Une vingtaine de gîtes ruraux s'inscrivent sur la liste du séjour thématique "Gires occitans"
Sur le papier une bonne vingtaine de gîtes ruraux affichent un rapport avec la langue d’oc dans des deux départements alpins 04 et 05. En pratique, la langue est bien moins présente qu’elle n’est affichée.
Le seul gîte rural doté d’un Label Oc dans les Alpes de Haute Provence a fermé ses portes voici deux ans, la propriétaire a cessé son activité, sa location, en septembre encore, restait labellisée sur le site de l’IEO, qui décerne ce label, et a depuis mis son site à jour.
Aux Gîtes de France des Alpes de Haute Provence on fait valoir que, dans une petite dizaine de locations, les propriétaires « s’engagent à faire connaître à leurs hôtes la langue régionale », soit en parlant, soit en mettant à disposition une documentation adéquate.
Nous appelons un de ces gîtes, dans la région du Jabron, un affluent de la Durance qui vient de la Drôme. Mais on nous répond, interloqués : « de quoi me parlez-vous ? » avant de raccrocher. « Les propriétaires évidemment remplissent un formulaire, ce qui enclenche leur inscriptions sur une liste de gîtes thématiques « occitans » explique-t-on à l’administration des Gites de France, à Digne.
Le seul gîte rural doté d’un Label Oc dans les Alpes de Haute Provence a fermé ses portes voici deux ans, la propriétaire a cessé son activité, sa location, en septembre encore, restait labellisée sur le site de l’IEO, qui décerne ce label, et a depuis mis son site à jour.
Aux Gîtes de France des Alpes de Haute Provence on fait valoir que, dans une petite dizaine de locations, les propriétaires « s’engagent à faire connaître à leurs hôtes la langue régionale », soit en parlant, soit en mettant à disposition une documentation adéquate.
Nous appelons un de ces gîtes, dans la région du Jabron, un affluent de la Durance qui vient de la Drôme. Mais on nous répond, interloqués : « de quoi me parlez-vous ? » avant de raccrocher. « Les propriétaires évidemment remplissent un formulaire, ce qui enclenche leur inscriptions sur une liste de gîtes thématiques « occitans » explique-t-on à l’administration des Gites de France, à Digne.
Diglossie et vieilles interdictions jouent contre la pratique de la langue
Second essai, cette fois dans le Verdon. Réponse franche de la propriétaire : « Je pensais que ce serait un plus, que des gens viendraient louer pour ça, mais pas un seul ne l’a encore fait ».
Pourtant cette dame qui vient de fêter ses soixante ans comprend la langue, mais rappelle que « enfant, à l’école, on m’interdisait de la parler et, voyez-vous, ça marque. C’est difficile pour moi d’oser ».
Toutefois dans ce foyer où vivent trois générations de femmes, la propriétaire se réjouit : « à moi on l’interdisait, à ma fille on l’a recommandé, et elle a longtemps fait du provençal à l’école ».
Le macaron du « gîte occitan » est une revanche sur le sort, il n’attend là que le premier locataire qui voudra bien parler la langue jadis interdite, naguère enfouie.
Dans les Hautes Alpes proches, les Gites de France ont développé dès le début des années 2000 la labellisation maison des gites occitans.
Voici quelques années nous avions eu l’occasion de mesurer que l’affichage linguistique pouvait ne pas suffire pour dépasser les affres de la diglossie. A nos questions posées en occitan à un charmant septuagénaire féru d’histoire, que nous interrogions dans son gite équestre, il ne nous fut répondu qu’en français.
« Désolé, mais vous parlez comme les gens d’en dessous de Gap ! » avait argumenté ce Champsaurin, que les minces différences dialectales bloquaient définitivement.
Pourtant cette dame qui vient de fêter ses soixante ans comprend la langue, mais rappelle que « enfant, à l’école, on m’interdisait de la parler et, voyez-vous, ça marque. C’est difficile pour moi d’oser ».
Toutefois dans ce foyer où vivent trois générations de femmes, la propriétaire se réjouit : « à moi on l’interdisait, à ma fille on l’a recommandé, et elle a longtemps fait du provençal à l’école ».
Le macaron du « gîte occitan » est une revanche sur le sort, il n’attend là que le premier locataire qui voudra bien parler la langue jadis interdite, naguère enfouie.
Dans les Hautes Alpes proches, les Gites de France ont développé dès le début des années 2000 la labellisation maison des gites occitans.
Voici quelques années nous avions eu l’occasion de mesurer que l’affichage linguistique pouvait ne pas suffire pour dépasser les affres de la diglossie. A nos questions posées en occitan à un charmant septuagénaire féru d’histoire, que nous interrogions dans son gite équestre, il ne nous fut répondu qu’en français.
« Désolé, mais vous parlez comme les gens d’en dessous de Gap ! » avait argumenté ce Champsaurin, que les minces différences dialectales bloquaient définitivement.
La Barma (la bauma) à Ristolas. Le propriétaire parle volontiers occitan, mais "personne ne vient pour ça jusqu'à présent". (photo DR)
Toutefois, c’est dans le Queyras que nous trouverons un propriétaire avec qui nous avons la joie de n’échanger qu’en occitan. Son occitan alpin et notre provençal maritime s’accordent tout à fait pour parler du sujet.
Mais pour Stephane Simiand, qui loue un gite en proposant des expositions d’arts plastiques, « le fait que je puisse échanger en occitan ne m’a jamais amené aucun client. Ils viennent profiter du bon air et pratiquer la randonnée, mais je n’ai jamais eu l’occasion de parler la langue avec eux, aucun ne s’est jamais adressé à moi en occitan ».
Cet accompagnateur de pays, à peine quadragénaire, a fait les Beaux-Arts en Avignon avant de choisir de vivre au pays, à Ristolas, dans le Queyras. Pour lui la langue occitane fait tout simplement partie de sa culture, et s’il la valorise localement, il attend encore le touriste qui lui donnera le sentiment que l'occitan est aussi un argument économique.
Mais pour Stephane Simiand, qui loue un gite en proposant des expositions d’arts plastiques, « le fait que je puisse échanger en occitan ne m’a jamais amené aucun client. Ils viennent profiter du bon air et pratiquer la randonnée, mais je n’ai jamais eu l’occasion de parler la langue avec eux, aucun ne s’est jamais adressé à moi en occitan ».
Cet accompagnateur de pays, à peine quadragénaire, a fait les Beaux-Arts en Avignon avant de choisir de vivre au pays, à Ristolas, dans le Queyras. Pour lui la langue occitane fait tout simplement partie de sa culture, et s’il la valorise localement, il attend encore le touriste qui lui donnera le sentiment que l'occitan est aussi un argument économique.
Les gîtes ne peuvent porter la politique linguistique
« Avec ces gites thématiques, nous pouvons affirmer un ancrage territorial » explique Thierry Hours, le directeur des Gites 05, lui-même occitanophone, « la culture et le savoir-faire c’est ce qui fonde le mieux la marque Gites des Hautes-Alpes, la langue aussi, mais il y a un risque à la mettre trop en avant, celui d’en faire une étrangeté pour les gens du pays. Or, tout devrait commencer par le fait qu’ils la mettent eux, en avant ! »
On ne peut demander aux Gites Ruraux de porter la promotion de la langue quand les autochtones l’abandonnent.
Tous nos interlocuteurs des deux départements s’entendent cependant sur un point : « nos gites sont souvent situés dans un parc naturel, régional ou national, et ce sont ces structures qui devraient avoir une politique d’affichage et de soutien de la langue régionale, les Gites suivraient volontiers ».
On ne peut demander aux Gites Ruraux de porter la promotion de la langue quand les autochtones l’abandonnent.
Tous nos interlocuteurs des deux départements s’entendent cependant sur un point : « nos gites sont souvent situés dans un parc naturel, régional ou national, et ce sont ces structures qui devraient avoir une politique d’affichage et de soutien de la langue régionale, les Gites suivraient volontiers ».
Les bonnes adresses
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Pour donner le coup de pouce nécessaire au redémarrage familial de l'occitan
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