
Le ton est donné, pour le prochain concert que Le Còr de la Plana donnera à la Cité de la Musique, le 10 mars prochain en soirée. Le groupe vocal vient d’y passer deux semaines en résidence, qui font suite à une première, en octobre passé. Et le répertoire, en construction, s’intéresse de manière critique à Marseille.
Il s’agit d’un ré-ancrage dans la cité qui a vu naître cette équipe à cinq voix masculines, voici une grosse quinzaine d’années. Une naissance, justement, au quartier de la Plaine, ce plateau urbain où se maintient une véritable vie sociale.
« Nous avions le sentiment d’arriver à la fin d’un cycle, il était temps de se ressourcer » appuie Sébastien Spessa, l’un des cinq. Durant la résidence ce sont donc les nouvelles compositions de Manu Theron qui ont été travaillées. « Il s’agit de mettre en place la manière de les chanter, et ce n’est pas une petite affaire » poursuit Manu Theron.
Textes engagés sur le Marseille actuel en mutations malheureuses

« Soixante-dix ans de militantisme mis à la poubelle en rien de temps : les Robert Laffont, Jorgi Reboul, Renat Merle expulsés de notre histoire commune !» déplore Manu Theron, à propos du choix des ex-Midi Pyrénées et Languedoc Roussillon de s’approprier seuls le nom commun d’Occitanie.
Mais c’est Marseille qui, d’abord, préoccupe le groupe de polyphonies occitanes. Le cycle évoqué par Sébastien Spessa faisait référence, toujours, à la cité phocéenne : les albums consacrés aux chants sacrés, aux chants à danser et aux chants politiques des troubaires marseillais d’il y a un siècle en ont témoigné de 2002 (Es lo titre) à 2012 (Marcha). Mais il s’agissait là d’une réappropriation historique par un projet artistique.
Un nouveau cycle pour le groupe fondateur du chant polyphonique marseillais
Les voici donc tous à nouveau focalisés sur l’observation de Marseille et de ses mutations « malheureuses. Marseille, aujourd’hui, est un énorme échec institutionnel et politique, mais la ville reste émaillée de vraies truculences et ingéniosités populaires, sans lesquelles elle serait invivable ». Dixit Manu Theron.
De l’échec institutionnel et du salut populaire, le public saura plus le 10 mars.