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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Les langues de France entrent de plein droit dans le système éducatif français




Certains soirs on se couche fatigué mais heureux. Ce sera le cas de tous ceux qui ont œuvré pour que la Loi Refondation de l’Ecole fasse revenir dans ce texte l’enseignement des langues régionales.
 
En effet la Loi Peillon, adoptée dans la nuit du 4 au 5 juin 2013 a repris l’article 27-bis tel que le Sénat l’avait lui-même adopté voici peu.

Les établissements scolaires devront informer les parents

En résumé, la loi modifie le code de l’Education Nationale en y inscrivant que, pour raisons pédagogiques, dès que l’enseignant le juge nécessaire, l’enseignement d’une langue régionale du territoire concerné peut être enseignée.

Le texte à ce sujet dit exactement ceci : « L’enseignement facultatif de langue et culture régionales est proposé dans l’une des deux formes suivantes :« 1° Un enseignement de la langue et de la culture régionales ;« 2° Un enseignement bilingue en langue française et en langue régionale.« Les familles sont informées des différentes offres d’apprentissage des langues et cultures régionales. »

Les associations souligneront au passage que, désormais, c’est l’Education Nationale qui est chargée d’informer les parents de la possibilité de cet enseignement. Tous ceux qui ont en vain demandé à un principal d’organiser cette information apprécieront.

Cette formulation simple évacue, croyons-nous, l’ambiguïté du texte adopté en première lecture par les députés en mars dernier. Alors les amendements préparés par dix-huit associations de promotion des langues de France agissant de concert avaient été mis hors-jeux sans discussion au Parlement.
 
L’intérêt du texte ne s’arrête toutefois pas à cet article 27-bis. Puisqu’une annexe de la Loi pose le droit pour des parents, d’inscrire leur enfant dans une autre commune quand la leur ne propose pas un enseignement en langue régionale.
 
Mais souhaitons que ces parents visent une situation selon nous plus normale ; qu’ils se mobilisent pour obtenir un enseignement en langue régionale dans leur propre commune !
 
Au-delà du droit, enfin acquis, à voir enseigner breton, catalan, occitan ou basque, il faut observer l’intérêt pour tous de ces enseignements. Le bilinguisme précoce, qui porte sens dans son propre pays avec une culture qui ainsi garde des chances d’exister, serait le bénéfice de tout enfant profitant de la Loi Refondation de l’Ecole.
 
Car au-delà des seuls locuteurs des langues régionales, on peut le dire, l’ouverture d’esprit et la souplesse de pensée que favorise le bilinguisme précoce devrait bénéficier à tout un chacun.
 
Chers petits Parisiens, nous vous souhaitons de pouvoir apprendre l’occitan ou l’alsacien. En effet, on peut désormais considérer comme injuste et anormal que l’on vous prive d’un bonheur éducatif qui ne profiterait qu’aux seuls chanceux nés là où se parle une langue de France ! Simple question d’égalité.

Mercredi 5 Juin 2013
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