Le besoin de se différencier est propre aux communautés humaines. Le phénomène urbain occidental des « tribus » en est un exemple. Tel aliment proscrit, telle couleur de cheveux, telle musique appréciée à l’exclusion des autres, rassemblent des gens qui, autrement, ont les mêmes codes culturels.
Du provençal/occitan au valencian/catalan
Au plan de la défense des langues minoritaires, ce phénomène est important, nous le savons bien. Mettre un « a » à la place d’un « o » quand on écrit ce qu’on parle, vous met d’un côté du mur infranchissable que d’autres érigent, souvent pour protéger leur pré carré associatif et les subventions publiques qui vont avec.
Il ne faut pas chercher plus loin certaines irréductibles séparations, qui n’ont pourtant pas lieu d’être. Que le tenant du « o » et celui du « a » aillent boire un verre ensemble, et, qu’ils parlent du prix des carottes ou de l’opportunité d’une charte européenne des langues régionales, ils pourront s’entendre s’ils en parlent en occitan, même s’ils l’appellent « provençal ».
Il est rassurant, d’une certaine façon, de constater que ce phénomène n’est pas propre aux pays d’Oc. A preuve une récente conférence de presse, tenue à Valencia par une conseillère provinciale valenciana.
Bien qu’elle se nomme Maria José Català, celle-ci est une fervente partisane du fait que le valencian est une langue à part du catalan. Les différences sont si importantes qu’on doit parler de langues différentes, assure-t-elle.
Nous savons bien que, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la linguistique, une variété dialectale peut être érigée en langue à part pour les besoins de la cause.
La voici donc en train de lire un document de la Communauté Valenciana, rédigé en valencian, adressée à la Généralité de Catalogne, et lui demandant de respecter sur le terrain cette différence et de ne pas appeler « catalan » cette autre langue qu’est le valencian. En particulier elle demande que la Généralité de Catalogne cesse d'inclure la Communauté Valenciana dans ses cartes des pays catalans.
Sur quoi, un journaliste, Ignasi Munõz, correspondant à Valencia de Catalunya Radio, lui demande : « si ce texte n’est pas en catalan, moi qui ne suis pas Valencian, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je le comprends parfaitement ? »
La réponse de la conseillère, nous vous laissons l’apprécier : « nous ne sommes pas ici pour entamer un débat philologique ». Ça s’appelle « botter en touche » ; c’est ce qu’on pratique quand on ne peut passer l’obstacle.
Bien entendu, la conversation avait lieu en catalan, ou si on préfère, en valencian.
Quand la différence linguistique artificielle concerne des communautés où elles sont bien installées, protégées et soutenues par les pouvoirs publics, elle est surement gérable. Stupide, mais vivable. Quand elle est attisée par des va-t-en-guerre associatifs dans un contexte où la dite langue est méprisée par les pouvoirs publics, et qu’elle peine à reconquérir ses propres locuteurs, la volonté de séparer est néfaste à tous.
Depuis quelques temps, les plus farouches partisans de l’apartheid linguistique en Provence font les yeux doux aux élus valencians. Voyages d’études et serments d’éternelle compréhension se succèdent. On comprend pourquoi.
Bien entendu, ceux que nous visons se reconnaîtront sans peine. Aux autres nous ne pouvons que conseiller d’essayer de multiplier les contacts et les conversations entre ceux qui disent parler occitan, et ceux qui disent parler provençal en Provence. Les uns et les autres s’apercevront nécessairement tout de suite qu’ils parlent bien la même langue.
Ça doit quand même aider tout le monde à mieux la défendre.
Il ne faut pas chercher plus loin certaines irréductibles séparations, qui n’ont pourtant pas lieu d’être. Que le tenant du « o » et celui du « a » aillent boire un verre ensemble, et, qu’ils parlent du prix des carottes ou de l’opportunité d’une charte européenne des langues régionales, ils pourront s’entendre s’ils en parlent en occitan, même s’ils l’appellent « provençal ».
Il est rassurant, d’une certaine façon, de constater que ce phénomène n’est pas propre aux pays d’Oc. A preuve une récente conférence de presse, tenue à Valencia par une conseillère provinciale valenciana.
Bien qu’elle se nomme Maria José Català, celle-ci est une fervente partisane du fait que le valencian est une langue à part du catalan. Les différences sont si importantes qu’on doit parler de langues différentes, assure-t-elle.
Nous savons bien que, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la linguistique, une variété dialectale peut être érigée en langue à part pour les besoins de la cause.
La voici donc en train de lire un document de la Communauté Valenciana, rédigé en valencian, adressée à la Généralité de Catalogne, et lui demandant de respecter sur le terrain cette différence et de ne pas appeler « catalan » cette autre langue qu’est le valencian. En particulier elle demande que la Généralité de Catalogne cesse d'inclure la Communauté Valenciana dans ses cartes des pays catalans.
Sur quoi, un journaliste, Ignasi Munõz, correspondant à Valencia de Catalunya Radio, lui demande : « si ce texte n’est pas en catalan, moi qui ne suis pas Valencian, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je le comprends parfaitement ? »
La réponse de la conseillère, nous vous laissons l’apprécier : « nous ne sommes pas ici pour entamer un débat philologique ». Ça s’appelle « botter en touche » ; c’est ce qu’on pratique quand on ne peut passer l’obstacle.
Bien entendu, la conversation avait lieu en catalan, ou si on préfère, en valencian.
Quand la différence linguistique artificielle concerne des communautés où elles sont bien installées, protégées et soutenues par les pouvoirs publics, elle est surement gérable. Stupide, mais vivable. Quand elle est attisée par des va-t-en-guerre associatifs dans un contexte où la dite langue est méprisée par les pouvoirs publics, et qu’elle peine à reconquérir ses propres locuteurs, la volonté de séparer est néfaste à tous.
Depuis quelques temps, les plus farouches partisans de l’apartheid linguistique en Provence font les yeux doux aux élus valencians. Voyages d’études et serments d’éternelle compréhension se succèdent. On comprend pourquoi.
Bien entendu, ceux que nous visons se reconnaîtront sans peine. Aux autres nous ne pouvons que conseiller d’essayer de multiplier les contacts et les conversations entre ceux qui disent parler occitan, et ceux qui disent parler provençal en Provence. Les uns et les autres s’apercevront nécessairement tout de suite qu’ils parlent bien la même langue.
Ça doit quand même aider tout le monde à mieux la défendre.