
Et les élèves de s’estrasser de rire en égrainant les malheurs de l’adepte imaginaire du yachting, à coups de « derraba », « grafigna » et quelques autres participe passé relevant du domaine du gros bobo.
Dans une salle de l’Hôtel du Département, à Marseille, ce cours de provençal est assuré depuis quatre ans par Patrici Gauthier. Le majoral du Félibrige est aussi collaborateur du CD13, où il a entrepris d’intéresser ses collègues à la langue vivante, celle qui vous permet de communiquer, et, pourquoi pas, de rire d’une bonne blague.
De Laurent, le benjamin, cartographe, à peine trentenaire, à Claude, la doyenne, retraitée qui fête ses quatre-vingt printemps, une quinzaine d’agents du CD13, leurs conjoints ou des retraités se perfectionnent de cette façon tous les quinze jours dans une salle de réunion.
"Je leur parlais de l'histoire de la militance pour la langue d'oc, plusieurs ont eu envie de l'apprendre"

Aussi les personnels du musée ont vu rapidement que c’est leur culture professionnelle qui serait bonifiée par l’apprentissage du provençal.
Puis c’est un atelier de civilisation qui est ouvert à Marseille, à l’Hôtel du Département. « Dans cet atelier culturel on parlait de l’occitan dans l’espace roman, et de l’histoire du régionalisme, sans occulter ni les enjeux ni les tensions entre les différentes écoles ».
De fil en aiguille, les participants séduits demandent à apprendre la langue. « Plutôt qu’un cours trop scolaire, je les ai mis en situation de parler, ce qui en a fait progresser plus d’un ».
Quatre ans après le premier cours marseillais, Patrici Gauthier doit en organiser trois : un de civilisation, et deux d’apprentissage du provençal, organisés tous les quinze jours, durant une heure, celle du repas de midi.
Qui sait si, en vous rendant au Conseil Départemental pour une démarche quelconque, derrière le guichet vous n’aurez pas un de ses élèves ? Tentez l’expérience : « adessias, madamo, es que… ». On vous répondra peut-être en lengo nosto…