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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Anem Òc entre succès et lacunes


MARSEILLE. La Coordination de défense de la langue d’oc a réussi son colloque marseillais du 30 novembre. Les orateurs ont été concis et ouvert des perspectives. Le débat a été riche. Mais qui le saura ? Les élus les plus concernés eux-mêmes ne sont pas venus, comme l’ont remarqué les nombreux responsables associatifs.



Ceux qui voudront dresser le bilan du colloque important que vient d’organiser la coordination Anem Òc à Marseille, verront à la fois quel succès public ce fut, et quel échec médiatique ce sera.

D'énormes efforts de communication restent à faire

Hémicycle et tribune pleins, mais tribune presse quasi vide (Photo MN)
Hémicycle et tribune pleins, mais tribune presse quasi vide (Photo MN)
Les associations organisatrices voulaient montrer aux gens quelles voies empruntaient les élus d’autres régions de langue occitane pour favoriser le renouveau public de celle-ci, et comment son retour audible partagé par le plus grand nombre pourrait être durable.
 
Et des gens, il en est venu. L’hémicycle de Marseille Provence Métropole qui accueillait la manifestation a reçu 300 personnes, et a dû en refuser de cent à cent cinquante, qui, imprudemment, avaient omis de s’inscrire. On ne badinait pas avec la sécurité au siège de la Communauté urbaine.
 
Les linguistes Claude Hagège et José Delofeu ont pu développer là quelles étaient les chances d’une langue minorisée d’élever la voix pour être entendue. Les élus délégués de Rhône Alpes, Midi Pyrénées et Aquitaine ont pu proposer une entente de toutes les régions concernées, une sorte d’union libre, un rapport non contraignant gagnant-gagnant pour faciliter la tâche à chaque région.
 
Mais leurs homologues des collectivités locales de Provence Alpes Côte d’Azur avaient à faire ailleurs…L’un d’eux vient être opéré, mais des autres on ne sait rien. Quant aux présidents d'assemblées locales, ils n'ont pas paru. Aucun battage médiatique pré-colloque n’aura pu attirer leur attention, les décider à s’impliquer. Rien qui ne leur dise clairement que leur relationnel associatif serait là, et remarquerait leur absence, pris pour du désintérêt.
 
Aïcha Sif et Hervé Guerrera, deux conseillers régionaux, comme Anne-Marie Hautant, certes étaient présents et avaient à cœur de défendre l’idée d’un plan cohérent de reviscolament de la langue régionale, une idée qu’ils appuient au quotidien. Mais sur ce terrain, qu’ils occupent depuis trois ans avec cœur, ils ne sont pas décisionnaires. Ils ne peuvent engager la signature de leur collectivité locale.
 
Dans l’immédiat ce colloque de belle tenue n’entraînera donc pas une action de Provence Alpes Côte d’Azur, pas plus que des Départements de cette région. C’était bien le but avoué des organisateurs du Félibrige, de l’Institut d’Etudes Occitanes, de la Fédération des Calandretas et de deux associations pour l’enseignement présentes à Nice et en Provence, tous réunis dans la coordination Anem Òc.
 
En ouvrant leur journal le lendemain, d’ailleurs, les décideurs manquants n’auront rien su de cet évènement. Les journalistes de la presse écrite, parlée, ou vue, n’y sont pas venus.
 
A quatre exceptions près : notre titre qui s’est particulièrement impliqué, le mensuel Prouvenço Aro, l’émission d’information en occitan de France 3, et le quotidien La Marseillaise.
 
Les réseaux occitanistes proches de ce journal de gauche auront joué leur rôle d’informateur près de lui. Ils ont été les seuls à réagir correctement de ce point de vue.
 
Car si le mouvement de promotion de la langue d’oc sait organiser un évènement tel que ce colloque réussi, il ne sait pas le faire savoir. Il ne sait pas créer le mouvement de communication qui doit interpeller tant les décideurs que le grand public. Il ne prépare pas le public, il ne lui rend pas compte. Il se contente d’agir à l’intérieur d’un monde connu de lui.
 
Un membre éminent d’une des grandes associations concernées a déploré au micro l’absence de la presse lors de ce colloque. Mais les médias n’ont pas été avertis autrement que par un communiqué, comme ils en ont reçu peut-être trois cents le même jour ! On ne peut reprocher à quelqu’un que vous n’invitez pas de ne pas se rendre à votre invitation…Or la relation presse exige dynamisme, pugnacité et implication. Aucun travail sérieux de communication n’a été mené à l’occasion de ce colloque si important. Aucun article n’a suivi à notre connaissance. Aucune suite n’est à espérer en termes de débat dans le public. Il faudra compter sur les réseaux sociaux d'internet pour essayer de compenser après ce qui n'a pas été fait avant.
 
La réussite publique de cette journée exceptionnelle devra donc dépendre d’un travail de longue haleine. Dépendre de tous ces gens qui, venus chercher quelque espoir à Marseille pour la langue de notre région, ont d’abord vu qu’ils étaient nombreux et pouvaient se montrer unis, ont ensuite senti qu’une solution sérieuse résidait dans l’interrégionalité.
 
L’Office de la langue occitane, qui d’ailleurs ne s’appelle qu’Office Interrégional, du nom d’une charte que quatre régions ont déjà adopté, est certainement la solution qui permettra à un ensemble humain potentiellement constitué de quinze millions d’individus entre Bordeaux et Nice, de jouer leur partition dans le grand concert mondial des cultures.
 
Les trois à quatre cents personnes qui ont bravé les barrages de camionneurs autour de Marseille pour en parler sont un beau socle pour faire entendre cette revendication aux responsables élus qui, eux, ne sont pas venus l’entendre en direct.
 
C’est la responsabilité des organisateurs de maintenant dégager des perspectives à cette demande.
 
…et  à enfin se préoccuper, dans un XXIè siècle bien entamé, de faire des progrès en termes de communication.

Lundi 2 Décembre 2013
Aquò d'Aquí





1.Posté par Joan-Pèire le 02/12/2013 10:04
Es ver que sus la comunicacion mancavan lu jornalistas de la premsa locala fòra La Marselhesa e lu jornals que son estacats mai ò mens ai moviments provençalo-occitanisti. Es ver que sabem pas faire e ò qu'avèm pas li personas per aquò faire, tant son sempre li memi personas a s'investir dans lo travalh.

Pasmens lu rapresentants dau CG 13 e de la Region an poscut veire la mobilizacion dau monde en Provença per aparar la lenga e la cultura nòstri e faire de propòstas per lo sieu devenir.

Per exemple la rapresentanta dau President de Region que diguèt quauqui paraulas en Provençau nos a prepausat una sala mai granda per lo còup venent.

Pensi que lu elegits que son venguts an vist la qualitat dei escambis e dau monde presents, nos an pilhat au serios e que devem s'apontelar sus d'aquest monde per faire avançar li nòstri ideas.

Per ieu lo collòqui es estat un succès e convidi lo monde a l'i venir mai numeros lo còup venent. Convidi tanben aquelu que si pensan d'aver de competenças en matèria de comunicacion emb'ai jornals e la premsa en general a si faire conoisser pròche dei organizators d'Anèm oc. Lu aremercii ja per avança.

2.Posté par Joan-Pèire le 02/12/2013 15:33
Premier pensi que lo collòqui auguèt lo meriti d'èstre e de si faire. Aquò èra pas evident estent li garolhas que si debanan en Provença tra li doi tendenças/tendèncias que sabem. Segond es estat un collòqui de qualitat de per li diversi intervencions qu'augueriam. Calia que li doi tendenças siguèsson ben rapresentadi per pas si sentir fòra juec/jòc dau collòqui. Per lo ponch tocant ai médias es ver que podem faire mielhs a condicion que d'autri personas vengon renforçar lo comitat "Anèm oc". Mas la granda fòrça d'aquest collòqui siguèt de faire mòstra de la nòstra fòrça per la presença de 300 personas de qualitat e de 150 personas que posquèron pas ientrar fauta de plaça. Dirai que lu poders publics (CG e CR) son venguts e an constatat qu'èra possible d'aver un interlocutor unenc qu'es "Anèm oc". Pensi que d'aüra en avant aurem mens de dificultat per lu anar trovar e per dialogar embé elu. Asperi ja lo collòqui venent.

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