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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Une charte pour le PNR de Sainte-Baume

Le provençal se fait une place réelle dans le projet


PLAN D'AUPS. Le 28 juin 2014 le Conseil de Développement du futur parc régional a nommé commissions et groupes de travail. Ils prépareront le projet de charte, texte fondamental du PNR qui devrait officiellement être créé courant 2016. A la différence de la plupart des autres, le PNR de la Sainte-Baume réservera une place centrale à la langue mémoire de ce territoire. L’implication des afogats n’y est pas pour rien.



Michel Gros, le maire de La Roquebrussanne (83) préside le Syndicat Mixte qui préfigure le futur PNR (photo MN)
Michel Gros, le maire de La Roquebrussanne (83) préside le Syndicat Mixte qui préfigure le futur PNR (photo MN)
Autour du massif de la Sainte-Baume le projet de Parc Naturel Régional avance. Malgré les élections municipales qui ont changé certaines équipes, dont celle d'Aubagne, le calendrier et les étapes de la création attendue du prochain PNR provençal ne devraient pas être affectés.
 
Le président du Syndicat Mixte de Préfiguration, Michel Gros, a notamment été réélu maire de la Roquebrussanne et, dans la foulée, à la tête du Syndicat Mixte.
 
Samedi 28 juin, à Plan d’Aups, cette structure conviait à une journée d’échanges les nombreux membres de son Conseil de Développement. « C’est l’organe qui mêle en trois collèges – associations, acteurs socio-professionnels, élus et habitants – les acteurs engagés du projet pour dialoguer sur celui-ci » explique Miqueu Arnaud.
 
Le président auriolais de « Charrar Provençau  » a, voici un an, lancé une initiative qui fait date dans l’univers des Parcs Régionaux provençaux. « Avec le Comitat Santa-Bauma, qu’on décline aussi en Coumita Santo-Baumo, nous avons réuni des gens qui veulent réfléchir la place de notre langue régionale dans le futur parc ».

Mistraliens et Occitanistes y travaillent ensemble

29 communes du Var et des Bouches-du-Rhône, qui confirmeront, ou pas, en 2016, leur adhésions au PNR de la Sainte-Baume (doc XDR)
29 communes du Var et des Bouches-du-Rhône, qui confirmeront, ou pas, en 2016, leur adhésions au PNR de la Sainte-Baume (doc XDR)
C’est étrangement assez rare en Provence, où l’action culturelle est pourtant un axe fort des PNR. Ainsi, le dernier en date, Préalpes d’Azur, créé en 2013, ne dit rien de ce patrimoine immatériel.
 
Mistraliens et occitanistes collaborent donc depuis un an ensemble autour de la montagne emblématique, qui aurait vu se réfugier Marie-Madeleine, après la crucifixion de Jésus, dans la « sainte baume » (la grotte, en provençal).
 
Et le Félibrige, comme l’Institut d’Estudis Occitans, ont adoubé ce Comitat/Coumita.
 
 Avec les élus, les scientifiques et le personnel du Syndicat Mixte, Le Comité veut imaginer une place certaine et adaptée pour la langue d’oc, dans la signalétique, les travaux scientifiques, l’animation scolaire, etc. relevant de ce territoire de 29 communes qui se moque des frontières départementales Var/Bouches-du-Rhône.
 
Journée de restitution des travaux déjà lancés depuis un an, la rencontre de Plan d’Aups a aussi fixé la méthode de travail et le calendrier d’avancée vers la labellisation par l’Etat du PNR de la Sainte-Baume.
 
Six commissions thématiques plancheront sur un projet de charte du PNR, entre septembre 2014 et mai 2015.  Et elles s’organisent en 22 groupes de travail, qui se réuniront chacun trois fois.
 

Six mois d’intenses travaux préparatoires en commissions

Président d'une association à Auriol, Miqueu Arnaud a su fédérer tous les défenseurs de la langue d'oc sur le territoire et, fait rare dans les PNR, est en passe de proposer une politique de partage de ce patrimoine immatériel entre tous les habitants (photo MN)
Président d'une association à Auriol, Miqueu Arnaud a su fédérer tous les défenseurs de la langue d'oc sur le territoire et, fait rare dans les PNR, est en passe de proposer une politique de partage de ce patrimoine immatériel entre tous les habitants (photo MN)
Nous retrouverons ainsi Miqueu Arnaud à la présidence d’une commission Patrimoine et Culture. « Nous aurons à faire des propositions concrètes, à la suite de rapports qu’il s’agira de rédiger. C’est du boulot ! » nous explique-t-il, « La création d’un Parc Naturel Régional ne s’improvise pas et réclame énergie et présence. »
 
En juin 2015, de tous ces travaux sortira un Avant-Projet, « consultable par le grand public, dont nous espérons des retours, avant de l’adresser au Préfet de Région » nous explique-t-on à la direction du Syndicat Mixte de Préfiguration. Nous serons alors sans doute à la fin 2015.
 
Cette petite équipe de trois personnes devra alors à préparer le document tel qu’il sera adressé au Ministère du Développement Durable et de l’Ecologie, ainsi qu’au Conseil National de la Protection de la Nature. On peut s’attendre à des visites de terrain de la part de ces derniers.
 
Le projet de charte sera alors mis à l’Enquête d’Utilité Publique, courant 2016. A cette époque, les collectivités locales telles que le Conseil Régional et les Conseils Généraux concernés, donneront aussi  leur avis.
 
« Le PNR pourrait alors être labellisé par l’Etat, fin 2016 ou début 2017 » souligne-t-on encore au Syndicat Mixte. 

Le septième parc naturel régional, mais pas le dernier…

La charte des PNR engage ceux-ci, qui ont douze ans pour la mettre en œuvre, après quoi, révisés, ils peuvent être confirmés…ou pas. Le document n’est pas anodin puisque la marque « PNR » est déposée, et permet de valoriser produits et activités touristiques, marqués par un territoire de développement respectueux de l’environnement…et de la culture régionale.
 
« C’est véritablement un territoire de citoyenneté, qui réclame un investissement durable. C’est ce que nous essayons de faire avec le Comité Sainte-Baume. Une belle occasion de réfléchir la place de la langue régionale, de ce qu’elle peut apporter à l’ensemble des habitants, à leur avenir, et d’agir ensuite dans la durée », souligne Miqueu Arnaud.
 
En 2016 le Parc Naturel Régional de la Ste-Baume serait le septième PNR de Provence Alpes Cote d’Azur, après ceux de Camargue, du Luberon, du Verdon, du Queyras, des Alpilles, et des Préalpes d’Azur.
 
Un huitième est en préparation, avec une particularité. Le PNR des Baronnies serait en effet à cheval sur Provence et Rhône Alpes.
 
Mis à part celui du Luberon, à notre connaissance aucun n’inscrit dans sa charte la défense de ce patrimoine immatériel commun qu’est le provençal.

Lire aussi E l'òc intrèt au PNR Santa Bauma

Lundi 30 Juin 2014
Michel Neumuller




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