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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Bernat Jaussaud, un delegat regionau per la lenga d'òc


Provence - Le délégué régional est un élu des Hautes-Alpes. Il plaide pour une socialisation de la langue et recherchera les moyens de la rendre attractive, nous dit-il en exclusivité.



Bernard Jaussaud entendait l'occitan en famille, il cherchera à favoriser sa socialisation (photo MN)
Bernard Jaussaud entendait l'occitan en famille, il cherchera à favoriser sa socialisation (photo MN)

Conseiller général de Gap Sud (05) ce jeune quadragénaire est ingénieur, et travaillait pour une entreprise de sécurité. Elu sur la liste de Michel Vauzelle en mars dernier au Conseil régional Paca, il est le nouveau (et tout premier dans cette institution) délégué à la Langue et Culture Régionale.


Nous l’avons rencontré fin juin 2010 alors qu’il venait tout juste d’être nommé. Ses propos ne peuvent donc encore éclairer nos lecteurs que sur l’état d’esprit avec lequel il abordera cette délégation.


Beaucoup fondent l’espoir qu’il favorisera une politique de socialisation de l’occitan ; et au moins autant qu’il évitera les écueils d’un radicalisme étroit qui prétend détenir la vérité et rêve d’exclure les promoteurs de l’occitan.


La langue d'oc doit refléter la vie actuelle

Serez vous un délégué du patrimoine ou chercherez vous à favoriser une politique de socialisation de l’occitan ?

Il ne faut pas considérer la langue d’oc seulement comme un patrimoine des temps anciens, il faut encore lui donner un sens, une actualité. C’est ce que vous faites à Aquò d’Aqui pour autant que je sache, intéresser à l’actualité à l’aide de la langue d’oc. Elle doit être véhiculée autrement que par ses vecteurs traditionnels, que je respecte. Mais au-delà du folklore, il faut une visibilité universelle de la langue. Pour qu’elle vive, une langue doit être parlée, chantée, écrite, et refléter l’actualité politique, sociale et artistique. Elle doit s’inscrire dans la vie quotidienne.


J'essaierai de rechercher un consensus du monde associatif

Vous serez fatalement confronté aux demandes contradictoires d’un milieu associatif aux conceptions parfois radicalement opposées.  

L’enjeu est important et l’œuvre collective. J’espère que les dissensions seront mises sous le boisseau et que les acteurs penseront d’abord à ce qui est fédérateur. Quand à moi j’essaierai de rechercher un consensus. Déjà certains collègues d’autres collectivités locales m’ont contacté à ce sujet.

Si vous deviez donner une direction même vague à l’action que vous envisagez, ce serait ?...

L’exemple du breton, que je connais un peu, doit être considéré. Les traditions sont vives en Bretagne, et cependant la langue touche un large public parce qu’elle s’inscrit dans l’actualité d’une région moderne. Les Bretons ont su trouver des portes d’entrée pour leur langue, dont la plus évidente est la musique. Pour la langue d’oc, il faut trouver de multiples portes d’entrée et intéresser le public pour qu’il ait envie d’entrer.


Donner l'envie aux gens

Le Conseil Régional Paca, ce sont les lycées, enfin leurs murs…mais on y compte à peine 900 élèves en classe de langue régionale. Que pourriez vous faire pour améliorer cette situation ?

Bien sûr, le niveau de l’offre jouera sur la demande d’enseignement de la langue régionale. Mais nous devons aussi savoir si l’essoufflement que l’on constate dans les lycées n’est pas du à la réduction des priorités scolaires à l’approche du bac. Je pense qu’on doit provoquer chez les jeunes l’envie d’apprendre la langue, et ainsi susciter une demande. On n’imposera rien en la matière. Il faut que les gens expriment une envie, et qu’on essaie alors de leur donner des moyens sur cette base, même si on n’a pas à s’interdire d’agir par ailleurs.

ws321038_bernard_jaussaud.wma WS321038 Bernard Jaussaud.WMA  (5.3 Mo)


Mercredi 28 Juillet 2010
Michel Neumuller




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