
L’hiver dernier le groupe formé par Domitille Vigneron (cordes, vielle et chant) et Thierry Cornillon (vents et chant), avec Olivier Féraud (cordes et vielle) a récidivé, cette fois pour faire entendre les troubadours auvergnats.
Les trois artistes conçoivent les instruments, sur documents d’époque. Ils planchent sur les manuscrits disponibles à la Bibliothèque Nationale de France, et à l’Ambrosiana. Un remarquable travail sur l’interprétation, nous restitue autant que possible l’époque. La démarche savante ne se traduit pas ici par une illustration platement démonstrative. Flor Inversa estime que les soirées au château, fin du XIIè siècle, réunissaient un public qui voulait être séduit, s’émouvoir, s’amuser. Merci d’y avoir pensé.
Nous sommes ici au cœur de la fin’amor. En témoigne Ponç de Capduelh, mort vers 1220. Il avait toute sa vie chanté Azalaïs de Mercuor. Na Castelosa est une autre belle dévouverte. La trobairitz, était, elle, mordue d’Arman de Breon. D’elle on dira : « èra mout gaia e mout ensenhada e mout bèla », pas moins !
Les voix de Domitille Vigneron et de Thierry Cornillon donnent à la fois l’ampleur et l’intimité voulue pour ce concert ancien. Nous apprécions qu’avec eux l’occitan parlé soit compréhensible.