Il y aura un léger flottement et bien des rires ; Miquèu Montanaro vient d’oublier une des paroles du chant qu’il a créé ! On lui passe le texte, et c’est reparti. Une minute de répétition générale, et voilà que fifres et violons lancent doucement la musique. Elle gonflera de nouvelles voix et son rythme s’accélèrera vers la fin, jusqu’au tonnerre final d’applaudissements.
« Je l’ai voulue pentatonique cette chansons, afin qu’elle soit à la portée de tous, et adaptée à des groupes de musique chinoise qui devaient participer », nous explique l’artiste.


Le chanteur s’est donc beaucoup investi dans une maquette qui permette aux artistes participants de prendre plaisir à la préparation de cette création publique.
Même réaction chez Philippe Fanise, le directeur artistique de Marseille accueille le Monde : « un hymne ? cela fait trop « drapeau » ! on a voulu un chant d’accueil, ce qui est différent, ou quelque chose qui fasse penser à l’Hymne à la Joie de Beethoven. Ce serait alors bien sûr différent ».
Miquèu Montanaro a voulu, à travers cette création, donner un sens à la notion de « chez nous » porté par Marseille accueille le monde, le nom de la manifestation festive et artistique de la Région Paca. « Cette expression me pèse quand je la vois sur des affiches, et j’ai voulu en transformer le sens. J’ai préféré un « chez nous » partagé, de la diversité, loin de l’uniformité des crânes rasés. J’ai donc choisi l’expression « aquí », nous sommes tous "ici" ».
Le texte du Monde es aquí
Cotria caminem, cantem, vivem ensems
Cotria dansarem, caminarem ensems
(le monde est ici, et ici nous sommes le monde
ensemble nous cheminons, nous chantons, nous vivons ensemble
ensemble nous danserons, nous marcherons ensemble)
« Aquí siam lo monde » a été enregistré par nos soins au milieu de l’assistance, on y entendra donc les voix d’enfants qui parlent pendant que le chant monte, puis les percussions brésiliennes plus proches de notre enregistreur que les chanteurs ; il s’agit bien d’un enregistrement d’ambiance.

