Henri Maquet : Contre la rupture générationnelle et pour la rupture avec les "plateaux scéniques formatés" (photo XDR)
Il y a six ans le musicien Henri Maquet, l’artiste, le technicien, artiste et régisseur David Fauci et une équipe de bénévoles fondaient le Zinzan Festival. Ultime manifestation estivale, axée sur la musique occitane et la fête, volontairement implantée en milieu rural à Orgon (Nord des Bouches-du-Rhône) ce festival fait entendre essentiellement de la musique contemporaine occitane. Un de ses piliers, le musicien Henri Maquet, nous le présente.
Certes il y a 400 festivals en Provence, mais à Orgon, ça pouvait sembler improbable. Très éloigné des centres habituels de la « Kulture ». Pourquoi ce choix ?
C’est une affaire d’opportunités et de volontés. Nous voulions un ancrage en milieu rural parce que nous avons une volonté d’animer territorialement. Le régisseur de l’équipe habite dans le coin et nous savions que les possibilités techniques étaient intéressantes à Orgon.
Un responsable du Parc Naturel Régional des Alpilles nous a mis en contact avec la Mairie. Nous avons le sentiment que la mayonnaise ne prend pas encore avec les acteurs culturels locaux ; mais le maire, Guy Robert, nous accueille avec une bienveillance active. Et ça compte de se sentir accueilli.
Certes il y a 400 festivals en Provence, mais à Orgon, ça pouvait sembler improbable. Très éloigné des centres habituels de la « Kulture ». Pourquoi ce choix ?
C’est une affaire d’opportunités et de volontés. Nous voulions un ancrage en milieu rural parce que nous avons une volonté d’animer territorialement. Le régisseur de l’équipe habite dans le coin et nous savions que les possibilités techniques étaient intéressantes à Orgon.
Un responsable du Parc Naturel Régional des Alpilles nous a mis en contact avec la Mairie. Nous avons le sentiment que la mayonnaise ne prend pas encore avec les acteurs culturels locaux ; mais le maire, Guy Robert, nous accueille avec une bienveillance active. Et ça compte de se sentir accueilli.
Lo Còr de la Plana ouvre le festival aux Baux, puis celui-ci se déplace à Orgon (Photo Augustin Le Gall DR)
Le spectacle est souvent dans l’arène au Zinzan. Vous mélangez les genres mais le fondamental reste la musique occitane. Que cherchez vous ?
C’est vrai que le projet est ambitieux. Nous voulons à la fois donner état de la création dans la musique occitane et assurer le lien avec cette génération qui a tant inventé. Nous programmons par exemple Jan Mari Carlotti.
La notion d’héritage est forte pour nous, et ceux dont la génération actuelle hérite sont toujours actifs. Et surtout, ils sont là, à la porte des lieux de spectacle et au seuil de la génération de créateurs que nous représentons. Ne plus les programmer est une grosse erreur !
Mais si, en la matière, nous ne voulons pas de cette rupture générationnelle, nous voulons rompre, en revanche, avec cette habitude de proposer des « plateaux scéniques », formatés, comme on vous propose au fast-food un « plateau repas ».
Maintenant cette pratique des tourneurs devient une norme. Mais nous pensons que c’est une barrière entre public et création. Et nous voulons la briser. Nous préférons programmer en fonction du contexte plutôt qu’à partir d’une logique de produit.
On ne s’interdira donc pas la référence aux poètes locaux, ni la possibilité de proposer des « bœufs » entre artistes. C’est ainsi que l’an dernier la Vespa Cogordon Orquèstra a pu jouer au milieu de la confection d’un aïoli géant !
Ça reste une folie organisée, très réglée, et les artistes nous font confiance pour cela.
C’est vrai que le projet est ambitieux. Nous voulons à la fois donner état de la création dans la musique occitane et assurer le lien avec cette génération qui a tant inventé. Nous programmons par exemple Jan Mari Carlotti.
La notion d’héritage est forte pour nous, et ceux dont la génération actuelle hérite sont toujours actifs. Et surtout, ils sont là, à la porte des lieux de spectacle et au seuil de la génération de créateurs que nous représentons. Ne plus les programmer est une grosse erreur !
Mais si, en la matière, nous ne voulons pas de cette rupture générationnelle, nous voulons rompre, en revanche, avec cette habitude de proposer des « plateaux scéniques », formatés, comme on vous propose au fast-food un « plateau repas ».
Maintenant cette pratique des tourneurs devient une norme. Mais nous pensons que c’est une barrière entre public et création. Et nous voulons la briser. Nous préférons programmer en fonction du contexte plutôt qu’à partir d’une logique de produit.
On ne s’interdira donc pas la référence aux poètes locaux, ni la possibilité de proposer des « bœufs » entre artistes. C’est ainsi que l’an dernier la Vespa Cogordon Orquèstra a pu jouer au milieu de la confection d’un aïoli géant !
Ça reste une folie organisée, très réglée, et les artistes nous font confiance pour cela.
Le Zinzan peut-il encore évoluer ?
Le tout est de ne pas s’endormir. Pour ça on réserve des surprises. Mais je ne peux pas encore en parler ; vu que sinon ce ne serait plus une surprise…et aussi parce que je ne l’ai pas encore imaginée !
A quoi faut-il s’attendre pour cette sixième édition ?
Cette année, un des fondamentaux de l’édition c’est qu’on essaiera de travailler plus avec le public local. C’est paradoxal mais nous avons du mal à capter les folkloristes locaux et les occitanistes.
Notre public s’est souvent constitué par hasard. Les gens sont venus voir, puis sont revenus d’année en année. Il est temps de se préoccuper du public local. Comment ? ça reste à discuter : musique dans la rue ? Aïoli sur la place du village ? On a quelques semaines pour mettre ça au point.
Le tout est de ne pas s’endormir. Pour ça on réserve des surprises. Mais je ne peux pas encore en parler ; vu que sinon ce ne serait plus une surprise…et aussi parce que je ne l’ai pas encore imaginée !
A quoi faut-il s’attendre pour cette sixième édition ?
Cette année, un des fondamentaux de l’édition c’est qu’on essaiera de travailler plus avec le public local. C’est paradoxal mais nous avons du mal à capter les folkloristes locaux et les occitanistes.
Notre public s’est souvent constitué par hasard. Les gens sont venus voir, puis sont revenus d’année en année. Il est temps de se préoccuper du public local. Comment ? ça reste à discuter : musique dans la rue ? Aïoli sur la place du village ? On a quelques semaines pour mettre ça au point.
La "violonnade" vesperale. Le Zinzan réserve des moments festifs au village, mais l'aïoli ne monte guère encore entre le Festival et la population locale (photo XDR)