Créée en 1995 par le journaliste David Grosclaude, elle gérait des publications destinées à la jeunesse, qui trouvaient leur public en particulier parmi les écoles Calandretas. Mais le fer de lance de la coopérative restait l’hebdomadaire La Setmana, entièrement rédigé en occitan.
Un projet fou, qui pourtant avait trouvé un public. Hélas le public occitanophone se réduit, le militant encore plus, et les aides publiques s’avèrent indispensables pour que ce type de journaux subsiste.
A vrai dire les journaux en français touchent aussi des aides d’Etat : Le Figaro comme La Croix ou encore L’Humanité ne se privent pas de les demander, et de les obtenir, pour des centaines de milliers d’Euro.
Mais ici c’est une aide nettement plus modeste qui suffisait à garder en vie l’unique hebdo tout en occitan, et lui donner une chance de trouver un modèle économique sain, un public renouvelé.
"L'objectif était bien de tuer Vistedit" selon elle-même

Ce dernier, occitaniste élu en 2015 sous l'étiquette Partit Occitan, est en particulier la cible des critiques occitanistes. Réaction en particulier de la dite société Vistedit sur son Facebook : « Lors d’une interview donnée à Ràdio País, le vice-président de l’OPLO, Patrick Roux, affirme qu’il « n’y avait pas » d’abonnés à La Setmana. Il s’agit d’une contrevérité et donc d’une affirmation honteuse. Et il sait que cela n’est pas vrai. Comment ignorer qu’il y avait aux environs de 700 abonnés lors de la disparition du journal…Nous avons le sentiment que l’objectif était bien de tuer Vistedit et ses titres. »
Sentiment nourri par l’idée, lancée par le même vice-président, d’un appel à projet pour la création d’un média en occitan. Commentaire de Vistedit : « l’OPLO prefère dépenser de l’argent et de l’énergie pour la création d’un nouveau média plutôt que d’aider à la rénovation et à la modernisation de l’existant. Il n’a rien à faire de l’expérience professionnelle de quelques personnes qui ont fait vivre un hebdomadaire en occitan pendant 23 ans. »
Logique d'information versus logique de pouvoir
La Setmana revendiquait donc 700 abonnés. Et nombre de ses soutiens, sur le même réseau social, soulignaient quant à eux, le manque d’implication de nombreuses personnes qui auraient dû en rester abonnées. « Beaucoup qui aujourd’hui crient au loup, auraient du commencer par payer leur abonnement, le problème commence là », soutenait un ancien salarié.
La crise majeure de la presse d’expression occitane voit ses causes mises en évidence dans l’affaire de la disparition de Vistedit : les pouvoirs publics, fussent-ils là pour favoriser l’expression de la langue occitane, obéissent à leur propre logique de pouvoir ; le public favorable à cette expression n’est pas forcément prêt à s’impliquer. Un abonnement à La Setmana dépassait à peine 70€ ; un effort annuel que des retraités – le public occitanophile vieillit globalement – ne sont pourtant plus tous à même de réaliser.
