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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Cette génération qui a affirmé l’individu et le collectif


Avec la disparition d’Ives Rouquette et de Marcèu Esquieu, littérature et animation occitane perdent leurs beaux fleurons. Restent les œuvres, inscrites sur le papier, ou dans l’organisation toujours vive de l’Escòla Occitana d’Estiu.



Ives Rouquette (photo XDR)
Ives Rouquette (photo XDR)
Homme de lettres et animateur de l’Institut d’Estudis Occitans, avant que de soutenir le mouvement Volem Viure Al País dans les années 1970, Ives Rouquette a disparu le 4 janvier à l’âge de 78 ans.

Marcèu Esquieu, passeur de langue (document XDR)
Marcèu Esquieu, passeur de langue (document XDR)
Le chroniqueur littéraire qu’il était aussi avait célébré les écrivains d’oc, longtemps, dans le quotidien La Dépêche du Midi.
 
L’avant-veille c’était Marcèu Esquieu qui s’éteignait. Le fondateur de l’Escòla Occitana d’Estiu avait 84 ans. Pédagogue jusqu’au bout des ongles il avait multiplié les occasions de partager l’occitan, d’émissions de TV en soirées contes.
 
Avec leur disparition, on se rend compte que la génération de la Reneissença des années 1960-70, peu à peu, voit ses rangs s’éclaircir. On prend aussi conscience que les œuvres de cette génération nous resteront, qui pourront encore éclairer les générations suivantes.
 
L’œuvre accomplie, inscrite dans son temps et les préoccupations de son époque,  nous parlera longtemps. Elle nous dit à la fois le triomphe de l’individu qui pense sa société et affirme sa voix, et sa capacité à rechercher l’action collective, pour partager une culture en pensant à ceux qui la porteront demain.
 
Elle n’oublie pas les fondements ruraux de cette culture.
 
Laissons la parole à Ives Rouquette pour le dire mieux que quiconque :
 
Quand aurai tot perdut
mon lassitge ma lenga e lo gost de luchar
me virarai encara un còp cap a vosautres
òmes mieus
carretièrs jornalièrs pastres varlets de bòria
caratges doblidats esperduts renegats
òmes dels vilatges esconduts
dins un temps que vòl pas
que pòt pas espelir
e traparai dins vòstre agach
dins lo quichar de vòstras mans
dins vòstres crits mandats de lònga
de fons a cima de la tèrra
e que degun pòt far calar

Mercredi 7 Janvier 2015
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