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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 








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Pèire Combe, l’organisaire fondator d’Aquò d’Aquí


Disparu en début de semaine passée, il fut un acteur actif du premier âge de notre journal. Il en avait réorganisé les abonnements ces dernières années. Pèire était aussi un passionné de musique occitane.



Pèire Combe était né en Gavotine voici soixante-dix ans. Après son service militaire, le voici entamant des études qui le mèneront dans une entreprise de l’industrie pharmaceutique près de Marseille. 
Pèire Combe en 2014 (photo XDR)
Pèire Combe en 2014 (photo XDR)

Créateur d'entreprise, il apporte sa rigueur dans la vie d'Aquò d'Aquí

Au village il a entendu l’occitan ; à Marseille il le retrouve, sous une autre forme. Il partage la vie de Mireille, institutrice qui milite pour l’enseignement de cette langue d’oc, qu’il va lui-même défendre avec une qualité trop rare dans ce milieu, celle d’un organisateur.

Méthodique, Pèire va en particulier créer, avec Andrieu Abbe, Maria-Teresa Herrmitte, et Alan Barthélemy-Vigouroux, le journal Aquò d’Aquí en 1987. « Nous avions eu une petite aide de l’Union Européenne, qui nous avait permis de lancer le journal, et Pèire avait la vòlha nécessaire, et une belle volonté » se souvient Andrieu Abbe, le premier rédac chef de notre journal. « Il avait le biais d’organiser ! ».
 
Il pratique aussi le reportage, toujours pour notre titre ; et on lui doit en particulier un des derniers entretiens accordés par Jorgi Reboul, qu’il va rencorntrer dans une maison de retraite en 1992.
 
Après avoir quitté son emploi dans les années 1990, Pèire Combe crée, dans le Gard cévenol, une société de fabrication de vêtements médicaux, là où précisément l’industrie du textile s’écroule en laissant partout des chômeurs.
 
Enfin retraité peu avant 2010, il court les concerts de musique occitane, un genre qui le passionne.

Et désormais établi en Cévennes, il reprend contact avec Aquò d’Aquí. Il représente d’une part notre journal dans diverses manifestations, dont l’Estivada de Rodez, et d’autre part réorganise la gestion des abonnements.
 
Cette période riche d’expériences, nous en avons alors régulièrement les échos : « Si tu savais ! telle chanteuse béarnaise ! Elle a un talent fou, mais quand tu chantes en occitan, qui t’entends ? Il faut en parler. » C’est la teneur des conversations, des emails, des envois de CD de cette ultime époque…Une passion, organisée sans doute, mais une passion, vraiment.
 
Malheureusement la maladie survient, il y résiste une première fois, et nous nous prenons à espérer qu’il l’a vaincue, avant qu’elle ne revienne en force cet automne.
 
A Mireille Combe et à ses enfants, Stéphane et Magali, nous présentons nos sincères condoléances.
 
Pèire Combe a été inhumé samedi 14 novembre dans son village natal de St-Crépin, non loin de Guillestre (05).

Vendredi 13 Novembre 2015
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