estime Jean-Louis Blénet, le co-pdt de la Confédération des Calandretas. L'invitation à ceux qui l'organisent en pratique serait donc de l'ordre de la normalité.

 

Selon lui le réseau des écoles immersives associatives Eskolim, qui regroupe tant les calandretas que les iskatolas et autres diwan, aurait été invité par le premier ministre. “C’est intéressant évidemment qu’il discute avec les intéressés, d’autant plus que c’est le premier ministre qui le fait, et non son ministre de l’Enseignement, qui a torpillé la loi Mollac”.

 

Ce sera d’ailleurs une demande de la Confédération des Calandretas lors de cette “rencontre”, qui devrait être suivie d’autres : que le premier ministre s’implique et prenne directement en charge ce dossier. L’autre demande, pressante, sera certainement d’engager le processus d’une modification constitutionnelle… L’article II de la Constitution, rappelons le, stipule que “la langue de la République est le français”, et autorise donc les conseillers constitutionnels à tous les blocages.

 

À l’heure de publier cet article nous attendons les réactions de la Felco. Il est donc possible que celui-ci soit mis à jour avant la discussion Castex-Eskolim


Mardi 14 Septembre 2021
Michel Neumuller





1.Posté par GERARD TAUTIL le 15/09/2021 10:28
La modificacion de l'article 2 me sembla un sòmi...

2.Posté par VERNY Marie Jeanne le 15/09/2021 13:24
Comment JL Blénet peut-il laisser entendre que l'immersion concerne uniquement l'associatif ? école publique catalane Arrells, immersion depuis 25 ans, 6 écoles immersives publiques en Corse, un certain nb au Pays BASQUE... voici donc la réaction de la FELCO :
http://www.felco-creo.org/15-09-21-le-premier-ministre-rencontre-les-representants-des-ecoles-associatives-la-felco-reagit/ 15-09-21 – le premier Ministre rencontre les représentants des écoles associatives. La FELCO réagit

La FELCO, qui fédère les associations académiques des enseignants d’occitan de l’Éducation nationale, vient d’apprendre, indirectement, que ses demandes répétées de participation à la rencontre prévue le 15 septembre avec le Premier Ministre à propos de l’enseignement des langues régionales avaient été ignorées par leurs destinataires.

Nous déplorons ce que nous ne pouvons interpréter autrement que comme une marque de mépris pour des fonctionnaires engagés depuis 70 ans à la promotion des langues de France.

Bien sûr, le choix de ne prendre en compte que les associations relevant de l’enseignement privé peut s’expliquer, du point de vue du gouvernement : ce sont les protestations, légitimes au demeurant, de ces associations qui ont été relayées par les médias, et prises en charge par le rapport de MM. Euzet et Kerlogot. Mais l’article 4 de la loi Molac qui a été victime de la censure du Conseil Constitutionnel concernait, faut-il le rappeler, la possibilité d’une extension dans l’enseignement public de la méthode pédagogique dite immersive. Et c’est seulement par ricochet, aux termes d’une interprétation extensive du concept de service public, que les écoles associatives se sont trouvées impliquées et menacées.

Il ne nous paraît pas juste de limiter la négociation qui va (peut-être) s’engager le 15 septembre à un secteur associatif qui, quels que soient ses indiscutables mérites et les difficultés dans lesquelles le plongent les décisions étonnantes du Conseil Constitutionnel, ne réunit qu’une faible proportion des élèves suivant un enseignement de langue régionale. Trop longtemps, la politique menée par les gouvernements qui se sont succédé depuis l’adoption de la loi Deixonne en 1951 s’est bornée à des mesures au coup par coup, sans réflexion sérieuse visant à insérer les langues régionales dans un projet éducatif global dans lequel l’école de la République aurait un rôle fondamental à jouer. Nous aurions pu espérer que la rencontre du 15 septembre ouvrirait une nouvelle phase, permettant de poser enfin la question à son véritable niveau. Visiblement, le temps de la réflexion n’est pas encore venu, et le gouvernement compte en rester, comme d’habitude, à une réponse conjoncturelle et partielle visant à le sortir de l’embarras où l’a plongé une consultation inconsidérée du Conseil Constitutionnel. Les langues de France, ce « patrimoine national » dont parle fugitivement la Constitution, méritent mieux.

Tout en regrettant de ne pouvoir participer à la rencontre du 15 septembre, la FELCO espère qu’il sera possible un jour d’aller plus loin. Elle se tient donc, avec ses partenaires de la FLAREP qui regroupe l’ensemble des associations concernées par l’enseignement des langues régionales dans l’école de la République, à la disposition du Premier Ministre pour toute consultation à venir.

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