Interrogé aux portes de Marseille, où il participe à cette Dictada, le président de l’Institut d’Estudis Occitan Pèire Brechet, trouve un écho à son discours, avec les mots de l’adjointe au maire de Septèmes, déléguée à la Politique de la Ville, Elisabeth Perrenot-Marque : « la diversité fait le ciment de notre nation, et c’est tellement positif d’affirmer cette diversité avec ce moment festif que nous accueillons chaque année ! »
Simples dictées en occitan, souvent dans les deux graphies de la langue d’oc, les « Dictadas » sont organisées dans 46 villes entre Bordeaux et la frontière italienne. Le Centre Fraternel Occitano-Catalan organise aussi la sienne à Barcelona. On compte par milliers les locuteurs qui s’y adonnent.
A Nice l'union associative a fait de la Dictada un événement public

A Orange et à Gap, c’est la présence d’une calandreta, école bilingue, qui amène nombre de parents à cette dictada, qui souvent se termine en fêtant les Rois, ou par un loto, quand on n’organise pas l’un et l’autre, comme à Septèmes.
Parents d’élèves et enfants sont venus nombreux, au centre culturel Aragon de cette cité, chercher les lots gagnés lors des dictées…qu’ils ont faites vendredi.
Un parent : "l'apprentissage du provençal devrait être reconnu d'utilité publique en Provence"
Ce que ne regrettent pas Amandine et Daniel, dont la fille apprend le provençal à l’école Mermoz d’Aubagne. « On a pris conscience, avec notre fille, du nombre phénoménal de mots qu’on emploie en français régional et qui viennent de l’occitan ! » Pour eux, c’est simple, l’apprentissage de la langue devrait être reconnu d’utilité publique dans toute la Provence, et mieux partagée.
Et le loto qui a suivi la remise des nombreux prix ne les aura pas démentis. Beaucoup se sont senti en territoire mental et lexical connu… « lo vielh ! » annonce Miqueu Arnaud, en grand maître du boulier, « nonanta ! » répondent en chœur les participants en plaçant le jeton sur la case 90 ; « E coma se crompan lei ústrias ?… », « per doge, segur ! »… et tous ceux qui ont le chiffre douze sur leurs cartons de boucher la case correspondante.
Bref, apprendre en s’amusant ne s’arrêtait pas toujours à la dictée ce jour-là.